rdchr a écrit :
Sur l'édit de Caracalla, la meilleure analyse est celle de Joseph Mélèze-Modrzejewski, Droit et Justice dans le monde grec et hellénistique, Varsovie, 2011, Chapitre 24, p.475-496.
JMM défend surtout l'idée d'une mesure politique; accorder la citoyenneté romaine aux pérégrins ne changeait pas grand chose, car elle n'était plus qu'une coquille vide dépourvue de réels privilèges: sur le plan politique, les institutions républicaines étaient en sommeil et inopérantes. Sur le plan fiscal, la documentation papyrologique démontre que les nouveaux citoyens continuaient de payer l'impôt à taux plein, contrairement aux citoyens de longue date, et ce changement de statut n'influait donc en rien sur les finances de l'Etat (il y a déjà un précédent sous Auguste avec l'Edit de Cyrène). En revanche, les pérégrins accueillaient avec sympathie cette élévation à la citoyenneté, à leurs yeux prestigieuse, et cela rendait l'empereur populaire. La dimension religieuse revendiquée n'est que de la propagande caractéristique des Sévères (sur ce point, voir JP Coriat, Le Prince législateur).
Merci