Le passage de Paul est Thessaloniciens,I,11.
C'est probablement à mettre en relation avec les prophéties issues du Livre de Daniel (II,31 et VII,1) : le roi de Babylone est en proie à des visions où défilent des animaux, lion, ours, léopard, bête à 10 cornes, tous quatre surpassés par une cinquième; dans l'intention de l'auteur, ces prophéties représentaient la succession des empires babylonien, mède, perse et macédonien, qui seraient surpassés par l'Israël indépendant que tentaient alors de forger les Maccabées.
Mais l'apologétique chrétienne forgea une nouvelle interprétation, faisant de Rome le quatrième empire, qui disparaîtra un jour face au cinquième, qui est le royaume de Dieu. C'est sans doute dans cette optique qu'il faut lire Paul, Thess,I,11, ou en tout cas, c'est ainsi que Jérôme et ses contemporains le lisaient. Une fois ce "retenant" (to katechon au neutre, mais aussi o katechôn au masculin, contrairement à mon précédent message) disparu, le Royaume de Dieu pouvait arriver, mais aussi le règne de l'Antéchrist et toutes les autres catastrophes annoncées par l'Apocalypse de Jean. A quoi bon se marier dans des conditions pareilles, donc?
Petite question si tu disposes du texte latin: comment Jérôme dit-il "celui qui retenait"?
Bonne lecture de la bible, en tout cas!
_________________ Et a Romi nomine Romani appellati; ut autem pro Romo Romulus diceretur,blandimenti genere factum est. (Mythographi Vaticani,I,30,8)
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