Bonjour à tous,

Etant donné que le soldat romain passait le plus clair de son temps, (quand il n'était pas sur le champ de bataille), dans ces camps, je me demandais quel pouvait bien être leur vie quotidienne et si des sources antiques voir archéologiques pouvait nous éclairer sur ce sujet. Je sais que certains d'entre eux par exemple étaient d'excellent artisans, comme ce fût le cas dans le camp de Palencia, dans le nord de l'Espagne, ou l'on atteste une production de céramique. Mis à part ça, quelles étaient leurs vie religieuse dans ces camp et comment s'organisait-elle ? Y'avaient-ils des cultes étrangers dans ces camps ? (Peut-être via l'apport des troupes auxiliaires notamment) . Enfin, quant aux loisirs proprement dit, les camps disposaient-ils de théâtres ? Nous savons que la plupart des camps disposaient de thermes, ce qui peut représenter en outre un moment de détente voir même de sociabilité.

Merci d'avance de vos réponses.

Si mes études sont un peu moins chronophages je mobiliserai le temps nécessaire à répondre à vos interrogations, cependant, selon moi, quelques détails manquent à votre propos pour permettre une réponse ciblée et plus approfondie lorsque le temps me le permettra.

- De quel type de camp voulait vous parler ? Plus particulièrement les camps du Limes romains ? ou bien les camps de campagnes ? Chacun à ses propres caractéristiques, et destine le légionnaire à adopter un cadre de vie quotidienne bien différent.

- Votre propos concerne-t-il une période spécifique, ou s'agit-il dès lors de retracer une évolution de "la vie dans les camps de légionnaires" ?

Bien cordialement.

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Si vis pacem para bellum
Mon Site sur l'Histoire en générale et l'Antiquité en particulier : http://unehistoirepourtous.over-blog.com/

Vu la formulation il me semble clair que notre ami parle davantage des camps sédentaires que des camps montés à la hâte pendant une campagne.

Pour ceux-ci la documentation est assez épaisse et il serait illusoire de tout résumer ici? Les découvertes de Vindolanda sur le mur d'Hadrien ont mis en évidence des éléments intéressant du quotidien de la troupe, jusqu'à des lettres d'invitation manuscrites sur tablette de cire. Mais attention, tous les camps ne possèdent pas les mêmes équipements et si certains se paient le luxe de posséder des thermes voir des amphithéâtres à proximité d'autres sont nettement moins "luxueux". Tout dépend de l'intrication avec le monde civile.

Pour ce qui est des cultes là aussi il y aurait fort à dire, surtout en fonction des époques. Par exemple le développement du culte de Mithra va beaucoup toucher les milieux militaires et quelques-uns de ces sanctuaires ont été mis au jour. Les soldats, venant par définition de tous les horizons de l'Empire, sont les premiers souvent à diffuser de nouveaux cultes.

Mais je le répète tout dépend de où et quand. Les camps du Haut Empire n'ont pas grand chose à voir avec les places fortes de l'époque suivante... Le nombre de soldats cantonné n'est plus le même... Je passe aussi sur le fait que Constantin ordonna de placer des troupes en réserve plus profondément dans les terres, dans les villes...

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Est ce qu'il était prévu une organisation pour le repos du guerrier et calmer le rut du légionnaire

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

J'ai eu une fois l'occasion d'une visite guidée d'un ancien camp de la VIIIe légion AUGUSTA, à l'est de Dijon. Après nous avoir passé les diapos des vues aériennes qui dessinaient le tracé, le professeur et archéologue nous emmène sur place, à quelques km.

A priori il n'y a rien à voir, on est en plaine dans la haute vallée de la Saône, pas une pierre qui dépasse. Il nous envoie chercher des morceaux de tuile dans le champ, et la c'est la surprise : il en est truffé. Style tuile provençale arrondie, manifestement. Il ne faut pas 10 mn avant d'en trouver un morceau sur lequel on trouve la mention VIII AUG lisible.

Même surprise plus tard lorsqu'il nous annonce que la dépression où nous sommes constitue l'ancien amphithéâtre.

De mémoire, il me semble qu'il a mentionné que cet endroit avait constitué le cantonnement de cette légion jusqu'à fin 2ème siècle, avant d'être rasé, la légion allant prendre un cantonnement nettement plus au nord et plus proche du Rhin. (j'ai oublié l'endroit.)

Rasé, j'imagine, pour réutiliser les pierres. En effet, pour répondre à Faget, il s'agit davantage d'une ville que d'un camp. Les dimensions sont celles d'une petite bourgade, et à côté du tracé au carré des constructions en pierre pour les légionnaires, il y a une deuxième ville accolée, moins géométrique et dont les photos aériennes laissent penser qu'on y a utilisé du bois autant que de la pierre. Cette seconde ville accolée est celle des civils, et vit du commerce avec les légionnaires ou les villages voisins, et de l'artisanat qui va avec.

Tout ça pour dire que la présence de prostituées est hautement probable. Je me poserais plutôt la question : est-ce qu'il arrivait que vivent là aussi la famille d'un légionnaire, ou sa concubine du moment ?

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Bien sûr et je ne me rappelle plus quel empereur permettra aux légionnaires de prendre une épouse pendant leur service, légalisant en quelque sorte un état de fait. Autour d'un camp légionnaire c'est toute une vie qui se met en place, simplement parce que les soldats, aussi mal-aimés soient-ils sont des gens possédant certains moyens financiers et des besoins. Cela créait un véritable monde frontalier, entre monde civil et militaire, dans lequel se recrutait la majorité des soldats dès le IIe siècle.

Sinon voilà à quoi pouvait ressembler une fortification tardive :

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Peut être trouverez vous votre bonheur sur ce site de reconstitution de la Légion VIII augusta

http://www.leg8.com/

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Ce camp se situe à Mirebeau /Bèze.Il ne reste rien ...La VIIIE légion serait restée une année .Tout n' a pas été construit en dur.Par la suite on n'est pas loin de la haute vallée de la Seine ,région riche en vestiges romains et galloromains (fontaine ,sanctuaire ,ex votos ).Certains véterants ont pu se fixer là.

Bonjour à tous,

Tout d'abord, je voulais vous remercier pour vos réponses nombreuses et constructives.

Si je m'intéresse à la vie quotidienne dans ces camps de légionnaires, c'est parce que je dois faire quelques petites recherches sur les Théâtres dans les camps romains dans le cadre de mon entrée l'année prochaine en Master Recherche. Cependant, j'éprouve quelques difficultés. J'ai bien compris la structure d'un camp romain et j'ai trouvé de multiples sources qui m'en parlent, mais pas de référence à un quelconque théâtre ou les soldats auraient pu se divertir. J'ai pour l'instant utilisé des sources "militaires" sur les camps, (Guerre des Gaules, Guerre des Juifs etc...) mais pas encore de sources convenant plus du théâtre lui-même. En clair, j'essaye de trouver un exemple de représentation théâtrale dans un camp romain quel qu’il soit dans les sources. J'ai aussi étudié quelques rapports archéologiques sur divers camps situés en Espagne, en Afrique du Nord, et en Gaule, sans succès.

J'aimerais savoir si vous aviez quelques conseils méthodologiques à me donner pour mener à bien ces recherches. Car ce sujet me plaît vraiment beaucoup, c'est très intéressant de voir comment les légionnaires auraient pu se divertir dans ces camps, sachant qu'ils y passaient le plus clair de leur temps. Surtout que ça pourrait faire un parallèle intéressant avec les camps militaires de nos jours.

Voilà, merci d'avance de vos réponses.

Je crains bien que votre recherche soit vaine. Aussi bien en campagne qu'en hivernage, le camp romain était une structure "préfabriquée" régie par des règles d'implantation strictes qui se sont reproduites dans les camps permanents, comme à Strasbourg ou à Cologne. Le seul espace disponible était le petit forum central et tout ce qu'on peut y imaginer, ce sont de minispectacles menés par des "artistes" itinérants. Eventuellement, dans les alentours du camp où s'agglutinaient les "suiveurs" de la légion (artisans et leurs familles, commerçants, prostituées) il a pu y avoir des sortes de baraques de foire, mais pas de structure de théâtre proprement dite. Je ne crois pas qu'on en ait jamais trouvé de trace archéologique ni de mention dans des textes.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Merci de votre réponse,

J'ai encore jusqu'à mardi pour regarder un peu, sinon j'en parlerais à mon professeur pour essayer de trouver un nouveau sujet, pourquoi pas de l'artisanat dans ces camps.. Dommage, ce sujet me plaisait bien !

L'artisanat (pratiqué à l'extérieur du camp) visait essentiellement à entretenir ou fournir le matériel (armes, tentes, habillement, harnais, objets en bois ou en cuir, chariots, etc...) ou à exploiter le butin des légionnaires (bijoux, denrées diverses). On doit aussi y intégrer parfois des tâches funéraires (tombes sculptées), voire l'outillage des géomètres qui précédaient la légion. Bref, la panoplie est vaste... Ne pas oublier que le nombre de bêtes était impressionnant, tant mulets que chevaux, et impliquait nombre de fournitures, dont les "hipposandales" qui ont précédé les fers.

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Léon Tolstoï.

Il devait aussi y avoir des artisants qui s'occupaient de la réparation des équipements des légionnaires (casques, cuirasse...). On aretrouvé des tas de modifications sur ces équipements, ajouts pour des raisons localdes ou réparations...

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Þat skal at minnum manna
meðan menn lifa

Cela restera dans la mémoire des hommes
tant qu'ils vivront (pierre de Runby, Upland)

oups, vous le disiez déjà...

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Þat skal at minnum manna
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Cela restera dans la mémoire des hommes
tant qu'ils vivront (pierre de Runby, Upland)

Bien sûr puisque, dans la plus longue partie de l'existence des légions, les "soldats" devaient s'équiper eux-mêmes et n'avaient rien de fourni par l'"Etat". Il devait y avoir aussi de ce fait un vaste marché de l'équipement d'occasion, complémenté par des artisans spécialistes de la mise à niveau ou de la réparation de l'armement.

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Léon Tolstoï.