Gér@rd a écrit :
Bequelune a écrit :
En fait les Juifs réussissent même à obtenir une sorte de reconnaissance légale de leur religion, et on tolère qu'ils ne sacrifient pas à l'empereur et aux divinités romaines.
J'ai lu cela à plusieurs reprises, à savoir que les juifs de Rome étaient en particulier exemptés du culte de l'empereure et d'autres obligations (militaires entre autres). Comment avaient-ils obtenus ça, eux et pas d'autres minorités (comme les chrétiens par exemple) ? Payaient-ils des taxes pour celà ?
Il faut dire qu'il n'y a pas d'unité religieuse dans l'empire romain. La religion est une affaire civique: on sacrifie aux dieux de sa cité, selon les modalités et le calendrier défini par sa cité (qui est certes très voisin de celui de Rome dans beaucoup de cités de l'Occident romain). Les Romains n'ont rien cherché à imposer.
Le seul culte d'empire en quelque sorte est celui de l'empereur, mais il prend des formes très variables selon les époques et les régions.
Les Juifs sont un peuple : ils ont donc leurs traditions et leur religion, garantis par les Romains. Ils ne sont pas conçus comme une "minorité", mais comme un peuple, une réalité bien plus facile à appréhender. Cela a permis de trouver un modus vivendi, en particulier pour le culte impérial qui n'est lui-même qu'une série de pratiques très variables et pas du tout uniforme: les Juifs sacrifient à leur propre dieu, mais pour le salut de l'empereur.
Ceci dit, cela n'empêche pas des moments d'incompréhension, de tension et même de guerre. Caligula a tenté de faire honorer son effigie dans le synagogues, ce qui a bien failli entraîner une révolte, évitée de justesse par sa mort prématurée, mais qui éclatera vingt-cinq ans plus tard.
Les chrétiens en revanche ne sont pas un peuple, pas une cité. Ce sont des citoyens de diverses cités, voire des citoyens romains, qui refusent à titre personnel, et non en vertu d'un traité établi avec Rome, de participer aux sacrifices publics.