Bonjour à tous,

J'aimerais avoir quelques précisions sur ce que l'on appel les domaines impériaux.

D'ou viennent-ils ? S'agit-il d'une constitution empirique ou est-ce un leg de l'ancienne ager publicus ?
Sont-ils majoritairement dédié à l'Etat ? Si oui, pour l'alimentation de qui ?
En chiffre, que représente ces domaines par rapport au parc privé des terres cultivables ?

Merci aux érudits qui auront réponse à mes questions !

Les deux.


Au II° siècle, il faut noter une tendance à la séparation entre la propriété privée de l'Empereur (res privata) et les possessions de la res publica (patrimonium). Mais il se pourrait bien que les deux servent au deux gros postes alimentaires de l'Etat (l'Urbs et l'armée): Septime Sévère dédia des domaines confisquées à de grandes familles de Bétique près du Guadalquivir pour assurer l'annone de l'huile.
Mais évidemment, tous ces domaines ne servaient pas à l'alimentation comme les mines par exemple, possédées d'office par l'Etat selon Strabon.

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"On ne peut pas gouverner un pays qui offre 246 variétés de fromage".
"Un pays capable de donner au monde 360 fromages ne peut pas mourir".

Tout ceci conforte l'idée que je m'en faisais merci !

Après quelques recherches, et sans grande surprise, il est impossible de fournir un tel chiffre du fait de la documentation. Leur inventaire n'est pas prêt d'être fini même s'il progresse régulièrement. Rien ne distingue un domaine impérial des autres types de propriété quant aux formes d'exploitation; la seule véritable indication repose sur les mentions de "procurateurs de", mentions en grande partie épigraphiques.

Les domaines sont présents dans toutes les provinces.
On en trouve en Bretagne, Gaule (Alsace, Picardie, ...), Espagne (mines d'argent, ...), Norique (mines de fer, ...), Sardaigne (mines de plomb, ...), Macédoine (mines du Pangée sans doute, ...), Achaïe (sans doute carrières de marbre de Paros par exemple ou de serpentine en Thessalie, Phères, ...), Thrace (mines d'or, ...), Galatie, Asie, Chypre, Cappadoce (mines d'Onyx, ...), Bythinie, Syrie (4 essences de la forêt libanaise: chêne, sapin de Cilicie, cèdre et genévrier arborescent, ...), Judée (jardin à baumiers de la vallée du Jourdain, ...), Egypte (Delta, nome Arsinoïte, ...), ...
Ils ne semblent toutefois pas nombreux en Grèce et Macédoine, nombreux et très étendus en Mésie, étendus mais peu nombreux en Syrie, immenses en Phrygie centrale; on observe d'ailleurs en Anatolie un premier agrandissement sous les Flaviens en Anatolie puis un développement encore plus et très important à partir de Commode et des Sévères.

Je terminerai en complétant mon premier message: les domaines impériaux ne sont pas toujours voués à l'Etat. Ils sont parfois loués à des particuliers comme à Athènes par exemple ou en Syrie sous Hadrien. Dans ce dernier cas, il s'agissait de développer des terres en friche.
D'autre part, il ne faut pas croire que tous les anciens domaines royaux ou aristocratiques conquis passent directement dans le patrimonium. Ils peuvent servir de terres pour fonder de nouvelles colonies comme en Galatie ou lotir des vétérans comme en Syrie sous Domitien.

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