Il me semble en tout cas que pour qu'apparaisse un régime de type dynastique (ou un changement dynastique), il faut un fondateur. Pépin le Bref, Hugues Capet, qui vous voulez. Bon. A partir de là, ne pas présenter Auguste comme ce fondateur, alors précisément que Tibère n'a fait qu'hériter de pouvoirs que celui-là était parvenu à se faire confier exceptionnellement, ça me semble difficile ; ou pire, ça suggère qu'on se laisse prendre au jeu de la rhétorique augustéenne qui nie le changement de régime. Bref, Octavien-Auguste dernier imperator républicain ou premier prince ? Les deux, je pense, et par la force des choses. C'est parce qu'il fut le dernier imperator qu'il put être le premier prince.

Mais il y a une part de reconstruction historiographique obligatoire, car on pourrait tout aussi bien considérer que Jules César était déjà parvenu à une transformation profonde du régime. Ce qu'a choisi de faire Suétone...

Je déterre là un très vieux topic à l'occasion d'une bio que j'ai écrite pour un forum sur Livie, la femme d'Auguste, sur quelque chose qui m'à intriguée. Ce n'est pas une question vitale mais je serais curieuse de savoir d'ou çà venait. En fait pourquoi Auguste n'appréciait pas Tibère? Est-ce qu'on le sait ou la ou les raisons sont restées inconnue? (incompatibilité de caractère? "rejet" ou indifférence dû au fait qu'il est né du premier mari de Livie avant leur rencontre contrairement à Drusus né après? rejet du gosse par rapport à son vrai père?...). Il semble logique qu'il n'est été nommé successeur qu'en dernier recours n'étant pas un proche parent, un beau-fils mais pourquoi il ne l'aimait pas et la réciproque était-elle vraie? Tibère ambitionnait-il spécialement la place ou c'était surtout Livie qui voulait voir son fils chéri succéder sans que ce dernier ne soit particulièrement chaud?

c'est des questions qui relèvent de la psychologie et auxquelles ils n'existent peut-être pas de réponses certaines je sais bien mais çà m'interesserait, étant "dans la période" en ce moment.

Je voudrais déterrer ce topic pour explorer la question de la sucession d'Auguste, notamment sur le rôle de Tibère dans celle-ci. On sait que ce dernier a eu beaucoup de réticences à accepter la succession... mais était-ce vraiment un calcul politique ou une véritable réticence de sa part ? On sait qu'il avait des convictions républicaines assez profonde.

Ca pose plus largement la question de ce que voulait faire Auguste du Principat, voulait-il réellement qu'on lui succède à ce poste ? Son oeuvre de stabilisation avait porté ses fruits après l'épisode sanglant des guerres civiles, est-ce qu'Auguste sentait vraiment la nécessité d'avoir un successeur ?

Au fond, j'ai l'impression qu'il y a une sorte de compromis avec Tibère, le Sénat est trop heureux de trouver quelqu'un pour reprendre le poste d'Auguste et de continuer à assurer la paix intérieure, mais qu'il n'a pas de véritable projet politique dans la dévolution du poste.

Une succession qui pose la question plus large de définir ce qu'était réellement le Principat Augustéen- un compromis temporaire ? Un projet plus complexe et plus profond ?