Au-delà, on pourrait d'ailleurs s'interroger sur la définition de "l'empereur modèle". A l'aune des profils énumérés, on retrouve les mêmes traits de caractère et des actions semblables. L’empereur modèle est une forte personnalité (on dirait aujourd'hui un homme d'État), souvent passé par la carrière militaire (même Marc-Aurèle, l'empereur philosophe a combattu aux frontières), conquérant ou restaurateur de l'empire (au minimum qui a repoussé/contenu les barbares au delà du limes), un homme qui a respecté/restauré les grandes institutions romaines politiques et religieuses. S'il porte le fer aux frontières, au sein de l'empire, il est par contre le garant de la paix sociale. Toute guerre civile (entre citoyens romains) doit être évitée. Il n'est pas forcément issu d'une famille patricienne (Aurélien avait des origines très modestes) mais il a gravi les marches de l'ascension sociale (soit par le cursus honorum, soit par la carrière militaire, souvent par les deux à la fois). Les héritiers font rarement de bons empereurs (sauf sous les Flaviens), il faut avoir fait ses preuves, le bon empereur est celui dont la légitimité est reconnue tant par l'armée que par la "société civile".
C'est ce statut d'homme au-dessus du lot, "pater civitatis" de l'empire, qui légitime le titre d'augustus (et pas seulement de "césar" synonyme de conquérant victorieux). Aux termes de son existence, sa mission accomplie, il accède alors à l'apothéose, l'homme exceptionnel quitte les simples mortels pour rejoindre les Dieux. Bref, l'empereur modèle se calque sur l’œuvre du premier d'entre eux, Auguste.