Bonjour,

Ayant acheté des papyrus lors de mes vacances sans pour autant aller en Egypte, j'aurai aimé savoir si certains avaient des informations concernant leur fabrication artisanale ou industrielle.
Qui plus est je souhaiterai savoir comment distinguer un vrai d'un faux et savoir si certains s'y entendent dans la traduction des hiéroglyphes compte tenu que personnellement je ne sais pas les lire.
Par avance merci à ceux qui répondront.

Bonjour et bienvenu à vous Le saint sur Passion-Histoire.

Je ne suis définitivement pas la personne qui pourra vous aider, mais tout ce que je peux avancer (et que l'on me corrige si je me trompe), c'est que la lecture des hiéroglyphes, n'est vraiment pas chose facile.

La raison est bien simple. Ce mode d'écriture comporte 3 éléments distincts, rendant la lecture très ambigüe. Il y a d'abord les pictogrammes qui représentent des objets de façon concrète.

Puis, il y a les phonogrammes qui eux, doivent se lire de manière phonétique, à l'ouïe (c-à-d, par syllabes). Et puis finalement les déterminatifs qui eux consistent en des repères grammatical si vous voulez.

Bref, ça n'est pas pour rien qu'il faut une formation pour lire ce genre d'écriteaux !


Bref, il est certain que certains membres du forum, beaucoup plus renseignés que moi sur le sujet, viendront contribuer et vous aideront.

D'ici là,
À bientôt !

Mensik

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Ne me parlez pas de tradition navale ! Ce n’est que Rhum, sodomie et le fouet !

-Sir Winston Churchill, en parlant de la Marine britannique...

Je vous remercie pour vos informations et aussi pour votre message de bienvenue Mensik.
Je me suis renseigné à travers internet et effectivement c'est très difficile à traduire.
J'espère donc que quelq'un s'aura me guider un peu...
A bientôt.

Le fait de savoir lire ou pas les hiéroglyphes ne suffit pas à distinguer les faux, il faut pour cela une bonne et longue formation, et pour les meilleures imitations c'est souvent difficile même pour les meilleurs, et parfois on arrive à des polémiques assez dures avant certaines ventes. Mais cela ne concerne pas trop les papyrii à ma connaissance.

Puisque vous revenez d'Egypte, vous avez sans doute vu et peut-être acheté des bijoux, tee-shirts et autres sur lesquels on vous disait qu'on écrivait votre nom en hiéroglyphes ; en fait c'est un pur coup commercial, les hiéroglyphes ne sont en rien un alphabet, et si certains signes sont effectivement "alphabétiques" (donc représentant un seul son de base), il s'agit d'une écriture qui n'écrivait pas les voyelles. En fait les fabricants de ce genre d'objets ont adapté les hiéroglyphes à leur convenance, en donnant à certains signes des sens qu'ils n'avaient pas avant, histoire de tirer un "alphabet hiéroglyphique" qui n'a jamais existé dans l'Antiquité.

Si vous avez quelques questions concernant les hiérglyphes, j'ai des bases et j'essayerais d'y répondre selon mes capacités, mais à vrai dire ça concerne plus le forum sur les "Langues anciennes et épigraphie", où il y a déjà des sujets anciens susceptibles de vous intéresser.

Comment reconnaître un vrai papyrus d'un faux ?

Il est vrai que certains sont fabriqués à partir de feuilles de bananiers.

Les Égyptiens découpaient la tige du papyrus en fines lamelles, la qualité du papier dépendait, car avec l'intérieur de la tige la feuille était de meilleure qualité, et était généralement réservée pour les textes sacrés.
Voir sur ce lien une explication simplifiée.
http://users.swing.be/excursions.scolai ... age16.html
Avec Google vous pouvez trouver d'autres explications.

Les peintures vendues dans les boutiques, son en principe des reproductions d'images connues, la qualité de la peinture dépend de la valeur de l'artiste. Suivant les figures représentées vous comprenez de quoi il s'agit.
J'ai une reproduction du livre des morts, il y a la pesée de l'âme etc.
Mais les hiéroglyphes sont mal reproduits et peu lisibles par rapport à l'original.

Un vrai papyrus doit être signé ou avoir un tampon d'authenticité.
Si vous voulez lire votre papyrus, commencez par reconnaître les personnages, voir si il y a des cartouches pour lire les noms......etc.

Bien je vous remercie tous pour vos informations, visiblement, ce n'est pas chose facile mais je vais essayer de m'y mettre avec de la patience et de la passion...

On peut rappeler que le procédé de fabrication du papyrus était tombé dans l'oubli et que ce n'est que dans les années 1960 qu'on l'a réélaboré et que l'on s'est mis à commercialiser des planches de papyrus (plus ou moins conformes...) à l'usage des touristes.
Jusque-là (ma famille a quitté l'Egypte en 1956 au terme d'un siècle de résidence) des particuliers conservaient des fragments de papyrus anciens d'une traçabilité souvent clandestine...

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Salut !

Certes, mais la perte de la technique est relativement récente. Les derniers champs de papyrus datent du XVI° siècle (en Sicile).

Cordialement

Mais ce papyrus était-il de la même espèce que son homologue égyptien et servait-il encore à faire du "papier"?

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Salut !

Oui, il s'agit bien du cyperus papyrus. Cette plante transformée sert à faire du support pour l'écriture de façon courante pour les textes officiels de l'empire byzantin jusqu'au XII° siècle (ce qui est tout de même une utilisation minoritaire). Mais sa chèreté et sa fragilité vont le désavantagé face au cuir et au parchemin. Des champs se maintiennent en Sicile comme je l'ai dit jusqu'au XVI° pour cet usage. Mais celui-ci est devenu très marginal. A côté de ça, en effet, le papyrus a disparu d'Egypte assez tôt au début du Moyen Age.

Cordialement

Le papier, du papyrus à la paperasse : un peu d'histoire http://www.mediologie.org/collection/04 ... vallet.pdf

J'avais lu récemment que nous avions perdu la technique du papyrus, tel qu'il était fabriqué sous les dynasties égyptiennes.

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Le papyrus se mangeait également dans l'antiquité (cette plante contient de l'amidon), mais son usage le plus spécifique était la fabrication de papier. A l'époque romaine on distingue plusieurs qualités de papyrus , 6 d'après Pline l'Ancien:

-l'Auguste (Augusta), nommée ainsi du nom de l'Empereur. Avant la domination romaine, cette première qualité portait le nom d'Hiératique, car elle était reservée aux textes sacrés. Le nom d'Hiératique sera alors porté par le papyrus de troisième qualité.

-la Livienne (Liviana), du nom de l'épouse (Livie) d'Auguste,

-l'Hiératique (Hieratica)

-l'Amphithéâtritique (Amphithetrica), dont le nom provient du lieu de fabrication, probablement près de l'amphithéâtre d'Alexandrie,

-la Saïtique (Saitica), d'après son lieu de fabrication, dans la ville de Saïs située dans le Delta

-le Ténéotique, (Taenotica), d'après le nom de la région de Taenea près d'Alexandrie

-l'Emporitique (Emporitica), qui est inutilisable pour écrire, mais qui sert comme papier d'emballage. Il s'agit du «papier des marchands».


A noter que la méthode de fabrication du papyrus est décrite dans Pline l'Ancien, Histoire Naturelle (XIII,21-27), vous pouvez vous y reporter. A noter aussi, que les tentatives modernes de retrouver les techniques antiques de fabrication sont liées aux noms de Hassan Ragab (Caire), Ignace H.M. Hendriks (Gronigue, Pays-Bas), Corrado Basile (Syracuse, Sicile)...

Informations tirées de Bernard Legras, L'Égypte grecque et romaine, U Colin, 2004 (pp.156-157)

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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.

Actuellement en Egypte, Hassan Ragab est souvent mentionné dans les ateliers de fabrication de papyrus (fierté nationale oblige!...).

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).