Almayrac a écrit :
Narduccio a écrit :
Et vous ne répondez pas à mon interrogation : comment une situation identique peut mener à 2 résultats opposés ? L'Empire Romain d'Orient a aussi été confronté aux invasions barbares et au christianisme.
En fait vous biaisez la question Narduccio car il n'y a qu'un empire. L'histoire de deux empires ne serait il pas une construction à postériori pour justifier le pape et le pouvoir carolingien. Si le christianisme a entrainé la chute (ou la decadence) de l'empire romain, elle a commencé avant la séparation de l'empire. revenons à Constantin qui est à la base du phénomène qui nous interesse. Il place la capitale à Constantinople. Rome n'est plus le centre. Aprés la séparation à la mort de Théodose, c'est Ravenne le siège du gouvernement de l'occident.
En 476, lors de la chute de l'Empire romain d'occident, l'empereur d'orient Zénon devient l'unique dépositaire de l'autorité impériale romaine. Comme au moment de la séparation de 395, l'événement ne fut pas perçu à l'époque comme définitif. Odoacre reconnaissait l'autorité – nominale – de Zénon en Italie, de même que Théodoric lui fera allégeance, Clovis aussi par la suite.
Au final si on regarde d'un peu plus haut la situation objective à la généralisation du christianisme chez les élites l'empire se reduit sans disparaitre toutefois.
Je ne pense pas biaiser la question. Si on se place au moment de la séparation, les 2 Empires ou co-empires sont de force sensiblement égales. Les conditions sont sensiblement égales et ils sont confrontés à des situations assez similaires... Quoique, la partie orientale à en face d'elle un empire structuré, tandis que la partie occidentale s'oppose à une série de chefferies aux allégeances plus ou moins mobiles et versatiles. Donc, de primes abord, on aurait tendance à donner plus de chance à la partie occidentale, elle est attaquée par des nuées de moucherons quand la partie orientale doit, en plus se défendre d'un empire qui dispose de forces sensiblement aussi puissantes que l'armée romaine. Or, il semblerait que ce soit la nuée de moucherons qui gagne à la fin. Et on nous dit : "C'est grâce au ou à cause du christianisme !". Mais, la partie orientale est aussi chrétienne, et même plus chrétienne que la partie occidentale, puisque son Église est beaucoup plus centralisée. Pourtant, elle tiendra un millénaire de plus !
Sur le long terme, l'évolution de l'Empire, puis de ses 2 parties est conditionnée par sa conversion au christianisme. Mais, cela ne peut pas expliquer pourquoi les 2 parties vont vivre des vies aussi différentes. Surtout que c'est l'implosion du système en occident qui entraîne le basculement de la société. A un moment, l'Empire se retire des marges les plus éloignées, parce qu'il n'a plus les moyens de les défendre et parce qu'il estime que ce n'est pas rentable. C'est ce retrait qui permet l'émergence des pouvoirs locaux suite à l'union de la noblesse locale (enfin, ceux qui restent) et des fédérés qui vont accepter de défendre ces régions qui vont devenir des pays indépendants. L'union des 2 noblesses, romaine et germanique, va être possible parce qu'ils se retrouvent dans la même religion, cela je vous l'accorde. Mais, je pense que cela est une conséquence, la conséquence du retrait de l'Empire. Pas la cause. En cristallisant les 2 noblesses et en créant, à terme, une noblesse unique, le christianisme permet de sauvegarder un peu de l'ancien système. Mais, ce n'est pas lui qui est la cause de la chute. Il y a des raisons économiques et environnementales qui me semblent bien plus pertinentes pour expliquer le retrait "romain". On se concentre sur le christianisme, alors que c'est le ciment qui va permettre de maintenir un semblant d'ordre et qui va permettre de repartir de l'avant. Mais, il ne me semble pas responsable de la chute.