Félicitations, Labat ! Vous au moins, vous restez dans le sujet actuel (processus). Pour les causes, je rappelle avoir créé un autre sujet :
viewtopic.php?f=39&t=33068Jean-Marc Labat a écrit :
Notons que les Wisigoths obtiennent un foedus en Aquitaine en 418, les Francs en 358 en Toxandrie, les Burgondes en 442 en Sapaudia. Tous se veulent fidèles sujets de l'empire, du moins les deux derniers jusqu'au bout. Ils se substituent à l'autorité romaine tout simplement parce que celle-ci n'existe plus. Il n'y a pas annexion, il y a substitution. Et si elle est plus franche avec les Wisigoths, elle est progressive avec les Burgondes et les Francs qui reconnaissent dans un premier temps l'autorité de l'empereur d'Orient.
L'empire disparaît parce que les couches administratives situées au-dessus de la cité s'effondrent, elles disparaissent et le barbare n'a plus d'interlocuteur. Il ne reste plus rien des administrations provinciales, plus rien des administrations militaires chargées d'encadrer les fédérés.
Effectivement, dans beaucoup de régions, les "grandes invasions" n'ont pas provoqué une substitution brutale d'autorité. Ce serait une annexion en douceur, très partielle du reste. Chaque région s'est mise à vivre sur elle-même. Les Germains se sont alors contentés d'exercer la souveraineté suprême, devenue vacante. L'administration et les lois romaines restaient en place, comme l'usage du latin. Les Germains pouvaient aussi reconnaitre l'autorité symbolique de l'empereur romain d'Orient (byzantin), afin de mieux faire accepter leur domination. Leurs royaumes sont aussi bien romains que germaniques.
Comme je l'avais dit, cela explique que la fin de l'État romain n'ait pas été souvent bien perçue par les populations locales. Cet État se perpétuait à bien des égards... On en exceptera la Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), où les guerres incessantes entre Celtes et Anglo-Saxons ont provoqué l'effondrement de l'administration romaine. Cela se produira plus tard en Italie (VIe siècle) : guerre dévastatrice entre l'empire d'Orient et le royaume ostrogoth, puis reconquête lombarde...
Jean-Marc Labat a écrit :
Et tout cela arrangeait bien les populations locales, puisque le système d'impôts extrêmement lourd de l'administration romaine disparut en même temps.
Aucun doute que cela fut un soulagement ! Je signale à cette occasion que l'administration byzantine n'a guère été appréciée des Italiens (VIe siècle), en raison de sa fiscalité écrasante...