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Message Publié : 04 Fév 2010 7:14 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 17 Mars 2004 23:16
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Ce critère d'ancienneté et de prestige de la noblesse d'une famille était vraiment un aspect essentiel de la compétition/rivalité aristocratique.

Je ne me souviens plus précisément du nom de cet aristocrate de haute volée (un Metellus peut-être bien) qui prenait Cicéron de haut en lui demandant "qui est ton père ?", façon de souligner que les ancètres de Cicéron n'avaient rien fait sur la scène politique romaine.
A quoi Cicéron dont la répartie était vive répondit, faisant ainsi une allusion cruelle à la légèreté de moeurs supposée de la mère de l'intéressé : "A moi au moins ma mère a permis de savoir qui est mon père."

Pendant son consulat, Cicéron a aussi été qualifié par ses ennemis de "premier roi étranger de Rome depuis les Tarquins", ainsi que de "tyran d'Arpinum".

A Rome, on était toujours le citoyen de plus fraiche date ou de plus ancienne date de quelqu'un d'autre.


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Message Publié : 04 Fév 2010 10:57 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
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Inscription : 08 Juin 2009 10:56
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Tout à fait, et vous signalez à juste titre la question des moeurs, objet qui est fortement reproché à Catilina par Salluste, qui le traite, lui et son entourage, de débauchés... Tous les vices habituels lui sont évidemment associé.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 11 Fév 2010 13:19 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 26 Juin 2006 20:03
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Caesar Scipio a écrit :
Théodose, vous avez l’excuse de la jeunesse. Néanmoins, puisque vous êtes étudiant à l’université, ce n’est pas que sur ce forum il faille se parler comme des à universitaires dans un colloque ou dans un cours magistrat ou un TD, mais pour que la discussion permette d’avancer, je doute que vous vous adressiez sur ce mode à vos profs.

Soit votre prof de droit a estimé qu’il fallait simplifier à outrance pour son public, soit vous l’avez mal compris. Pour ma part, ça fait une quinzaine d’années qu’après mes études, je continue à m’intéresser en amateur à ces questions, à lire, à réfléchir à mes heures perdues. D’autres ici sont profs d’Histoire.
Croyez moi si je vous dis que ma description est beaucoup moins éloignée que la votre de ce qu’a été la réalité historique. Vous ne prenez pas seulement exemple sur la société médiévale mais sur ce que vous avez compris de la vie politique à l’époque contemporaine.

Depuis près d’1 siècle et demi, quand les pionniers de l’histoire antique se sont penchés sur les sources antiques, ils ont imaginé que les rapports de force politiques à Rome étaient comparables à ceux de l’Allemagne wilhelmienne, avec les optimates vus comme les junkers, les populares comme des nationaux-libéraux, le tout constituant des quasi-partis politiques. Depuis, fort heureusement, la science historique a progressé.
Je ne prends pas mal votre estimation selon laquelle j’aurais un raisonnement simpliste. Je vous assure même qu’après une longue et intense journée de travail, c’est un véritable petit plaisir que de lire votre appréciation sur mon raisonnement. :lol :
Toujours pour rire, il n’y a que dans les jeux vidéo de la série Total War que les Brutii sont une des familles romaines les plus connues. Sacré érudition que ces jeux ou séries télé qui font des Scipii une des fameuses familles romaines. En latin, ça ferait pourtant les scipiones.
Comme vous l’a dit Pedro, le comportement de César n’avait rien d’exceptionnel. C’était toute une filière politique. Et surtout, l’idée de progrès n’existait pas à l’époque antique. L’idée de progrès, c’est une invention révolutionnaire des Lumières, soit grosso modo deux millénaires après l’époque de César.
Ne cherchez pas plus loin sur Marc Antoine. Les Antonii étaient un exemple parmi de nombreux d’une famille aristocratique italienne, jouant un rôle dirigeant dans sa cité d’origine, qui au gré de l’expansion romaine en Italie, s’est vue intégrée à la classe dirigeante romaine pour consolider/conforter l’expansion romaine.
Si pour la plus ancienne aristocratie romaine, Marius ou Cicéron étaient des parvenus, et des homi novines, néanmoins ceux-ci étaient dans leur cité des aristocrates, pas des marchands enrichis. Les Marii et les Tullii Cicerones étaient les 2 familles les plus importantes d’Arpinum, ancienne cité italienne transformée en municipe romain quand elle a acquis la citoyenneté romaine.
Car comme vous l’a peut-être dit votre professeur de droit, la république romaine c’était notamment et même d’abord une cité aristocratique à constitution mixte.

Vous ne voyez pas où je veux en venir, mais précisément, je vous invite à lire les fils de discussion précités pour le voir et vous faire une idée à la fois plus précise et surtout plus concrète de ce que c’était qu’un noble romain.


Je vous déconseille d'utiliser des arguments d'autorité, il n'existe rien de plus bas. ;)
Vous me faites beaucoup rigoler"votre prof à simplifier". Vous auriez dût tourner votre langue 7 fois, ce professeur est probablement le plus sévère de la faculté de droit, et il insistait sur d'énorme détail. Que vous soyez professeur d'histoire ou que s'ai-je, ne vous empêche pas de vous tromper. Mais je dirais plutôt que vous avez mal lu mes propos.
Au fait, pour l'erreur du jeu Rome Total War. Oui, c'est amusant, moi quand j'ai joué à ce jeu, j'ai vis remis ma culture historique de côté. Notez, vous avez dit les "Scipiones", mais l'appellation Scipii n'est pas fausse non plus, juste moins utilisé, vu qu'on parle des "Cornelii Scipii"... Quand bien même, j'ai aimé l'idée de ce jeu de voir trois factions romaine s'affronter pour le pouvoir, mais je trouvais ça tout de même simpliste, il n'y avait évidemment pas que trois factions, et surtout les guerres de factions ont réellement commencé au 1er siècle avant notre ère. Mais bon, ce n'est qu'un jeu.

Quand à César, vous vous trompez. Il innovait justement, c'est son comportement qui est devenu courant. Alors que la plupart des grands hommes de la République restait figer, en pensant que seul la légitimité sénatoriale comptait, César avait compris que le peuple avait son importance. La preuve, il a fait des choses illégale(pas besoin d'expliquer, rien que le fait de franchir le Rubicon). Mais là où je dis qu'il est progressiste, je suis conscient de faire un anachronisme, mais on peut chercher la petite bête et dire que toute traduction est anachronique vu que le latin a disparu(par exemple, j'en parlais avec Pedro, mais le mot général n'existait pas).

Quand à Marc Antoine, je le répète car de nombreux livre le disent, il s'agit d'un homme rustre, qui n'avait rien avoir avec les dirigeants de l'époque, et César l'a utilisé car il savait que à une telle époque troublé, un homme de ce genre allait plaire(et c'est vrai, Antoine a toujours été populaire, à tel point que Octave a dût utiliser une propagande énorme pour le "descendre"). Mais tout ça, ne l'empêchait pas d'être un plébéien. Et je vous conseil de lire l'historique de sa famille, c'était loin d'être de grands hommes, son père a été surnommé Creticus, je vous laisse comprendre pourquoi(mais vous devez sans doute le savoir)...

Notre professeur d'histoire a défini la ville de Rome, comme une cité cosmopolite, où il y avait un semblant d'égalité, mais où le vrai pouvoir était détenu par les aristocrates... comme de tout temps j'ai envie de dire(et ne me dites pas que ce n'est plus le cas mtn... mais c'est une autre histoire).
Je voulais juste préciser que vous avez mal lu, en affirmant que je comparais la situation des junkers allemands et les nationaux-libéraux. Quand je parle de Rome, c'est la dernière chose qui me vient à l'esprit. Pour comprendre la politique de l'époque, il faut entre autre avoir des connaissances philosophique, savoir qu'est être un catonnien etc...

Cordialement.


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Message Publié : 11 Fév 2010 14:18 
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Jean-Pierre Vernant
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Theodose a écrit :
Quand à César, vous vous trompez. Il innovait justement, c'est son comportement qui est devenu courant. Alors que la plupart des grands hommes de la République restait figer, en pensant que seul la légitimité sénatoriale comptait, César avait compris que le peuple avait son importance. La preuve, il a fait des choses illégale(pas besoin d'expliquer, rien que le fait de franchir le Rubicon). Mais là où je dis qu'il est progressiste, je suis conscient de faire un anachronisme, mais on peut chercher la petite bête et dire que toute traduction est anachronique vu que le latin a disparu(par exemple, j'en parlais avec Pedro, mais le mot général n'existait pas).


Je reste convaincu que César n'innove en rien ; le fait de prendre parti pour le peuple est le crédo des populares avant que César ne soit en âge de marcher. Tiberius et Gaius Gracchus en s'emparant du tribunat de la plèbe prennent des mesures pour rendre des terres aux pauvres et donc rogner les domaines des aristocrates (et la mesure va bien plus loin dans le cas de Gaius...). Pour ce qui est des imperatores, leur pouvoir outrepasse couramment leur rôle dépasse généralement leurs attributions "normales" ainsi ils se permettent de négocier la paix ou les redditions directement avec l'ennemi exerçant de fait un pouvoir appartenant théoriquement au Sénat, mais dont l'éloignement leur permet certaines libertés. Les empiètements se remarque avec force dans le cas d'un Marius, qui en faisant entrer les "prolétaires" (je n'aime pas ce termes mais il est pratique) dans l'armée va à l'encontre de la définition de l'armée civique, ce qui n'est pas rien dans les structures romaines. Les exemples sont multipliables à l'infini...

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Message Publié : 11 Fév 2010 14:42 
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Grégoire de Tours
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Pédro a écrit :
Theodose a écrit :
Quand à César, vous vous trompez. Il innovait justement, c'est son comportement qui est devenu courant. Alors que la plupart des grands hommes de la République restait figer, en pensant que seul la légitimité sénatoriale comptait, César avait compris que le peuple avait son importance. La preuve, il a fait des choses illégale(pas besoin d'expliquer, rien que le fait de franchir le Rubicon). Mais là où je dis qu'il est progressiste, je suis conscient de faire un anachronisme, mais on peut chercher la petite bête et dire que toute traduction est anachronique vu que le latin a disparu(par exemple, j'en parlais avec Pedro, mais le mot général n'existait pas).


Je reste convaincu que César n'innove en rien ; le fait de prendre parti pour le peuple est le crédo des populares avant que César ne soit en âge de marcher. Tiberius et Gaius Gracchus en s'emparant du tribunat de la plèbe prennent des mesures pour rendre des terres aux pauvres et donc rogner les domaines des aristocrates (et la mesure va bien plus loin dans le cas de Gaius...). Pour ce qui est des imperatores, leur pouvoir outrepasse couramment leur rôle dépasse généralement leurs attributions "normales" ainsi ils se permettent de négocier la paix ou les redditions directement avec l'ennemi exerçant de fait un pouvoir appartenant théoriquement au Sénat, mais dont l'éloignement leur permet certaines libertés. Les empiètements se remarque avec force dans le cas d'un Marius, qui en faisant entrer les "prolétaires" (je n'aime pas ce termes mais il est pratique) dans l'armée va à l'encontre de la définition de l'armée civique, ce qui n'est pas rien dans les structures romaines. Les exemples sont multipliables à l'infini...


Là où César innove, c'est qu'il va carrément s'appuyer sur le peuple, en se conciliant les puissants. Ce n'est pas un Sylla qui va par exemple faire des proscriptions en masse(à tord pour lui p-e, vu qu'il sera assassiné).
J'aurai dût préciser également, que César, même si il transgresse la loi, essaye toujours de rester légitime, en étant dans la légalité, mais ça sera toujours dans l'esprit... de se concilier le peuple.
Pour moi, César est bien plus qu'un idéaliste comme l'était p-e plus Marius ou Catilina, il est pragmatique.


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Message Publié : 11 Fév 2010 14:46 
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Mais le peuple n'a pas servi beaucoup dans la carrière de César en comparaison de son réseau de clientèle et de son armée... De plus Marius s'appuie lui aussi sur le peuple... Vraiment je ne vois guère l'originalité de César si ce n'est son triomphe (de courte durée)...

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Message Publié : 11 Fév 2010 14:58 
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Grégoire de Tours
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Pédro a écrit :
Mais le peuple n'a pas servi beaucoup dans la carrière de César en comparaison de son réseau de clientèle et de son armée... De plus Marius s'appuie lui aussi sur le peuple... Vraiment je ne vois guère l'originalité de César si ce n'est son triomphe (de courte durée)...


Peut-être, mais dans l'esprit de César, le peuple comptait beaucoup(que ça soit politiquement ou non). Il préférait être aimé... afin d'éviter une révolte. Car que sont des fous au Sénat si le peuple vous suit? A mon avis, il devait penser ainsi. Comme je vous l'ai dis dans un message privé, il faut parfois sortir de ses livres et voir les conditions sociologiques d'une époque, le peuple n'est pas une donnée figé qui obéira béatement à ce que disent les instances supérieur.


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Message Publié : 11 Fév 2010 15:07 
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Mais d'où sortez-vous que César ait été le seul, ou même le premier, à chercher à se concilier le peuple ? Et qui vous dit qu'aucun optimate, d'ailleurs, n'a jamais pu gagner les faveurs de la plèbe ? Vous simplifiez, et vous oubliez les trois siècles d'histoire républicaine qui viennent avant...

A mon avis, vous vous trompez justement sur les conditions sociologiques de l'époque, en présentant les choses comme une dichotomie entre la noblesse sénatoriale et le peuple, et en faisant des nobles ayant l'idée de s'appuyer sur le peuple des vainqueurs inévitables. C'est une réminiscence de l'histoire déterministe marxiste comme on en faisait jadis et c'est simplement faux. Lisez Münzer, si vous en avez la possibilité ; il restituait très bien la complexité des alliances et du fonctionnement politique tardo-républicains. Vous verrez que la plupart des grands personnages du dernier siècle de la République sont nettement plus ambigus que ce que vous décrivez.


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Message Publié : 11 Fév 2010 15:11 
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Mais il n'a aucun rôle... Le peuple mais quel peuple? La plèbe peut être... mais les réseaux de clientèle sont bien plus important car ils se structurent de manière à créer de véritables "armées" au service des puissants. Or tous les grands aristocrates possèdent des clientèles que se soit Pompée ou Sylla.

Theodose a écrit :
il faut parfois sortir de ses livres et voir les conditions sociologiques d'une époque


C'est justement où est le problème... sociologiquement parlant le peuple a d'autres préoccupation que les luttes intestines sauf bien sûr lorsqu'ils sont pris dans les rouages de ces réseaux et lorsque des agitateurs publics, sous les ordres des grands, participent à des violences urbaines... mais guère au delà. Les livres sont une sources de savoir et gardent contre l'interprétation... De plus les sources exaltant le rôle plein de mansuétude de César (reste surtout rhétorique ; le bonhomme sert ses intérêts)...

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Message Publié : 11 Fév 2010 15:24 
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Pédro a écrit :
Mais il n'a aucun rôle... Le peuple mais quel peuple? La plèbe peut être... mais les réseaux de clientèle sont bien plus important car ils se structurent de manière à créer de véritables "armées" au service des puissants. Or tous les grands aristocrates possèdent des clientèles que se soit Pompée ou Sylla.


Ou même Crassus, c'est presque criminel de ne pas l'avoir cité. lol Mais les clients, c'est quoi? Des esclaves et des patriciens p-e?...

Pédro a écrit :
C'est justement où est le problème... sociologiquement parlant le peuple a d'autres préoccupation que les luttes intestines sauf bien sûr lorsqu'ils sont pris dans les rouages de ces réseaux et lorsque des agitateurs publics, sous les ordres des grands, participent à des violences urbaines... mais guère au delà. Les livres sont une sources de savoir et gardent contre l'interprétation... De plus les sources exaltant le rôle plein de mansuétude de César (reste surtout rhétorique ; le bonhomme sert ses intérêts)...


Je n'ai jamais nié cela, et je l'ai même déjà dit je pense, sur le topic concernant les empereurs romains, où je disais que le pouvoir des empereurs étaient fantoche, entre autre parce que le peuple se fichait pas mal de qui était empereur, et des intrigues du palais.
Seulement, pour la question de César, c'est bien différent, il comprend qu'avec le peuple, on peut soulever une armée. N'est-ce pas ça le succès de César? La fidélité de ses soldats. C'est d'ailleurs une chose qu'apprendre Marc Antoine.


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Message Publié : 11 Fév 2010 15:26 
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Vestitudo a écrit :
Mais d'où sortez-vous que César ait été le seul, ou même le premier, à chercher à se concilier le peuple ? Et qui vous dit qu'aucun optimate, d'ailleurs, n'a jamais pu gagner les faveurs de la plèbe ? Vous simplifiez, et vous oubliez les trois siècles d'histoire républicaine qui viennent avant...

A mon avis, vous vous trompez justement sur les conditions sociologiques de l'époque, en présentant les choses comme une dichotomie entre la noblesse sénatoriale et le peuple, et en faisant des nobles ayant l'idée de s'appuyer sur le peuple des vainqueurs inévitables. C'est une réminiscence de l'histoire déterministe marxiste comme on en faisait jadis et c'est simplement faux. Lisez Münzer, si vous en avez la possibilité ; il restituait très bien la complexité des alliances et du fonctionnement politique tardo-républicains. Vous verrez que la plupart des grands personnages du dernier siècle de la République sont nettement plus ambigus que ce que vous décrivez.


Apprenez à lire, merci. Je n'ai jamais dit que les personnages du dernier siècle ne sont pas ambigus, au contraire...
Ensuite, je déteste le marxisme, mais il faut bien reconnaitre que sur certains point, Marx et d'autres ont réussi à relever les clivages sociaux. Il est évident qu'il y a une différence entre les plébéiens et les patriciens, ne parlons pas des esclaves.


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Message Publié : 11 Fév 2010 15:39 
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Theodose a écrit :
Pédro a écrit :
Mais il n'a aucun rôle... Le peuple mais quel peuple? La plèbe peut être... mais les réseaux de clientèle sont bien plus important car ils se structurent de manière à créer de véritables "armées" au service des puissants. Or tous les grands aristocrates possèdent des clientèles que se soit Pompée ou Sylla.


Ou même Crassus, c'est presque criminel de ne pas l'avoir cité. lol Mais les clients, c'est quoi? Des esclaves et des patriciens p-e?...

Pédro a écrit :
C'est justement où est le problème... sociologiquement parlant le peuple a d'autres préoccupation que les luttes intestines sauf bien sûr lorsqu'ils sont pris dans les rouages de ces réseaux et lorsque des agitateurs publics, sous les ordres des grands, participent à des violences urbaines... mais guère au delà. Les livres sont une sources de savoir et gardent contre l'interprétation... De plus les sources exaltant le rôle plein de mansuétude de César (reste surtout rhétorique ; le bonhomme sert ses intérêts)...


Je n'ai jamais nié cela, et je l'ai même déjà dit je pense, sur le topic concernant les empereurs romains, où je disais que le pouvoir des empereurs étaient fantoche, entre autre parce que le peuple se fichait pas mal de qui était empereur, et des intrigues du palais.
Seulement, pour la question de César, c'est bien différent, il comprend qu'avec le peuple, on peut soulever une armée. N'est-ce pas ça le succès de César? La fidélité de ses soldats. C'est d'ailleurs une chose qu'apprendre Marc Antoine.


Je crois qu'il faut que vous lisiez un ou deux ouvrage sur la question... Les groupes de clientèle étaient constitués de citoyens pauvres, mais aussi de plus riches qui reconnaissaient la protection de leur patron qui dans le même temps devaient lui rendre de la fidélité et des égard. C'est le don contre-don... simple.
Ensuite comment soulève-t-on une armée? Les gens ne s'engagent guère pour la gloire de césar, mais la plupart du temps parce que c'est un moyen de s'enrichir, un moyen de manger, un moyen pour quitter la vie urbaine. La base du volontariat marche à plein, mais les encouragements forcés ne manquaient pas... D'ailleurs la mise en place de l'autorité du chef sur un groupe comme une armée ne se fait pas à l'engagement mais avec le temps. L'armée est un groupe, ou plutôt un ensemble de groupes qui ont chacun une forte conscience d'appartenance. Chaque groupe possède son "idéologie", ses valeurs et exaltes systématiquement des vertus que l'on dirait viriles. Le chef, cet aristocrate extérieur, ne possède pas automatiquement l'ascendant sur ses troupes, même s'il reste un puissant seigneur reconnu. Il lui faut ensuite remplir les fonctions que la troupes attend d'un chef ; courage, implication dans le combat... C'est cela qui structure les liens de fidélité indéfectible entre le chef et ses hommes.

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Message Publié : 11 Fév 2010 15:47 
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Grégoire de Tours
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Pédro a écrit :
Je crois qu'il faut que vous lisiez un ou deux ouvrage sur la question... Les groupes de clientèle étaient constitués de citoyens pauvres, mais aussi de plus riches qui reconnaissaient la protection de leur patron qui dans le même temps devaient lui rendre de la fidélité et des égard. C'est le don contre-don... simple.


Merci mais... c'était une question d'examen en droit romain. ;)

Pédro a écrit :
Ensuite comment soulève-t-on une armée? Les gens ne s'engagent guère pour la gloire de césar, mais la plupart du temps parce que c'est un moyen de s'enrichir, un moyen de manger, un moyen pour quitter la vie urbaine. La base du volontariat marche à plein, mais les encouragements forcés ne manquaient pas... D'ailleurs la mise en place de l'autorité du chef sur un groupe comme une armée ne se fait pas à l'engagement mais avec le temps. L'armée est un groupe, ou plutôt un ensemble de groupes qui ont chacun une forte conscience d'appartenance. Chaque groupe possède son "idéologie", ses valeurs et exaltes systématiquement des vertus que l'on dirait viriles. Le chef, cet aristocrate extérieur, ne possède pas automatiquement l'ascendant sur ses troupes, même s'il reste un puissant seigneur reconnu. Il lui faut ensuite remplir les fonctions que la troupes attend d'un chef ; courage, implication dans le combat... C'est cela qui structure les liens de fidélité indéfectible entre le chef et ses hommes.


Je sais tout ça. Mais la gloire de César comme vous dites n'est pas non plus étrangère: on ne s'engage pas auprès d'un général incompétent et impopulaire. D'ailleurs, implicitement, vous confirmez mon affirmation.


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Message Publié : 11 Fév 2010 15:58 
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Alors précisez cette notion de "peuple"...

Vestitudo a écrit :
Vous verrez que la plupart des grands personnages du dernier siècle de la République sont nettement plus ambigus que ce que vous décrivez.


je suis bien d'accord en tout cas... La république et surtout à cette époque est un imbroglio d'intérêts de coups tordus, de luttes d'influences qui dépassent largement les visions de protection du "peuple". Il y a tout une rhétorique, une technique du discours, une position philosophique affirmée servant à entretenir et à nourrir le débat dans l'antique assemblée. mais la transcription réelle de la chose... c'est une autre histoire.

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Message Publié : 11 Fév 2010 16:01 
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Grégoire de Tours
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Mais ***** (oui vous allez me rendre grossier) où ai-je dis que ce n'était pas ambigus? Ce n'est pas pour rien que Machiavel s'est inspiré de l'époque romaine pour évoquer les coups tordus en politique... César et Octave ne sont-ils pas maître en la matière de coup tordu?

Au contraire, si je fais de la politique, je m'inspirai volontiers des politiciens romains.

Pour la notion de peuple, ce terme est large, laissez-moi le temps de la définir.


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