Bonjour,

Il y a quelquechose que je ne comprends pas. Comment les pérégrins (élites notamment) ont ils pu se romaniser / se voir accorder la citoyenneté si les colonies romaines ne sont peuplés que de romains ?

Ils ont pu s'en inspirer mais je ne trouve dans les exemples archéologiques que des vestiges romains issus de colonie romaine ou latine (mais avec vétéran).

Ou a lieu et comment se manifeste la romanisation des pérégrins. ? Merci.

Le mot "romanisation" tel que vous l'employez est ambigu : voulez-vous parler de l'acquisition de la citoyenneté romaine (processus juridique) ou de la romanisation "culturelle", c'est-à-dire du fait d'adopter la langue et la culture latine et de se sentir Romain?
Les deux sont en partie liés bien sûr, mais autant la première question est assez bien connue, autant la "romanisation culturelle" a fait l'objet de débats sans fin depuis les années 1960.

Pour la citoyenneté romaine, sous l'Empire, les cités de l'Occident se voient progressivement accorder le droit latin : suivant ce droit, les notables ayant exercé une magistrature ou faisant partie du sénat local se voient accorder la citoyenneté romaine à leur sortie de charge. Par conséquent, ce sont bien des cités dont les habitants ne sont pas citoyens romains, mais dont les élites le deviennent progressivement et automatiquement.
L'acquisition de la citoyenneté romaine concerne aussi tous les légionnaires auxiliaires (aussi nombreux que les légionnaires romains) qui ont servi pendant 25 ans dans l'armée. C'est un outil puissant de diffusion de la citoyenneté romaine (puisque l'armée emploie des dizaines de milliers d'individus).

Bonjour Helios, merci de l'attention portée à ma question.

Et bien je fais référence à ces deux aspects (juridique et culturel) mais je pars surtout du principe (à tort ?) que c'est la romanisation culturelle qui engendre la romanisation juridique.

Alors certes, durant les processus de conquête ou les périodes de guerre civile, se faire l'allié du vainqueur est un moyen de recevoir des privilèges (comme la citoyenneté romaine).

Mais il doit bien exister un cadre plus "normal" à cette romanisation juridique, qui implique des "conditions" même si je mesure que les empereurs romains agissent pragmatiquement et qu'il n'y a rien "d'écrit".

Ce processus "normal" étant alors à mon sens : une cité pérégrine dont les élites font des efforts de romanisation culturelle (aménagement urbain, adoption de moeurs etc.), qui se manifeste au gouverneur et se voit ainsi éventuellement accorder le droit latin. L'ennui est que je ne trouve pas d'exemple de ce processus.

J'ai l'impression qu'il n'y a aucune "preuve" de promotion juridique par ce biais, comme récompense à une romanisation culturelle puisque toutes les cités qui eurent un droit latin sur lesquelles je tombe sont peuplées de vétérans romains ou ont reçu ce droit dans le cadre d'un processus de guerre (loyauté).

Connaissez-vous le cas d'Aventicum

http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F12281.php

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Amicalement. Chaeréphon

"Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre."
http://chaerephon.e-monsite.com

Bailly = Liddell-Scott = Pape : http://chaerephon.e-monsite.com/pages/litterature/grec-ancien/bailly.html

Merci pour cet exemple qui semble correspondre à ce type de processus et donc valider son existence.

Je profite de la thématique pour demander une précision relative au sujet et qui demeure flou malgré les lectures :

Les vétérans qui reçoivent des terres dans les colonies romaines sont-ils toujours des vétérans issus des légions ou peut-il s'agir aussi de vétérans issus des troupes auxiliaires (puisque désormais citoyens romains) ?

Merci.

On sait peu de choses sur la vie des auxiliaires après leur service. Il ne semble pas qu'ils aient reçu de récompense particulière à la fin de leur carrière et ce, à toutes les périodes de la longue histoire de l'Empire romain. Les terres "distribuables" se faisant de plus en plus rares après les grandes conquêtes territoriales de la République, cette pratique pour les légionnaires va peu à peu disparaître sous le haut-empire, alors les auxiliaires, n'en parlons même pas

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Illustrations sur l'Empire Romain