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Message Publié : 14 Oct 2009 14:10 
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Polybe
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Inscription : 01 Oct 2009 22:20
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Alain.g a écrit :
Patriarche du Frioul a écrit :
Pour ce que l'histoire romaine dit, permettez-moi d'en avoir des doutes. Sachant qu'à Rome on a souvent changé l'histoire afin de servir la dynastie en place et les Antonins n'hésitèrent pas à discréditer les Julio-Claudiens (à part Auguste).
C'est ce que j'ai lu, pour plaire, plusieurs historiens ont discrédité les julio-claudiens, ce qui explique notamment la charge excessive de Suétone contre " les douze césars", qu'on considère actuellement comme pleine d'inventions partiales tant certains faits rapportés ne sont pas crédibles. Auguste n'y est pas épargné d'ailleurs: il violait une vierge chaque matin écrit Suétone!
Tibère, Claude et Néron sont en voie de revalorisation. Il ne reste plus en enfer que Caligula, fou authentique semble t-il ?


Encore une fois il existe une théorie qui suit le même raisonnement que celui que j'ai eposé plus haut pour le lyrique Néron... Un ami Italien m'avait raconté qu'à la Sapienza un professeur écrivait un livre pour évoquer les possibles exagérations sur les Empereurs Julio Claudiens et Caligula, sa folie viendrait de sa haine du Sénat. D'ailleur la fameuse nomination de son Cheval, plus qu'un acte de folie serait une bravade, un pied-de-nez à l'institution romaine. Ce ne sont que des hypothèses que j'expose mais elles ne me semblent pas invraisemblables.

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« Nessuna terra italiana andò forse soggetta, attraverso i millenni della civiltà, a vicende tanto svariate e a prove tanto atroci » Monseigneur Pio Paschini


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Message Publié : 14 Oct 2009 14:39 
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Georges Duby
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En ce qui concerne la fameuse salle à manger, il est possible qu'en fait, ce soit seulement le ciel qui tournait et pas le sol ?

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 04 Nov 2009 14:59 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Le guide archéologique de Rome de Coarelli chez hachette litterature, comprend plisieurs page passionnantes sur la domus aurea de Néron. Elle faisait appel à plusieurs styles et mettait l' accent sur le baroque et des "effets illusionnistes" ainsi que sur un concept d'irréel que Néron aimait. Tout était théâtral, d'une "architecture du fantastique". Des couleurs contrastées et vives: jaune d'or, rouge, vert, blanc, noir. Ce qui reste est réduit et dégradé hélas. Ce palais grandiose est unique dans l'histoire de l'architecture. Il faisait la liaison entre le palatin et les exceptionnels jardins de Mécène sur l'esquillin devenus impériaux.
Néron avait rassemblé là de nombreuses statues exceptionnelles de Grèce et d ' Asie Mineure hellénistique, dont semble t-il le fameux Laocon qui est au Vatican et que Michel Ange admirait tant.

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Message Publié : 24 Nov 2009 22:12 
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Eginhard
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Inscription : 25 Mai 2004 21:35
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A noter, deux publications fort intéressantes dans la presse en ce moment :

Le hors-série de l'Histoire : Rome au temps de Néron, dont Florian fait la pub sur le blog, qui est en lien avec la sortie du dernier tome de Murena. On y trouve un long article sur "le grand rêve de Néropolis" (Rome vue par Néron) et une double page consacrée à la domus aurea, où l'on mentionne la découverte récente de la salle de banquet. 4,50€

Les dossiers de l'Archéologie, numéro 336, nov-dec 2009, spécial "Rome et ses palais". Un article y est fort logiquement consacré aux domus de Néron (domus transitoria et domus aurea). Plus pointu que la référence précédente, plus cher aussi (10,50€). Mais je recommande fortement l'achat de ce numéro sur les palais de Rome, passionnant, très clair, très à jour et réalisé par les meilleurs spécialistes de la question.


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 Sujet du message : Néron a-t-il brûlé Rome ?
Message Publié : 27 Déc 2010 23:51 
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Polybe
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C'est une question de béotien.
Je regardais ce soir Barabas, où on montre Rome brûler.
Ca me rappelle évidemment Quo Vadis où on dit que c'est Néron qui a brûlé Rome pour pouvoir accuser les chrétiens et écrire un poème.

Est-ce un fait historique ? A-t-on la preuve qu'il l'ai fait ? Ou bien n'est-ce qu'un bête accident ?


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Message Publié : 06 Jan 2011 15:51 
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Tite-Live
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Localisation : Caesarodunum
Vous avez déjà ici des éléments de réponse. Et puisqu'il me semble que vous aimez la fiction historique, l'incendie de Rome de 64 a récemment été traité... dans le dernier tome de la BD Murena ! Celle-ci n'est pas mal du tout, et ce dernier tome en particulier m'a beaucoup plu. Quant à la responsabilité, ou non, que ces auteurs imputent à Néron concernant l'incendie, je vous laisse y jeter un oeil (c'était un peu l'élément principal de suspense durant les tomes précédents...) !


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Message Publié : 08 Jan 2011 20:58 
Il me semble que les historiens établissent que c'est un incendie accidentel : Rome était construite en bois, elle était surpeuplée et les incendies étaient fréquents... je ne connais pas très bien les conditions de cet incendie géant, mais imaginons des départs accidentels à peu près simultanés... imaginons que ces foyers se rejoignent, et imaginons que ce jour-là il y ait eu du vent et et que les jours précédents aient été secs...

Quant à la responsabilité de Néron, elle relève de la propagande chrétienne ravit d'y voir un épisode où ils se présentent en martyr d'un fou fuireux complètement cinglé (païen en plus). Aujourd'hui on est susceptibles d'y croire encore, même si on est pas chrétien, puisque Néron était effectivement un psychopathe... mais de là à prouver sa culpabilité...

Imaginons que la thèse de l'incendie accidentel soit la bonne, il n'y a pas de mal à imaginer Néron pressé de jeter l'oppobre sur la minorité chrétienne (comme Hitler jettera l'oppobre sur les communistes avec l'incendie du Reichstag). A ce qui me semble, Néron bien qu'empereur avait déjà mauvaise presse dans la ville... on était au courant de ses "fantasqueries"... Néron parano qu'il était a du tout de suite sentir que la foule (au moins une partie) le désignerait comme auteur probable... Son empressement à rejeter la faute sur les pauvres chrétiens avait deux avantages : couper court à toutes les rumeurs sur son compte, et unir le peuple de Rome contre une minorité sans défense (les Chrétiens). Je crois qu'il a réussi son coup.


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 Sujet du message : Néron : un autre point de vue
Message Publié : 22 Mars 2011 13:45 
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Hérodote
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Inscription : 28 Mars 2010 16:42
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Le cinquième empereur, Néron.

Cet empereur romain, adoré par le peuple mais haï par les puissants, laissera à l'histoire le souvenir d'un déséquilibré, d'un despote cruel, d'un monstre sanguinaire ..

De lui, Jean Racine dira : " Et ton nom paraîtra, dans les siècles futurs/ Aux plus cruels tyrans, comme une cruelle injure" .


Et pourtant !

Les historiens modernes sont beaucoup plus nuancés dans leur analyse .
Beaucoup d'entre eux voient dans ce personnage, mort à 31 ans, un idéaliste à l'esprit chimérique et surtout un mauvais politique.
Voici un portrait de Lucius Domitius Claudius Nero, le dernier des julio-claudiens .


1 : le cinquième empereur.

A sa mort, en 54, l'empereur Claude laisse un fils, Britannicus. Mais sa veuve Agrippine intrigue depuis longtemps pour que le pouvoir revienne au fils qu'elle a eu d'un précédent mariage et à qui elle a fait épouser Octavie, fille de Claude. Et c'est ce fils, Néron, qui est acclamé par les cohortes prétoriennes et confirmé par le Sénat dans la fonction de prince ( étymologiquement " premier" des sénateurs, mais de fait empereur ).
Comme Caligula, dont il est le neveu, il compte parmi ses ancêtres Auguste, Livie et Antoine.
Voilà donc Néron, cinquième empereur de Rome, cinquième titulaire d'un régime, l'empire, qui n'est plus contesté et que tout le monde reconnaît comme la meilleure forme de gouvernement.
Cependant, depuis sa création et le règne d'Auguste, les difficultés qu'il comporte subsistent. Elles touchent aux relations entre le prince et le sénat, aux sentiments du peuple qui, depuis Tibère, n'élit plus les magistrats, au rôle dévolu aux militaires et, en particulier, aux cohortes prétoriennes, toutes-puissantes dans l'entourage des empereurs : depuis Tibère encore, elles sont cantonnées à Rome.
La dernière difficulté concerne la conception de la personne du prince . Les provinces orientales de l'Empire et certaines provinces occidentales le considèrent comme un dieu vivant. Mais à Rome, la divinisation du prince inspire une certaine répugnance. Auguste et Claude ont été divinisés, mais après leur mort. Caligula, qui voulait être un dieu de son vivant, est mort de cette ambition.

2 : un prince clément et vertueux

L'analyse que Néron fait de cette situation s'enrichit des conseils que lui donne son précepteur, le sage philosophe stoïcien Sénèque.
Un bon prince se doit d'être clément, à la fois par penchant naturel et par volonté politique. S'il règne par cette vertu, les citoyens deviendront progressivement meilleurs.
Sénèque orne cette vision philosophique du gouvernement de comparaisons choisies : le bon prince se comporte envers son peuple comme les dieux envers les hommes : il est comme le Soleil, il est comme Apollon.
Cette comparaison avec le Soleil n'est pas une simple figure de style. Elle rappelle l'étendue du pouvoir des pharaons d'Egypte, qui avait jadis séduit Antoine, l'ancêtre de Néron. L'image peut donc devenir une réalité politique.
Les premières années, Néron diffère la réalisation de certains aspects de ce programme. Il mène une politique d'entente avec le sénat. Le meurtre de Britannicus, en 55 , dont on l'accuse sans réelle preuve et probablement à tort, ne lui porte pas préjudice. Même ceux qui le soupçonnent comprennent qu'il se soit défait d'un rival potentiel.
En 59, Agrippine est à son tour assassinée, ce qui ne paraît pas non plus avoir été préjudiciable à Néron, qui avouera lui-même ce matricide, dont il portera seul le terrible remords.

3 :L'âge d'or de Néron

La même année, délivré de la tutelle de la terrible Agrippine, épris de Poppée, une belle patricienne, Néron inaugure la nouvelle politique dont il rêvait.Elle a été discutée dans un cercle poétique qu'il préside et qui compte dans ses membres des poètes tel que Lucain. Ce dernier, au début de sa "guerre civile" fait un éloge plus que flatteur du prince. Dans le même temps, on célèbre le retour de l'âge d'or avec les termes que, jadis, Virgile utilisait pour Auguste.
L'empereur s'essaie à la poésie et, d'après le peu que l'on en sait, y réussit honnêtement. De plus, il travaille sa voix, dont les inflexions harmonieuses vont bientôt paraître légitimer son pouvoir : le prince se doit d'être un artiste, pour révéler à ses peuples les harmonies divines qu'il entend. Pour ce faire, il s'impose une telle discipline qu'il est est pratiquement impossible qu'il se soit livré aux orgies dont on l'accusera.
Dans le courant de l'année 59, il donne des fêtes qu'il appelle " Jeux de la jeunesse" : il y chante ses oeuvres en s'accompagnant à la cithare. Puis, en 60, il crée les "Neronia". Il s'agit de jeux quinquennaux qui allient la musique aux exercices hippiques et gymniques. Lui-même y participe. Ce prince poète, initiateur d'un nouvel âge d'or, n'oublie pas qu'il est coupable de matricide ! Il choisir d'expier sa faute en interprétant des rôles qui rappellent sa vie : sur scène, il est Oreste ou Oedipe. Il s'exerce aussi aux courses de char, tel le Soleil Apollon conduisant l'attelage qui éclaire le jour.

4 : De Rome à Neropolis

C'est une véritable révolution culturelle qui se prépare. Les valeurs du pouvoir, l'art et l'harmonie sur lesquels il entend se régler surprennent les classes dirigeantes.
Alors, en 61, refusant toute critique, Néron commence à durcir sa position. En 62, il bannit puis fait exécuter son épouse Octavie - elle a sans doute trempé dans quelque complot - et se remarie avec Poppée.
En 64, conscient que son programme n'est pas compris des Romains, il va se produire à Naples, ville de culture grecque, où le public lui fait un triomphe.
En juillet 64, le hasard fournit à Néron un spectacle qu'il n'attendait pas : un incendie ravage Rome.
Qu'il en soit innocent, les historiens modernes n'en doutent pas. D'ailleurs, Rome n'en est pas à son premier incendie, bien que celui-ci soit vraiment destructeur. Mais c'est sa hâte à tirer parti de la catastrophe qui le rend suspect. De plus, en sacrifiant des chrétiens pour satisfaire le peuple, qui voulait des coupables, et apaiser les soupçons qui pèsent sur lui, il entre dans l'imagerie qui fait de lui la bête immonde des prophéties et l'antéchrist.
En réalité, pour éviter à la ville rebâtie de semblables tragédies, il prend des mesures qui allient sagesse et esthétique.
S'il est discrédité, c'est qu'il songe à baptiser " Neropolis" la nouvelle ville ! De plus, il récupère, en plein centre, de vastes terrains pour s'y faire construire un palais, qu'il appelle lui-même la Maison dorée. Et ce n'est pas tant le luxe de ce palais qui choque les Romains que les idées révolutionnaires qui y sont expérimentées.

5 : Réaliser l'incroyable.


La Maison dorée est d'abord un grand parc. On y voit un lac où se reflètent des pavillons; des champs de blé, des vignes, des pâturages où paissent des moutons; des bois dans lesquels vivent en liberté des daims. La maison elle-même est ouverte sur ce paysage composé. Elle n'est pas ornée d'or, mais un des plafonds est décoré de peintures où domine la couleur dorée. La pièce la plus étonnante est couverte d'une coupole qu'un mécanisme fait tourner au rythme du temps. Le vestibule de ce domaine est un péristyle, élevé dans la continuité du Forum, autour d'une statue colossale d'Hélios ( le soleil ) qui représente Néron lui-même avec une couronne radiée, haute d'une quarantaine de mètres ! Pour réaliser cette Maison dorée, Néron engage des dépenses énormes, et le Trésor, déjà en difficulté, subit une grave crise. Néron est obligé de dévaluer le denier et l'aureus.
En entrant dans ce domaine, il aurait dit : " Je vais enfin commencer à être logé comme un homme . " Néron veut dire par là que rien n'est trop beau pour l'homme, mais les moralistes y voient une insolence de plus.
Plus grave, ces moralistes condamnent les autres projets de l'empereur : le percement du canal de Corinthe, entrepris en 67, abandonné après sa mort et réalisé seulement en ...1893, ainsi que le percement d'un canal entre Campanie et Rome, à travers les marais Pontins. Là encore, Néron veut réaliser l'incroyable : il instaure une sorte d'humanisme triomphant qui, dans un monde où les dieux se taisent, fait de l'homme son propre dieu.

6 : Le sursaut des conservateurs.


A force de refuser l'impossible, de se plaire dans la transgression, Néron indispose depuis longtemps les conservateurs. Lorsque, après la mort de Poppée, il feint d'épouser un castrat qui ressemble à la disparue, c'en est trop : en 65, sous la conduite de Calpurnius Pison, une conspiration se forme. Elle n'a pas de programme révolutionnaire. Ce n'est pas le régime qui est en cause, mais la personne du prince. Quand il en est informé, Néron est atterré. Il sévit durement, en homme déçu d'ensanglanter son beau rêve d'harmonie. Même Lucain, le jeune poète, l'ami d'autrefois, est impliqué : l'empereur l'oblige à se donner la mort. Sénèque, qui s'est pourtant retiré de la cour depuis quelque temps, reçoit le même ordre. Peut-être n'a-t-il pas trempé dans la conspiration !
Un an plus tard, Néron réaffirme son programme. Depuis le début de son règne, sous la conduite du général Corbulon, les Romains combattent leur ennemi héréditaire, les Parthes. Le roi des Parthes avait nommé son frère, Tiridate, roi d'Arménie. Néron le fait chasser par Corbulon, puis négocie et obtient un arrangement : il couronnera lui-même Tiridate si ce dernier vient en personne à Rome. Tiridate vient donc en 66. Il reçoit un accueil royal et reconnaît en Néron son suzerain et son dieu. Sur une toile tendue au-dessus du théâtre, l'empereur est représenté à l'image du soleil; conduisant un char au milieu d'un champ d'étoiles. L'heure est venue de fermer les portes du temple de Janus : le dieu n'aura plus à se porter au secours des Romains en guerre. Néron proclame la paix universelle !

7 : La fin du règne

A la fin de l'été 66, Néron part pour la Grèce. Il veut participer à tous les concours musicaux, se produire comme acteur et comme cocher dans les jeux; mais il veut aussi affirmer son attachement à cette terre, en conférant au Péloponèse une sorte d'autonomie à l'intérieur de l'Empire. Pendant qu'il recueille les prix et s'épanouit sous les applaudissements , il ne s'inquiète pas des remous qui bouleversent l'Empire. En Judée, les Juifs se révoltent, donnant à Vespasien l'occasion de déployer toutes ses qualités militaires.
A Rome, les mécontents sont nombreux, et, lorsque Néron revient en triomphateur des jeux, il ne perçoit pas l'importance des nouvelles qui lui parviennent des provinces et surtout de la Gaule Lyonnaise dont le gouverneur, Julius Vindex, vient de se révolter.
Les évènements, désormais, s'enchaînent rapidement. Vindex, qui a pris des contacts avec Galba, gouverneur de l'Espagne du Nord, est écrasé par les légions de Germanie, restées fidèles. Mais Galba fait alliance, contre l'empereur, avec Othon, gouverneur du "Portugal" . Néron prévoit d'aller au-devant des révoltés et de chanter quelques airs de sa composition ! Vain soubresaut d'un chimérique espoir d'harmonie. Les rebelles reçoivent bientôt l'appui des légions de Germanie.
Incapable d'affronter l'échec de son rêve, Néron ne réagit pas. Il laisse les rumeurs les plus folles courir dans Rome, en particulier celle de sa prétendue fuite en Egypte, que croient pourtant les cohortes prétoriennes. Le peuple aussi, qui l'aime et le regrettera longtemps , est abusé.
Abandonné de tous, Néron se donne la mort le 9 juin 69 . Il a 31 ans.
Ainsi s'achève le règne d'un homme moderne, passionné de nouveautés dans un monde conservateur. Son idéal était généreux mais intempestif . Son pouvoir était grand mais il l'employa surtout à venger ses déceptions.
Ainsi s'achève aussi la dynastie julio-claudienne.


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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 22 Mars 2011 17:50 
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Hérodote
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Faute de frappe : Néron est mot en 68, pas en 69.


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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 27 Déc 2011 23:39 
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Polybe
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Localisation : Entre la Villa Hadriana et Byzance
Néron fait partie des empereurs "maudits", noircis par des générations d'historiens, bouffon sanguinaire et fou pour certains, antéchrist et bête de l'apocalypse pour d'autres. C'est beaucoup pour un seul homme...
Si l'on écarte tout ce fatras de calomnies, l'on se retrouve face à un empereur qui n'a jamais voulu le pouvoir et qui l'a obtenu par les intrigues et l'ambition forcenée de sa redoutable maman.
On oublie trop souvent que Néron fût adoré de son peuple et pendant longtemps et que son règne fût heureux tant qu'il eût Sénèque et Bhurrus à ses côtés. C'est l'aristocratie qui se détourna de lui, comme elle l'avait fait avec Caligula. Ces austères romains de haute naissance reprochaient à Néron son mode de vie flamboyant qui faisait voler en éclats les règles du système augustéen et les normes de la bonne société. Fini l'ordre moral, la sobriété et le classicisme froid du règne d'Auguste ou Tibère : place à un empereur flamboyant, artiste, aurige, fou d'art et de beauté, impudique et sensuel, affichant ses maîtresses et ses amants... Sans oublier la fascination de la Grèce et de l'Egypte. Comme Caligula avant lui, Néron a basculé progressivement vers une monarchie à l'orientale, une royauté hellénistique et universelle, bien loin de la res publica d'Auguste. Il fût à coup sûr le moins classique des empereurs, extravagant et hors-normes. Il rêvait d'une nouvelle société, fastueuse et originale, où l'esthétisme avait une place primordiale, loin du modèle légué par ceux qui l'avaient précédé. C'est surtout son comportement, son mode de vie et sa personnalité qui dérangeaient. Après, celà n'excuse pas le meurtre de sa mère et de sa première femme (entre autres)...

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Puisque nous sommes appelés à mourir, pourquoi ne pas vivre ?


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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 07 Mars 2012 14:12 
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Inscription : 17 Août 2005 13:09
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Bonjour,

J'aimerais savoir laquelle de ces biographies vous paraît la meilleure ? :

Image
par Cizek, chez Fayard : je l'ai lue et l'ai trouvée assommante, traitant plus de Rome sous son règne que du personnage

Image
par Aziza en Découvertes Gallimard

Image
par Griffin chez Infolio

Image
par Robichon chez Perrin

Image
par Vandenberg chez Laffont

Merci d'avance !


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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 18 Mars 2012 14:28 
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Polybe
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Inscription : 27 Déc 2011 20:34
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Localisation : Entre la Villa Hadriana et Byzance
Pour ma part, celle de Robichon est trés bien et explique bien la psychologie particulière de Néron, ses rapports avec sa mère, ses intimes... L'auteur apporte également un éclairage interessant sur la mort de Britannicus. On a également une vue d'ensemble de la politique extérieure de l'empire, un résumé de l'année des quatre empereurs et comment ont fini la majorité des gens de l'entourage proche de l'empereur (du genre "que sont-ils devenus"). Trés complet, le tout dans un style soutenu et littéraire sans être barbant.

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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 19 Mars 2012 11:22 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
Néron, personnage à la fois odieux, déséquilibré et épris de gloire et de grandeur, fait penser aux lagides qui ont créé dans le cadre de la civilisation hellénistique le mythe de la grande Alexandrie avec son phare, son musée et sa bibiliothèque, le développement des sciences et des arts, ses fêtes prodigieuses dyonisiaques ...
Louis XIV reprendra également, comme Néron, probablement sans le savoir, cet idéal hellénistique du roi mécène identifié au soleil !

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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 14 Sep 2014 14:56 
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Eginhard
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Inscription : 30 Oct 2009 17:55
Message(s) : 890
Serendipity a écrit :
Bonjour,

J'aimerais savoir laquelle de ces biographies vous paraît la meilleure ? :

Image
par Cizek, chez Fayard : je l'ai lue et l'ai trouvée assommante, traitant plus de Rome sous son règne que du personnage

Image
par Aziza en Découvertes Gallimard

Image
par Griffin chez Infolio

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par Robichon chez Perrin

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par Vandenberg chez Laffont

Merci d'avance !


Serendipity n'ayant eu qu'une seule réponse, je relance sa question : quelle est, selon vous, la meilleure biographie de langue française existant sur Néron ?

D'avance merci pour vos réponses. :)

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...

Renaud, Mistral gagnant, 1985.


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 Sujet du message : Re: Néron
Message Publié : 30 Sep 2014 21:45 
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Eginhard
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Inscription : 30 Oct 2009 17:55
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Je me permets de relancer ma question posée lors du précédent post.

Merci aux spécialistes présents sur le forum (et aux non-spécialistes) de vos futures réponses. :wink:

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