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 Sujet du message : Marcus Antonius (Antoine)
Message Publié : 18 Oct 2006 23:52 
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bonjour,
jaimerais savoir tout de marc antoine mais malheureusement jen sais peu .aver-vous des informations . :)


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Message Publié : 19 Oct 2006 10:52 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

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Vous pourrez obtenir des réponses plus ciblées si vous précisez votre demande.

En cherchant sur ce forum, vous trouverez notamment un sujet sur Antoine et Cléopatre.

Vous pouvez vous référer à la biographie que lui a consacrée François Chamoux.

Pour un début, par une simple recherche sur le net, vous trouverez que Marc Antoine est né en 83 et mort en 30.

Son père fut préteur et conduisit des opérations contre les pirates, au terme desquelles il subit finalement un échec. Sa mère s'appelait Julia et était la fille de Lucius Julius Caesar, le consul de 90 qui fit adopter la loi conférant la citoyenneté romaine aux alliés italiens qui n'avaient pas pris les armes contre Rome lors de la guerre sociale et de ceux qui les déposeraient rapidement. Cette Julia est une lointaine (et non pas proche) parente de César le dictateur (l'ancètre commun devait être le grand-père du grand-père de César).

Qu'il faisait partie de la jeunesse dissipée et dispendieuse de Rome, ami de Clodius et de Curion dont il épousa la veuve Fulvia. Qu'il s'ilustra auprès du proconsul gabinius en Syrie. Qu'il fut un des principaux lieutenants de César à compter de la fin de la guerre des Gaules.
Tribun de la plèbe à compter de fin 50. Il est à la tête d'un des 3 corps d'armée avec lesquels César se lance à la conquête de l'Italie lors du franchissement du Rubicon.
Il joue un rôle décisif dans la campagne des Balkans en assurant la traversée de l'Adriatique des renforts dont César avait besoin.

Maître de la cavalerie de César qui lui confie le contrôle de l'Italie. Il se sort moyennement de l'agitation sociale à Rome et César l'écarte en 47.

Retour en grâce en 45 à l'issue de la campagne d'Espagne : César lui promet le consulat à ses côtés pour 44. Treboniusn césarien comme lui, tente de l'associer à un complot contre César. Antoine refuse mais ne dénonce pas Trébonius.

Joue un rôle dans la cérémonie des Lupercales à l'occasion de laquelle César refuse le diadème qui lui est opposé.

Retenu hors de la curie lors de l'assassinat de César, il s'impose comme la figure politique dominante à Rome, assurant l'échec des assassins de César et s'imposant comme le chef d'un parti réunissant une bonne partie des césariens et des modérés qui veulent éviter une nouvelle guerre civile.

Face à la surenchère vengeresse du tout jeune Octavien et aux attaques de Cicéron, sa position centriste n'est plus tenable.

Il s'arrange un commandement sur mesure en Gaule avec de nombreuses légions.

Conflit tous azimuts contre les républicains et contre le jeune Octavien : c'est la guerre de Modène où Antoine est temporairement vaincu. Il se rallie donc à la logique d'Octavien et reconstitue à son bénéfice le parti césarien qui avait éclaté en s'alliant avec Lépide (Espagne cistérieure et Narbonnaise), Plancus (Chevelue) et Pollion (Espagne ultérieure).

Pendant ce temps, Octavien a pris le contrôle de Rome mais a une armée beaucoup plus faible que celle des césariens de l'ouest (Antoine et ses alliés) ou des républicains de l'est (Cassius et Brutus).

Se forme une alliance qui débouchera sur le second triumvirat dans laquelle Antoine sera la figure dominante.

A Philippes en 42, après une campagne indécise où les républicains l'auraient probablement emporté si Brutus avait eu l'autorité nécessaire pour refuser à ses troupes le combat qu'elles réclamaient, Antoine joue le rôle décisif dans la victoire.

Dans le partage des provinces consécutif à la victoire, Antoine a la part du lion. A lui seul, il a les Gaules et est chargé de réorganiser l'orient. L'Italie est en indivision et Lépide et Octavien doivent se partager le reste.

En orient, il rencontre Cléopatre et noue avec elle la liaison et l'alliance connues de tous.

Mais en italie, la situation se complique. Octavien est chargé d'organiser le retour à la vie civile du nombre considérable de légions mobilisées à l'occasion des guerres civiles. Ces soldats veulent des terres, et de préférence en Italie. Ca se mutine. Tout le monde a la frousse.
Le frère d'Antoine, prénommé Lucius, consul en 41, appuyé par Fulvia l'épouse d'Antoine, tente de se faire le protecteur des municipes italiens chez lesquels Octavien veut confisquer des terres et installer les sollats démobilisés comme colons.

La guerre de Pérouse éclate. Les généraux d'Octavien parviennent à empêcher les antoniens de dégager Lucius Antonius enfermé dans Pérouse.

La guerre est réglée à l'avantage relatif d'Octavien mais sans plus. Octavien craint en effet qu'Antoine ne revienne en Italie pour lui régler son compte.

Ce qui va se révéler décisif pour l'avenir, c'est un petit accident historique de portée incalculable. Le gouverneur antonien de la Gaule décède, et son successeur décide de passer du côté d'Octavien.

C'est cet état de fait, bien plus que le résultat de la guerre de Pérouse, qui va déterminer les rapports entre Antoine et Octavien dans la décennie suivante.

Les accords de Brindes rétablissent l'alliance entre les 2 principaux triumvirs et un nouveau partage : à Octavien tout l'occident sauf l'Afrique qui va à Lépide. A Antoine tout l'orient. Antoine épouse Octavia qui est veuve de Caius Caludius Marcellus (consul de 50).

Et surtout, Antoine est occupé et éloigné en orient, là où sont les provinces les plus riches, certes. Mais Octavien reste lui en Italie, là où est ... la masse des citoyens romains, reproduisant ainsi la même stratégie que Pompée entre 54 et 50, stratégie a priori gagnante que seul le talent militaire et stratégique, l'audace et la Fortune de César ont pu mettre en échec.

Pendant qu'Antoine conduit en orient une politique méconnue parce que complètement caricaturée par la propagande de son adversaire, et aux résultats militaires mitigés (grande victoire de Ventidius Bassus, grave revers d'Antoine contre les parthes), Octavien se pose comme le défenseur de l'Italie et réactive le vieux fantasme de l'orient barbare, décadent et tyrannique menaçant l'Italie.

Fin 33, la loi qui avait renouvelé pour 5 ans de plus le triumvirat arrive à échéance et n'est pas renouvelée. Les 2 consuls élus pour 32 sont antoniens. Ils attaquent Octavien au Sénat qui commet alors un coup d'état, chassant les consuls de Rome et se faisant préter serment par un grand nombre des municipes italiens. Après avoir illégalement été chercher et publier le testament d'Antoine (dans quelle mesure ce testament n'a pas été falsifié par ses soins ?), il fait déclarer la guerre à la rine d'Egypte, sa propagande décrivant Antoine comme le jouet de la sorcière égyptienne.

Il semble qu'Antoine ne s'était pas préparé à une guerre aussi précoce puisqu'en 33 il envisageait de conduire de nouvelles campagnes en orient, après une meilleure préparation.

La suite, est connue : non pas une fuite déun amoureux éperdu mais un choix stratégique contraint qui a mal tourné.

Si Antoine était probablement meilleur commandant sur terre que ses rivaux, en revanche, Agrippa était un amiral absolument remarquable qui avait perfectionné sa tactique lors de la guerre contre Sextus Pompée. En outre, Octavien avait dès 37 coupé à Antoine les recrutements de légionnaires en Italie, ne respectant les accords de Brindes.

Par d'excellentes manoeuvres et grâce à sa supériorité numérique, Agrippa avait enfermé la flotte antonienne à Actium. Il faut savoir qu'Antoine n'avait pas assez d'hommes pour équiper tous ses navires.
Donc, sachant la côte adriatique momentanément perdue, Antoine devait se replier sur la côte égéenne des Balkans, attirer l'ennemi à l'intérieur des terres comme César le fit avec Pompée après Dyrrachium pour aboutir à la victoire de Pharsale.

A la différence de César en 48; Antoine ne pouvait cependant pas abandonner sa flotte qui garantissait les liaisions avec l'orient et l'Egypte.

Donc, la flotte devait forcer le barrage d'Actium et l'armée devait se replier vers l'est. Pour réussir, le plan devait être secret.

Or malgré des pertes sévères, une bonne partie de la flotte antonienne a réussi à forcer le barrage !

Imaginez l'angoisse d'Octavien.

Mais, manque de chance fatal pour Antoine, les sources nous disent que son armée n'a pas compris la manoeuvre et s'est crue abandonnée par son imperator. L'armée de terre n'a donc pas exécuté le plan comme prévu. Pourquoi ? Mystère. Probablement une incompréhension au regard de la façon dont avait pu évoluer la bataille maritime. Probablement aussi une trahison facilitée par les intenses tractations menées par les agents d'Octavien.

La fin est connue. Antoine est perdu. Octavien ne peut de toutes façons pas le laisser vivre. Les négociations entre Octavien et Cléopatre montrent clairement qu'Octavien exigeait de la reine la tête d'Antoine en échange d'un sort clément.

Antoine se suicidera donc. Le reste est probablement enjolivé.


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Message Publié : 21 Oct 2006 17:43 
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merci pour tes information cela maide grandement ,je fais une bibliographie sur lui et je cherche son influence sur les gens de son epoque ou sur les acctes qui on suivit ses gestes et parole comme par exeple a sa mort il a mit l'egypte au main des romain et il avait une grande influence sur cesar .


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Message Publié : 12 Sep 2008 13:58 
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Il est difficile de trouver des sources objectives sur Marc Antoine. Ce "descendant d'Hercule" est souvent representé comme un homme rustre, alcoolique et porté sur les femmes. (Il suffit de voir le film CLEOPATRE ou la série TV ROME pour s'en rendre compte).
Cette mauvaise réputation historique me semble cependant exagérée.
Il était très bon guerrier, fidèle à son mentor Jules CESAR et semblait avoir une certaine cohérence politique.

Alors pourquoi est-il décrié à ce point ? Qu'a t-il vraiment raté ? Quelles sont ses réussites ? ....

Merci de m'éclairer !!!


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Message Publié : 12 Sep 2008 14:56 
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Alors pourquoi est-il décrié à ce point ?

Les "hagiographes" d'Auguste en dressent un portrait peu flatteur, ceci explique peut-être cela...
Il a surtout commis l'erreur de penser qu'il était le nouvel Alexandre en s'inféodant complètement avec la dernière Lagide et en rêvant de diriger un Empire en Orient. Sa popularité à Rome n'en fut que plus noircie.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 03 Oct 2008 0:05 
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Effectivement, les sources antiques ne sont jamais bien objectives lorsqu'il est question d'Antoine. Il faut dire que Cicéron en dresse un portrait vraiment peu flatteur dans ses Philippiques (il le présente comme un ivrogne invétéré et un parfait débauché) et que les sources postérieures ont largement été influencées par la propagande augustéenne, qui s'est efforcée de faire oublier tous les côtés positifs du personnage. Marc Antoine était un bon vivant et un provocateur, mais de nombreux propos tenus par Cicéron à son égard sont tout à fait calomnieux. Le seul auteur qui paraît lui rendre justice est Appien d'Alexandrie, peut-être sous l'influence d'Asinius Pollion. Il est dommage que les écrits de ce dernier ne nous soient pas parvenus, car il bénéficiait d'une certaine liberté d'expression par rapport à Auguste. L'image que nous avons d'Antoine n'aurait probablement pas été aussi noire...

Quoiqu'il en soit, tous les auteurs s'accordent pour affirmer qu'Antoine était un général hors pair et qu'il savait être exemplaire en cas de coups durs, comme en témoigne son comportement suite à son échec devant Modène en 43. C'est un homme qui savait ce qu'il voulait et qui était prêt à tout pour parvenir à ses fins : son attitude après l'assassinat de César, par exemple, montre qu'il n'avait aucun scrupule à manipuler le Sénat et à lui faire des concessions pour mieux le rouler dans la farine.

Personnellement, que ce soit à travers les textes antiques ou dans la série Rome, je trouve ce personnage bien plus sympathique que ceux de Cicéron et d'Octave/Octavien/Auguste !


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Message Publié : 03 Oct 2008 6:26 
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Philippe de Commines
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Vous trouverez pas mal d'information sur ces liens, 2 fils de discussion de passion histoire dans lesquels le sujet Marc Antoine a été abordé assez en détail.

viewtopic.php?f=39&t=10658

viewtopic.php?f=39&t=6262


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Message Publié : 03 Oct 2008 8:22 
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Duc de Raguse a écrit :
Il a surtout commis l'erreur de penser qu'il était le nouvel Alexandre en s'inféodant complètement avec la dernière Lagide et en rêvant de diriger un Empire en Orient. Sa popularité à Rome n'en fut que plus noircie.


Effectivement, de ce que j'ai appris en cours, c'est un des facteurs majoritairement discriminant à l'époque. Cela a certainement fortement contribué à l'image décadente de Marc Antoine.

_________________
"Un monde ne saurait être fictif par lui-même, mais seulement selon qu'on y croit ou pas." - Paul Veyne


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Message Publié : 03 Oct 2008 12:48 
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Eginhard
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La dépendance des sources, peu nombreuses et toujours orientées, nous oblige à renoncer à une histoire positiviste des grandes figures antiques.On ne sera jamais "vraiment" qui était Marc Antoine, on peut juste décrypter le discours qui est fait sur lui, en sachant que l'histoire n'est jamais favorable aux vaincus. Mais connaît on également le "vrai" Auguste ou le "vrai" Périclès ? La propagande a effacé l'homme. Parmis les Marc Antoine dont on dispose, celui de Plutarque est vraiment le plus convainquant, mais c'est plus une personnage littéraire que l'homme "vrai".
il ne s'agit pas d'être hypercritique et de dire que tout ce qu'écrit Cicéron est faux, mais d'adopter une saine réserve. De ce point de vue, Empereurs et sénateurs de Yves Roman constitue une vraie leçon de méthode sur la manière d'aborder les sources antiques.

_________________
"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)


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Message Publié : 03 Oct 2008 16:29 
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Tout ce qu'écrit Cicéron n'est pas faux, mais les Philippiques constituent l'une de nos sources les plus détaillées sur la vie d'Antoine jusqu'en 43 av. J.C. et des auteurs comme Plutarque semblent d'ailleurs s'en être largement inspirés. Ce sont des discours qu'il faut prendre avec des pincettes, car Cicéron n'hésitait pas à en rajouter dix couches pour descendre Antoine. Il suffit de comparer les Philippiques au troisième livre des Guerres civiles d'Appien (ou même simplement à sa propre Correspondance) pour se rendre compte que l'orateur est souvent de mauvaise foi, qu'il ne cesse de taper en dessous de la ceinture et de calomnier ses adversaires politiques.

Par exemple, Cicéron critique sévèrement Antoine après que celui-ci ait mis à mort 300 de ses soldats à Brindes suite à une révolte, alors qu'il était en son pouvoir de les décimer s'il l'avait souhaité. Il a donc agi dans les règles, appliquant même une peine plus légère que celle pratiquée habituellement. En revanche, cela ne pose aucun problème à Cicéron qu'Octavien ait levé une armée à titre personnel, chose tout à fait illégale puisqu'il n'exerçait aucune magistrature.

Il est assez frappant de voir que l'image négative d'Antoine est souvent associée à son comportement en Orient. Il était facile pour Octavien de démolir sa réputation à grands coups de propagande, puisque l'absent était dans l'incapacité de démentir les rumeurs. L'héritier de César n'a pas hésité à manipuler l'opinion publique pour légitimer une guerre contre son rival et, après sa victoire, a tout mis en oeuvre pour rejeter les fautes sur Antoine. Pas étonnant, donc, que les historiens postérieurs se soient fait l'écho de la mauvaise image d'Antoine qui a été largement véhiculée par l'idéologie officielle augustéenne.


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Message Publié : 11 Oct 2008 16:07 
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Philippe de Commines
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Il faut effectivement distinguer d'une part de comportements qui ont réellement choqué, et d'autre part la propagande et l'invective politique courantes.

Relèvent de la propagande et de l'invective courantes les attaques qui portent sur des comportements tout à fait usuels.

Ainsi, il est tout à fait naturel que quand l'un de mes amis politiques distribue de l'argent aux citoyens à l'approche des élections, c'est de la générosité envers le peuple, alors que quand c'est un de mes ennemis, c'est de la corruption.

De même, quand l'un de mes amis politiques arrive avec une bande de clients armée de batons pour chasser du comitium les partisans de notre ennemi commun, c'est le bon peuple romain qui défend ses droits alors que dans l'inverse c'est de la violence et un coup d'Etat.

Quand les jeune et brillant Curion accumule des dettes énormes pour vivre comme un nabab et pour financer des spectacles et travaux qui lui gagneront une forte popularité, il faut bien que jeunesse se passe. Quand c'est Marc Antoine le lieutenant de César ou le consul de 44, alors il s'agit d'un vaurien qui n'est même pas capable de gérer sa fortune, qui est tout le temps ivre et qui se roule dans la débauche la plus scandaleuse.

Et que dire de Caton d'Utique qui fait lui-même adopter une loi frumentaire afin d'éviter que ce soit un popularis plutôt qu'un optimate qui puisse se prévaloir de la mesure ?
Même chose quand Caton monte un fonds pour payer la campagne de son gendre Bibulus, soit disant "dans l'intérêt de la république".

Si Cicéron a finalement perdu la vie dans les proscriptions, c'est aussi parce qu'il a pilonné Antoine pendant 1 an et demi alors que quelques années plus tôt, Antoine lui avait plutôt témoigné de la bienveillance.

Sur la fin, Cicéron n'a soutenu Octavien que dans l'espoir de diviser les césariens, d'abattre Antoine, pour pouvoir ensuite écraser le jeune Octavien avec l'appui des républicains, et notamment de Brutus et de Cassius.


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Message Publié : 05 Déc 2008 2:01 
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Recemment j'ai essayé de me pencher sur Antoine, notamment par l'étude des sources Antiques auxquelles j'ai eu accés, j'avoue comme Lorentz avoir été stupéfait par la manière dont celui-ci a été traité, que ce soit par Cicéron, Plutarque, Flavius Joseph ou Dion Cassius tous n'ont de cesse que de le rabaisser, preuve que la propagande d'Octave marchait vraiment bien, non seulement au moment de la guerre civile mais encore bien longtemps après.

Tous s'accordent à traiter Antoine comme un personnage manipulé, jusqu'à parler de filtres dans la boisson déposés par l'infâme Cléopatre ( à croire ces mêmes sources, la seule chose de bien qu'elle n'ait jamais réalisé a été de se suicider ) tant il était impossible pour un Romain de tomber dans de tels états de servitude. Or bien qu'au niveau militaire Antoine eu été humilié après le cuisant échec contre les Parthes de -36 et même à Actium où il avait potentiellement la plus grande armée et les meilleures alliances, il a tout de même fait ses preuves de la meilleure des manières aux côtés de César, et là les sources abordent majoritairement dans ce sens.

La plus grande erreur d'Antoine a probablement été de se laisser un laps de temps suffisant à Octave pour renter à Rome et reprendre les choses en main alors qu'Antoine lui-même avait prévu de s'y rendre afin d'expliquer la réorganisation de l'Orient et tenter de fragiliser la position d'Octave après le succés d'Arménie de -34. La Cérémonie du Gymnase est en cela un événement clé, Octave s'en sert pour faire émerger à Rome une propagande assassine, où Antoine est par exmple comparé à un eunuque au service de Cléopâtre, laquelle le délaisse totalement en s'octroyant les premiers rôles symboliques lors du triomphe. Antoine finit pratiquement par être perçu comme un traître, mais là aussi l'interprétation reste à prendre avec des pincettes.
Les examplent abondent sur sa supposée "déchéance Egyptienne", on pourrait également parler de la répudiation d'Octavie ou encore des circonstances de la rencontre de Tarse ... tous ces événements étant traités d'un point de vue toujours totalement subjectif, son principal défaut a probablement été de se montrer un peu moins résistant à Cléopatre que ne l'a été César.


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Message Publié : 05 Déc 2008 19:32 
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Philippe de Commines
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Je cite aussi un événement accidentel déterminant évoqué dans un des fils de discussion susmentionnés : "Ce qui va se révéler décisif pour l'avenir, c'est un petit accident historique de portée incalculable. Le gouverneur antonien de la Gaule décède, et son successeur décide de passer du côté d'Octavien."

Lors de la guerre de Pérouse (donc en Italie), en -41, le rapport de forces territorial était très en faveur d'Antoine qui avait juste le tort d'être en train de régler les affaires d'orient.

Après la guerre de Pérouse, les choses deviennent beaucoup plus équilibrées et donc la situation s'est dégradée pour Antoine.

Si selon moi il y a eu un grand tort d'Antoine, c'est vraisemblablement, comme vous le dites, d'être resté aussi longtemps en orient plutôt que de s'y reposer sur des légats et de revenir en Italie. Non pas revenir en Italie pour y faire la guerre mais pour y exercer directement le pouvoir triumviral avec Octavien plutôt que de lui abandonner ce terrain qui n'était pas inclus dans le partage.

En revanche, lors du règlement de comptes final, l'avantage numérique, aussi bien sur le plan des forces terrestres que maritimes, était à l'avantage d'Octavien. Là où Antoine a eu tort, c'est quand il n'a pas suffisamment misé sur son armée terrestre plutôt que sur sa flotte. Et aussi quand il n'a pas suffisamment joué la montre. Il avait la partie la plus riche de l'empire et Octavien avait mobilisé trop de troupes et de navires pour pouvoir tenir longtemps.

Antoine n'avait qu'à tenir et à affamer l'Italie : la ruine des finances d'Octavien et les difficultés d'approvisionnement auraient provoqué la révolte et la dispersion des armées adverses ainsi qu'un soulèvement populaire contre Octavien.

Idem pour Brutus lors de la 2ème bataille de Philippes en -42 : il n'avait qu'à patienter pour gagner la guerre par atrition.

Idem pour Pompée après Dyrrachium en -48 : il n'avait qu'à tenir pour vaincre César par atrition plutôt que d'offrir une bataille rangée aux terribles vétérans de la guerre des Gaules.


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Message Publié : 01 Fév 2009 12:58 
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Caesar Scipio a écrit :
Antoine n'avait qu'à tenir et à affamer l'Italie : la ruine des finances d'Octavien et les difficultés d'approvisionnement auraient provoqué la révolte et la dispersion des armées adverses ainsi qu'un soulèvement populaire contre Octavien.

Idem pour Brutus lors de la 2ème bataille de Philippes en -42 : il n'avait qu'à patienter pour gagner la guerre par atrition.

Idem pour Pompée après Dyrrachium en -48 : il n'avait qu'à tenir pour vaincre César par atrition plutôt que d'offrir une bataille rangée aux terribles vétérans de la guerre des Gaules.


Ce que vous dites est sensé, et les choses auraient peut-être pu tourner autrement pour ces trois hommes s'ils avaient suivi vos conseils avisés, mon cher Caesar Scipio, mais je ne crois pas vraiment que ce genre de stratégies étaient du goût des Romains.
Si mes souvenirs sont bons, on a dû m'enseigner qu'ils considéraient l'absence de combat comme de l'oisiveté (otium, dit Catulle) et donc je crois qu'attendre patiemment que l'armée adverse veuille bien se rendre faute de moyens n'était pas une solution très honorable à leurs yeux.

_________________
J'aimerais terminer sur un message d'espoir. Je n'en ai pas. En échange, est-ce que deux messages de désespoir vous iraient ? -Woody Allen-


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Message Publié : 02 Fév 2009 22:50 
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Philippe de Commines
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Je crois au contraire que les romains étaient très pragmatiques et qu'ils s'accomodaient très aisément des embellissements propagandistes qu'il est toujours possible d'opérer une fois la victoire acquise. Confère Octavien avec la mythique victoire d'Actium.

N'est-ce pas Cicéron, partisan de Pompée, qui, lors qu'il relate la conduite de la guerre par Pompée, indique que lorsque Pompée s'est laissé convaincre par ses grands alliés (à la fois pressés par ambition et mauvais soldats) d'en finir avec César dans une bataille rangée, Pompée a cessé d'être un général digne de ce nom ?

Le bon, le meilleur chef de guerre, c'est celui qui sait imposer ses vues à ses troupes, pour peu que ces vues soient sensées. Et non pas celui qui se laisse emporter par des habitudes au point de commettre une erreur stratégique majeure.
C'est par exemple ce que fait César lors de la campagne d'Espagne de 49. Il enchaîne une série de manoeuvres et de contre-manoeuvres pour épuiser et désespérer l'adversaire et refuse la bataille rangée. Certes, ses troupes râlent, mais il a le talent de leur expliquer qu'il est soucieux de leur vie et, dans le cadre d'une guerre civile, de celle de l'ensemble des citoyens qui sont aussi dans l'armée d'en face.
Pompée était parfaitement conscient que César avait un avantage : ses vétérans redoutables. D'où le caractère "impardonnable" de son erreur.


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