Heloïse_khâgneuse a écrit :
Helloooo
J'ai une question concernant les Gracques et ne sachant pas où la poser...bref, donc:
Caïus Gracchus se rend compte que la paupérisation d'une partie des citoyens entraîne une augmentation des proletarii non soumis au service militaire, MAIS encore à cette époque le service militaire exclu les petits paysans compte tenu de son coût, non? Ce n'est pas après Marius que le service militaire s'ouvre aux petites classes, enfin à tous?
Merci de m'éclairer
Almayrac vous a répondu sur la question de l'accès des proletarii/capite censi à l'armée romaine. On peut évoquer aussi les contingents des socii qui sont fortement sollicités ainsi que les auxiliaires et mercenaires étrangers.
J'ajouterai que Caius Gracchus ne découvre pas le problème de la paupérisation. Lors de ses tribunats, cela fait déjà une génération que le problème est identifié et que l'élite dirigeante romaine tourne autour du sujet. Ce sont notamment les campagnes interminables dans les provinces espagnoles qui aggravent le problème. Ajoutez-y une très forte sollicitation du potentiel militaire romain, avec les conflits contre Carthage ainsi qu'en Grèce et en Macédoine dans les années 149-146 qui font franchir un seuil critique rendant le problème tellement chaud qu'il devient obligatoire de le traiter.
D'où la proposition de Caius Laelius, vraisemblablement pendant sa préture, qu'il estime plus prudent d'enterrer en raison de la vraisemblable levée de boucliers qu'elle a du soulever au Sénat.
Sur cette question de l'appauvrissement des citoyens romains, Gaius Gracchus est dans la continuité de l'action de son frère. Il est triumvir agraire, avec ses alliés Marcus Fulvius Flaccus et Caius Papirius Carbo (qui trahit ses 2 collègues au moment fatal). Et à ce titre il continue de mettre en oeuvre la politique d'allotissement en faveur des citoyens appauvris, instaurée par la loi de 133. Et il lui redonne même une grande vigueur alors que celle-ci avait largement été mise en sommeil par le vote de la motion de Scipion Emilien qui avait fait transférer des triumvirs aux consuls le pouvoir de trancher les litiges relatifs aux récupérations de terres publiques.