Bonsoir à tous, ne sachant pas si mettre cette anecdote sous la rubrique Restauration j'ai finalement choisi celle de l'Antiquité.

Connaissant l’engouement de la France pour l’antique civilisation égyptienne, le vice-roi d’Egypte, désigné par l’empire turc, Mehemet Ali, pour s’attacher les faveurs de Charles X et ainsi sa protection contre l’Angleterre, fit un don assez particulier au souverain français, un lot de momies dont une appartenant à un pharaon qui jouissait d’un repos éternel dans un resplendissant sarcophage de granit.
Le tout fut soigneusement emballé dans une caisse en sycomore et déposé avec le reste de l’envoi dans la cale d’un navire.
C’est avec impatience que Charles X attendait la momie de son antique et décoratif collègue royal. Dès son arrivée sur le sol français le sarcophage et son contenu furent envoyés au Louvres où le roi avait réuni la cour pour une solennelle cérémonie d’hommage au pharaon.
A l’ouverture du sarcophage, on se rendit immédiatement compte que le voyage avait été néfaste à la momie qui dégagea dans les salles palatines une éclatante puanteur.
Déçu Charles X prit immédiatement des mesures expéditives pour enterrer son homologue dans la royauté. Le lieu le plus proche pour enterrer cet encombrant cousin, furent les jardins mêmes du Louvre.
Le règne de Charles X fut bref et mouvementé et il est inutile de dire que la momie fut oubliée jusqu’au jour de la révolution de 1830 qui laissa un bon nombre de cadavres dans les jardins du Louvre. Vu la chaleur, ils furent rapidement enterrés par des mains pieuses.
Le temps passe et voici Louis Philippe qui succède sur le trône de France et en bon roi libéral et progressiste fit donner aux morts de la révolution une sépulture digne et respectueuse. On déterra les mortson les regroupa et vu son aspect bizarre, la momie du pharaon fut prise pour une victime de la Saint Barthélemy mais finalement rejoignit les autres tombés pour la démocratie. Un monument fut placé en cet endroit avec l’inscription « Aux Français morts pour la Liberté ».
Mais le pauvre pharaon n’était pas destiné à reposer en paix car on trouva que la sépulture de ces Héros n’était pas assez ostentatoire et on érigea la Colonne de la Bastille pour les accueillir. Reéxhumés, ils furent placés dans la base du nouveau monument, le pharaon est désormais un héros de la Liberté.
Mais sait-on qui était ce pharaon ?

El reverso de la Historia de Pedro Voltes
bibliographie « En remontant les grands boulevards » de Jacques Castelnau

Le Quid ne donne pas beaucoup de détails :

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Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes : Ils peuvent se tromper comme les autres hommes.
Pierre Corneille, Le Cid

Les deux obélisques flanquant l'entrée du pylone furent offerts à la France. On choisit le mieux conservé qui trône à présent au milieu de la place de la Concorde (sans mention du donateur...) ; quant à l'autre, ce n'est que récemment que la France a renoncé à ses "droits de propriété" (on peut donc encore le voir in situ).

Durant le premier septennat de Mitterrand de mémoire. Le plus drôle c'est qu'il semble que durant toute cette période "d'attente" en Egypte, le deuxième obélisque était considéré comme territoire français en Egypte.

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

Parfaitement!

Bonjour,

Les travaux d’exhumation des restes des victimes de la révolution de 1830 qui se sont déroulés du 24 au 27 juillet 1840 ont fait l’objet d’une publication en 1843 dans la revue : Annales d’Hygiène et de Médecine Légale, (1843, t. XXIX, pp. 5-35).

Quinze sites d’inhumation ont alors été reconnus, amenant l’exhumation de 574 corps :
Champs de Mars (414) ; rue St Pierre à Montmartre (3) ; cimetière du Nord (44) ; cimetière de Passy (3) ; hôpital St Antoine (8) ; cimetière du Sud (13) ; caserne Célestin (4) ; cimetière de l’Est (v.88) ; hospice de la Salpetrière (69) ; cimetière de la Grande Villette (1) ; Pont de Grenelle (41) ; Le Louvre (29) ; rue Froimanteau (14) ; Marché des Innocens (sic) (v. 70) ; Eglise St Nicolas des Champs (18).

(Je vous passe les détails).

Concernant les exhumations du Louvre (notes prises) :
27 juillet 1840, 19h. Deux fosses sont mises à jour à deux mètres cinquante de profondeur contenant respectivement vingt-trois et six corps (dont celui d’un enfant).
Corps réduits à l’état d’ossements désarticulés.
Pas de difficulté particulière.

Au Champ de Mars, les corps avaient été regroupés dans la quinzaine suivant la Révolution de Juillet 1830, provenant de la morgue d’Iéna et des caveaux de l’Eglise St Eustache, et un monument funéraire commémoratif avait été érigé sur la fosse même.

La momie du Louvre aurait donc été transférée à cette date. (L’état des cadavres exhumés là en 1840 rendant toute identification impossible).

Parmi les vingt-neuf corps retrouvés à l’état de squelettes désarticulés au Louvre en 1840, aucune momie n’a été reconnue.

Cordialement.