furtif a écrit :
C'est pas l'Egypte et son blé plutôt que l'Ifriqiya ?
L'Egypte est l'un des greniers à blé de Rome, mais pas le principal à l'époque impériale. C'est bien l'Afrique qui contribue aux deux tiers de l'approvisionnement de Rome en blé.
L'Egypte ne peut être convoitée pour le poste de proconsul, car Auguste a fait de cette province une propriété personnelle du prince: les sénateurs n'ont pas le droit d'y poser le pied (précisément parce qu'ils risqueraient de vouloir affamer Rome) et le gouverneur est un préfet de rang équestre.
Saladin a écrit :
Mais avant ma question, je ne pensais pas que la province d'Afrique était en partie convoitée pour cela, peut être y'a-t-il un lien avec la richesse de la région effectivement (produit de l'agriculture).
La province d'Afrique est aussi la seule province sénatoriale à disposer d'une légion sur son territoire. Le proconsul d'Afrique est donc très puissant : à la mort de Néron en 68, Clodius Macer profite de ce poste pour tenter d'affamer Rome et de jouer une carte personnelle contre Galba (qui le fait assassiner).
Mais la richesse de l'Afrique n'est pas qu'agricole : il y a beaucoup de cités peuplées (Carthage, peut-être 100 000 habitants) et dotées d'une vie civique particulièrement développée. C'est vraiment l'un des joyaux de l'empire.
Mais je pense que l'Asie est encore plus prestigieuse, parce que ses cités sont peuplées, anciennes, chargées d'histoire et réputées pour leur grande beauté. A l'époque républicaine, le gouvernement d'Asie, c'est la certitude de revenir très riche (par la corruption, quand ce n'est pas le pillage pur et simple). A l'époque impériale, la corruption des gouverneurs doit être plus limitée, mais être proconsul d'Asie, c'est la classe absolue, le sommet d'une carrière (en fait, c'est la dernière étape avant la préfecture urbaine à Rome, qui, là, est le top).
De plus, n'oubliez pas que la rémunération exceptionnelle de ces deux postes doit jouer beaucoup dans la convoitise.