Je ne sais pas sur quoi s'appuie la personne qui a écrit cette page pour proposer ce taux de 30%. L'alphabétisation de la société romaine est un sujet très débattu, mais malheureusement, bien que ce soit décevant, on ne peut pas avancer de taux. Et s'il y a quelque chose qu'on peut encore moins faire, c'est de proposer une évolution et une répartition géographique.
Les catégories supérieures de la société (sénateurs et chevaliers) étaient lettrées, c'est certain.
Les paysans ne devaient pas l'être beaucoup.
La question est celle de l'alphabétisation des populations urbaines: étant donnée l'importance des inscriptions dans la vie civique (dédicaces honorifiques sur des statues, affichage de lois, etc.) il est probable qu'une partie importante des populations urbaines moyennes avaient une alphabétisation au moins superficielle, permettant de déchiffrer ces inscriptions abondantes. Mais il faut être conscient que la majorité des gens ne vivaient pas en ville, ce qui fait que le taux d'alphabétisation devait en fait être restreint.
Quant aux esclaves, tout dépend: certains esclaves étaient très cultivés, et c'était même leur raison d'être, puisque les aristocrates les achetaient pour enseigner à leurs enfants, ou bien pour faire office de secrétaire. Mais c'était une petite minorité, et on ne devait pas juger indispensable la grande majorité des travailleurs agricoles ni même des domestiques.
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