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Message Publié : 25 Oct 2014 16:52 
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Inscription : 05 Juil 2003 19:40
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Localisation : Augustobona Tricassium (Troyes)
Bonjour à toutes et à tous,

Etant très intéressé par ce personnage et son histoire, L'empereur Julien ou le rêve calciné de Benoist-Méchin figure parmi mes ouvrages favoris.

J'ai certes conscience que Benoist-Méchin est loin de constituer une référence des plus fiables en stricts termes d'histoire. Mais, tout comme le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point, le style de cet auteur a pour moi un charme indéniable.

Ceci étant dit, la lecture de l'ouvrage de Benoist-Méchin et celle d'autres livres consacrés au même empereur (notamment ceux de Lucien Jerphagnon et de Claude Fouquet, en attendant par la suite celui de J. Bidez) m'a conduit à l'interrogation suivante.

Suite à l'échec de la prise de Ctésiphon, Benoist-Méchin expose que Julien aurait conduit son armée à s'enfoncer vers l'est, à la recherche des sources du soleil. C'est uniquement dans cet ouvrage que j'ai trouvé mention de cette avance vers l'orient et desdites sources du soleil. Les autres auteurs évoquent, suite à l'échec de la prise de Ctésiphon et du fait de la non-arrivée de l'armée de Procope, une retraite vers l'occident, en remontant la vallée du Tigre.

D'où mon interrogation : cette mention d'une quête par Julien des sources du soleil serait-elle un "délire" de Benoist-Méchin? Certaines sources évoquent-elles ces sources et cette avancée vers l'est du royaume sassanide de Julien et de son armée?

Je vous remercie par avance vivement pour vos réponses.

Bien cordialement.

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"Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Paul Valéry

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Gustave Flaubert


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Message Publié : 26 Oct 2014 11:08 
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Inscription : 07 Mai 2009 19:59
Message(s) : 346
Localisation : Athènes
Un certain Philostorgius, historien chrétien, raconte qu'en voulant conquérir Ctésiphon et toute la Perse, Julien sur la foi des divinités païennes, espérait devenir un nouvel Alexandre.

C'est pê de là que vient cette marche vers l'Est.

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Amicalement. Chaeréphon

"Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre."
http://chaerephon.e-monsite.com

Bailly = Liddell-Scott = Pape : http://chaerephon.e-monsite.com/pages/litterature/grec-ancien/bailly.html


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Message Publié : 26 Oct 2014 15:59 
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Salluste
Salluste

Inscription : 22 Jan 2013 16:31
Message(s) : 222
Localisation : Helvétie
Dans le récit d'Ammien Marcelin, on voit très clairement que Julien souhaitait revenir sur ses pas après l'échec devant Ctésiphon. Il savait la partie perdue et il voulut se replier en direction de la Syrie. Seulement les Sassanides ne laissèrent pas l'armée romaine en paix et lors d'un des harcèlements fréquents, Julien trouva la mort. Je ne sais pas si un autre auteur rapporte les faits, mais selon toute vraisemblance, pourquoi l'empereur aurait-il voulu s'enfoncer plus à l'est alors qu'il venait de subir un revers ?

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"Malheur aux vaincus !"
"L'amitié est une âme en deux corps" Aristote
"Nertom volutom que, etsi snis karamose"


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Message Publié : 27 Oct 2014 10:10 
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Polybe
Polybe

Inscription : 09 Oct 2014 10:56
Message(s) : 71
J'ai aussi étudié brièvement les écrits d'Ammien Marcelin, et lui parle en effet d'une retraite vers l'Ouest après l'échec de Ctésiphon. Tout mouvement vers l'Est aurait été alors une absurdité militaire.


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Message Publié : 18 Déc 2014 23:37 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 18 Déc 2014 23:12
Message(s) : 4
S'il y a une réponse, elle serait peut-être à chercher du côté de Maxime qui fut un proche de Julien. Maxime était un théurge, un esprit pétri de néoplatonisme et de 'magie' ; il a eu une certaine influence sur Julien et l'a encouragé à lancer cette grande et malheureuse campagne contre les Sassanides. Peut-être espérait-il trouver les "sources du soleil" ? (un bon titre pour un Black et Mortimer d'ailleurs...)

Ceci dit, cette quête n'aurait pu être que symbolique, puisque les antiques (même les moins rationnels d'entre eux) savaient pertinemment que la terre est ronde !


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Message Publié : 19 Déc 2014 13:06 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
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Inscription : 08 Juin 2009 10:56
Message(s) : 5718
Localisation : Limoges
Autant reprendre le texte d'Ammien qui décrit bien le caractère emporté de Julien :

[24, 7] (1) Julien tint conseil avec ses principaux officiers sur la question de savoir si l'on mettrait le siège devant Ctésiphon. L'opinion de ceux qui connaissaient la place fut que ce serait une imprudence et une faute, vu l'assiette inexpugnable de cette place, et l'attente où l'on était d'avoir bientôt Sapor sur les bras avec une puissante armée.
(2) La raison dictait cet avis, qu'approuva le bon sens du prince. Il envoya seulement Arinthée, avec un détachement d'infanterie légère, dépouiller de leurs moissons et de leur bétail les riches campagnes environnantes, et donner en même temps la chasse aux ennemis éparpillés dans l'épaisseur des bois, ou cachés dans des retraites à eux seuls connues. Cette expédition eut pour résultat un butin considérable.
(3) Mais l'ardeur de Julien le poussait en avant, au mépris des avis contraires. Il gourmandait ses lieutenants, qui par pusillanimité, disait-il, ou par amour du repos, osaient lui conseiller de laisser inachevée la conquête de la Perse. La résolution lui prit tout à coup de s'avancer dans les terres, et il laissa le fleuve à sa gauche, sur la foi de guides trop peu sûrs,
(4) en donnant l'ordre fatal de mettre le feu à la flotte. Il ne réserva que douze des plus petits navires, destinés à jeter des ponts, et qu'il fit suivre sur des chariots. Il crut avoir agi pour le mieux en arrachant cette proie à l'ennemi, et en rendant ainsi disponibles vingt mille hommes environ que la manoeuvre ou la remorque des vaisseaux avait occupés depuis le début de la campagne.
(5) Éclairé plus tard par les murmures, il reconnut enfin
(ce qui n'était que trop évident) que dans le cas d'un échec la retraite vers le fleuve devenait impossible à travers ces plaines arides et ces montagnes à perte de vue. Les transfuges appliqués à la torture avouèrent dans les tourments qu'ils avaient fait de faux rapports. L'ordre alors fut donné de courir au plus vite éteindre les flammes. Mais la conflagration avait été si rapide, qu'il ne restait d'intact que les douze vaisseaux, qu'on avait pour les conserver, séparés des autres.
(6) Nous nous trouvions donc très inconsidérément privés de la flotte. Mais aux yeux de Julien cet inconvénient était compensé par la faculté de concentrer l'armée, et d'opérer désormais sans division de ses forces. On avançait donc par masses compactes dans l'intérieur des terres, et partout l'on trouvait encore abondamment à subsister.
(7) Les ennemis, pour nous ôter cette ressource et nous prendre par la famine, mirent le feu aux pâturages et aux moissons déjà mûres. Cet embrasement nous arrêta court, et, pour attendre qu'il eût cessé, nous contraignit de recourir à un campement provisoire. Cependant les Perses nous harcelaient sans cesse, tantôt sous la forme d'escarmouches, se dispersant dès qu'on leur faisait tête, et tantôt nous opposant des masses, afin de laisser croire que le roi les avait joints, et que c'était ce renfort qui leur donnait cette audace et cette vigueur inaccoutumées.
(8) Ce fut alors que chef et soldats déplorèrent la perte de la flotte, qui leur ôtait les moyens de jeter des ponts et de prévenir les mouvements de l'ennemi, dont l'approche n'était plus annoncée que par le scintillement lointain des armures. À ces inconvénients s'en joignait un autre non moins grave: on n'entendait point parler des secours promis par Arsace, ni de l'arrivée prochaine des deux corps détachés.


A mon sens ce que Julien cherchait avant tout c'est un affrontement direct avec l'armée Perse et de rejouer la partition d'Alexandre. C'est le modèle qu'il s'est choisi, avec Marc Aurèle, et qu'il décrit longuement dans son Banquet des Césars.

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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