Epsilon a écrit :
Concernant la « conversion » de Paul … votre « opportunisme » et autre « ambition » franchement à cette époque et dans un tel contexte croyez-vous vous-même à ce que vous avancez ???
J'ai tendance à penser que dans le bouillonnement de cette époque, la création d'un mouvement spirituel ressemblait sur bien des points à ce qu'on peut constater aujourd'hui, dans les mouvements new age, dans les sectes. Etant peu porté à croire aux miracles, j'essaye de trouver la motivation qui fait que Paul tourne sa veste de manière aussi spectaculaire. Un peu comme si un milicien, en 1941, s'engageait dans la résistance. Comment qualifierait on un tel individu aujourd'hui ? Je pourrais ajouter que Paul, que beaucoup dépeignent comme un homosexuel, a pu se sentir rejeté par les Juifs en tant que rabbi, sachant que le mariage et la paternité sont des critères pour une telle reconnaissance et que si l'homosexualité était admise dans le monde gréco-romain, elle était honnie des Juifs.
Epsilon a écrit :
Il n’y a pas « deux doctrines » concernant le christianisme naissant … la question porte uniquement sur l’observance de la Loi par les nouveaux convertis qu’ils soient juifs ou « gentils ».
Il y a certes des discussions sur certains points d'observance de la loi, tels la circoncision. Mais je crois que le principal sujet de discorde est sur la nature divine de Jésus et l'interprétation de désignations telles que "Fils du père", "Fils de l'homme", "Fils de Dieu". La conception miraculeuse est une interprétation particulière dans le sens "fils de Dieu". On retrouve ce querelles pendant deux siècles, voire plus tard.
Pour le groupe de Jérusalem, tous des Juifs et qui le savent bien, il est strictement impensable de faire avaler de tels concepts aux Juifs. Pour les Juifs, le Messie (Masiah en hébreu) signifie l'oint, celui a reçu l'onction, donc un individu désigné par la divinité. Chrestos en grec qui a donné Christus en latin puis Christ en français, a exactement le même sens, y compris le sens trivial de "graisseux" pour un objet. Donc clairement, pour les Juifs, le Messie est un homme et n'a aucun caractère substantiel divin. Pour Paul (puis Luc, Matthieu), dans le contexte des gentils, ça passe. Voilà où la doctrine de Paul est complètement divergente de celle du groupe de Jérusalem.