Deck a écrit :
Merci beaucoup pour cette explication!!
Pascal a écrit :
Salut !
D'après mes souvenirs, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi Narduccio. Certes il y a eu des mariages entre frères et soeurs au sein des familles pharaoniennes, mais à ce qu'il me semble rien n'a jamais pu prouver qu'ils étaient de façon effective consommés et qu'ils donnaient donc lieu à des naissances. Le pharaon disposait souvent de plusieurs reines et de concubines, mais souvent parmi les reines, ils avaient une favorite (par exemple Nefertari avec Ramses II ou Nefertiti avec Akhenaton).
Non, le problème véritablement posés par les analyses ADN est la présence ou l'absence de la momie et la possibilité de prélever des ADN qui ne soient pas altérés par le temps et les processus d'embaumement quand on possède les momies.
Ensuite, les seuls moyens pour comprendre les filiations restent les textes, et encore...
Atlante a écrit :
Donc, les momies d'Akhénaton et de Néfertiti n'ayant pas été retrouvées ou identifiées, toutes les expertises ADN pour une filiation que l'on pourrait faire sur les restes de Toutankhamon (à la condition que les autorités égyptiennes acceptent, ce qui est loin d'être évident) sont dans l'impasse.
Pascal a écrit :
Salut
Si je me rapelle bien, la momie de Toutankhamon a déjà subi des prélèvement ADN et d'identification du groupe sanguin. Ils ont été comparés aux autres momies de sa famillle. Nous sommes donc sur qu'il fait parti de la lignée des Aménophis.
Kitten a écrit :
Citer :
Certes il y a eu des mariages entre frères et soeurs au sein des familles pharaoniques, mais à ce qu'il me semble rien n'a jamais pu prouver qu'ils étaient de façon effective consommés et qu'ils donnaient donc lieu à des naissances.
Que le fait relève de l'exception ou pas, il est aujourd'hui communément reconnu que certaines princesses de sang royal devenues épouses de leur frère ou de leur père ont effectivement mis au monde des enfants de ces unions aujourd'hui considérées comme "incestueuses". Je vous renvoie à l'excellent "Nefertari, l'aimée-de-Mout" de Christian Leblanc, qui en parle notamment en pp. 185-206, en citant entre autres le cas très probant de la fille de Bentanat, elle-même fille-épouse de Ramsès II.
Pour ce qui est de la famille d'Akhenaton, le cas est plus complexe puisque les filiations restent très difficiles à prouver. Cependant, l'existence de deux princesses du nom de Meritaton-tasherit et Ankhesenpaaton-tasherit est attestée sans que l'on puisse les identifier clairement; l'hypothèse la plus vraisemblable en fait des filles respectives des princesses aînées Meritaton et Ankhesenpaaton, elles-même nées de Nefertiti. Citons également le cas d'un enfant anonyme représenté aux pieds du corps de la princesse cadette Maketaton, vraisemblablement morte en couches. Le père de tous ces enfants paraît de toute évidence avoir été Akhenaton lui-même. La conclusion
Citer :
car ce mariage n'a evidemment pas été consommé
est donc non-avenue.
crixos a écrit :
Bonjour,
Clole a écrit :
- Le monothéisme d'akhenaton ne serait plus à l'ordre du jour car seulle culte d'Amon a été supprimé. les autres cultes ( Hathor, Osiris...) ont été maintenus. Le seul but de cette réforme était d'éliminer le parti politique représenté par le clergé d'Amon et non d'instaurer une nouvelle religion.
Peut-être y a-t-il un biais, dans la mesure où le clergé d'Amon était centralisé au contraire des autres, dont les manifestations locales ne pouvaient être éradiquées?
Clole a écrit:
- Akhenaton aurait mené des campagnes militaires en Nubie et en Asie et n'aurait pas abandonné les zones périphériques de l'Egypte.
Intéressant, vous avez des sources?
Pascal a écrit :
Salut !
Donc acte, Kitten ! Et merci pour les informations.
Si le culte d'Amon a été supprimé, c'est surtout du fait que les prêtres de Karnak avaient des pouvoirs importants vis-à-vis de la royauté. Pouvoirs acquis depuis le règne d'Hatshepsout et le développement de la fête de l'Opet. Amon-Rê était devenu quasiment la divinité tutélaire de la royauté. Aménophis IV n'a fait "que" remplacer cette divinité par une autre (Aton) qui était déjà honoré au sein de la famille royale. Le développement du culte d'Aton est un problème essentiellment politique.
Cordialement
Zunkir a écrit :
Kitten a écrit :
Que le fait relève de l'exception ou pas, il est aujourd'hui communément reconnu que certaines princesses de sang royal devenues épouses de leur frère ou de leur père ont effectivement mis au monde des enfants de ces unions aujourd'hui considérées comme "incestueuses". Je vous renvoie à l'excellent "Nefertari, l'aimée-de-Mout" de Christian Leblanc, qui en parle notamment en pp. 185-206, en citant entre autres le cas très probant de la fille de Bentanat, elle-même fille-épouse de Ramsès II.
Ce n'est pas "communément admis", c'est l'avis de Christian Leblanc (avec lequel je suis plutôt d'accord ; voir aussi Claire Lalouette), mais quelqu'un comme Jean-Claude Goyon pense que ce type d'union reste symbolique (cf. De l'Afrique à l'Orient : L'Egypte des pharaons et son rôle historique 1800-330 avant notre ère). En fait on ne peut pas vraiment en être sûr, les textes ne sont jamais assez explicites pour savoirs'il y a réellement eu union charnelle.
Pour ce qui est des campagnes militaires d'Akhenaton, je ne me souviens pas de telles choses. On tend à moins sous-estimer le rôle d'Akhenaton sur le plan international, alors qu'on l'a longtemps vu comme un "roi fainéant", plus préoccupé de religion que d'affaires extérieures. L'Empire égyptien a bien été assis par ses prédécesseurs, et il peut se contenter de le gérer. Les quelques roitelets vassaux du Proche-Orient sont remis en place s'ils sont trop trublions (Abdi-Ashirta d'Amurru est même éliminé), mais il n'empêche que ce règne marque un recul au Proche-Orient, sans doute plus dû à l'avancée hittite (emmenés par Suppiluliuma I, la grande figure de l'époque) qu'à un trop grand laxisme égyptien. Mais au fond Akhenaton n'a pas été entreprenant sur le plan militaire, et ses successeurs doivent s'atteler à rétablir la situation (d'où le choix de pharaons comme Horemheb et Ramses I, sortis du rang).