M.Tullius a écrit :
Si on enlève les bustes de Caracalla, pourquoi pas enlever les statues de Napoléon, cet autocrate qui a été responsable de la mort de centaines de milliers de personne, qui a rétabli l'esclavage, et aussi toutes les statues des rois de France bien sur, la République ne peut pas se permettre de souffrir ces tyrans arbitraires, vous voyez, on tombe dans un politiquement ou plutot historiquement correct, proprement absurde et dont on ne sort plus
Comparer Napoléon et Caracalla n’a aucun sens. Nous ne sommes ni à la même époque ni dans le même contexte institutionnel et politique.
Si vous n’avez retenu de Napoléon que des centaines de milliers de morts et le rétablissement de l’esclavage, c’est bien triste et je vous conseille vivement de vous pencher objectivement sur l’étude de son règne.
Pour information, une rue a été débaptisée à Paris, celle du général Richepance, parce qu’il a rétabli l’ordre par la force en Guadeloupe en 1802. Je conviens que, dans ce cas, nous sommes dans l’historiquement correct.
M.Tullius a écrit :
L'imperator, qui est le titre dont se prévalèrent les princes, est avant tout un titre plus militaire que civil, acquis à l'origine par acclamation spontanée des soldats sur les champs de bataille ! Un Claude acclamé dans une antichambre sur le mont Palatin, non seulement c'est ridicule, mais ça n'a aucun sens, car l'imperator est un chef militaire dans l'action, et n'a pas le droit de franchir le pomerium pour entrer dans Rome avant son triomphe (cf. Lucullus qui n'en a jamais profité).
Je ne comprends pas trop en quoi ce cours d’Histoire a un rapport avec le sujet.
D’autant plus qu’il y a longtemps que le titre d’
imperator est devenu une sorte de
praenomen des princes.
Imperator Caesar pour être précis.
M.Tullius a écrit :
Mea culpa pour les massacres, je viens de redécouvrir ces massacres, et je n'ai malheureusement pas le temps de me replonger dans les sources antiques en ce moment, mais je comprend parfaitement son irritation, et Paul Veyne le montre bien dans son article, Qu'était-ce qu'un empereur romain ?, que je garde sous la main, la personne de l'imperator est sacrée en tant que telle et il est irresponsable de la prendre en dérision, ''Selon la conception romaine du pouvoir, de l'imperium, le peuple se donne un chef, mais une fois le chef désigné, on se tait et on obéit: toute opposition était assimilée à une haute trahison on on ne trahissait pas seulement par ses actes, mais déjà par des pensées, des paroles, des conversations et même de simples rêves.'' Le crime de lèse-majesté était très présent chez ces gens, il n'est pas extravagant qu'il ait mal réagi à ces railleries si elles prenaient de l'ampleur...
Avant d’adopter une position tranchée, il est toujours préférable de connaître les faits (j’entends par là les massacres d’Alexandrie).
C’est vrai, l’empereur a tous les pouvoirs. Mais c’est dans leur exercice que l’on distingue un bon empereur d’un tyran. Il y a des lieues entre un Trajan et un Caracalla.
Des railleries justifient-elles des massacres ? César s’en est-il pris à ses soldats qui l’appelaient « reine de Bithynie » (oui, je sais, il n’était pas empereur) ? Caracalla, lui, s’est comporté en tyran en livrant à la soldatesque une population de citoyens romains parce que sa susceptibilité avait été offusquée. On peut dire que c’était légal. Mais entre la légalité et la légitimité il existe une différence. Bien sûr, on peut toujours trouver des justifications à un tel acte. Mais cela ne se situe-t-il pas sur le registre du parti pris ?