Juste pour vous répondre Cunégonde : des portraits sur monnaie nous en avons quand même pas mal, mais la qualité dépend de la consrevation de la pièce elle-même et des nettoyages qu'on y a appliqués...
Je voulais par ailleurs, dans un exercice un peu fou- parce que cela aurait nécessité que je lise attentivement tous les ouvrages/articles que je possède sur le sujet- reprendre point par point les questions posées sur Cléopatre sur ce fil. Mais votre dernière intervention Cunégonde m'amène à me pencher plus spécifiquement à la beauté de Cléopâtre notamment à travers les monnaies. J'ai pour cela relu un article (en anglais):«Was Cleopatra beautiful? The conflicting answers of numismatics», de Guy Weill Goudchaux, dans
Cleopatra of Egypt. From Hstory to Myth, Princeton University Press, 2001.
Je résume ici l'article de l'auteur :
Plusieurs remarques : Les monnaies de Cléopâtre ont été frappées tout au long de ses 20 ans de règne.
Il y eut plusieurs ateliers de frappe :Alexandrie, Chypre, Ascalon(près de Gaza), Beyrouth, Chalkis et Tripoli au Liban, Antioche (ou dals), Dora, Ortosia, Ptolemais Ape, probablement Athènes,
patras, et enfin d'après un commentaire de Servius, Agnani près de Rome.
L'effigie de Cléopatre apparaît sur pratiquement toutes les monnaies, mais
10 seulement nous sont parvenues dans de très bonnes conditions.On peut remarquer que contrairement a ses prédecesseurs Cléopatre VII n' a pas émis de monnaies en or (important pour la qualité du visage et de la non oxydation qui transforme l'apparence).
On a déduit de ces monnaies et du texte de Plutarque, déformé, qu'elle n'était pas belle voire même laide. Et effectivement les monaies ne sont pas flatteuses au premier regard. Mais on peut relever une contradiction chez Plutarque (Vie d'Antoine, 25,4) «rappelant la force de sa beauté» et «elle rencontra Antoine à l'âge de 27-28 ans quand la beauté féminine atteint son sommet» (25,5).
Le seul portrait 3D dont on est sûr qu'il est de Cléopâtre est la tête de marbre du Muée du vatican. Le nez y est manquant mais les traits du visage, les yeux et les lèvres donnent une idée d'une femme jeune, fraîche et volontaire. Elle est de confection alexandrine et n'est pas le refelt d'une quelconque laideur.
Jusqu'à maintenant, il a été difficile d'établir une relation claire entre l'image du portrait du Vatican de Cléopatre et ceux présents sur les monnaies :
Pièce du Hunterian Museum, Glasgow
Groupe de pièces alexandrines en bronze avec le jeune profil de la reine.
(L'auteur laisse de côté les pièces frappées à Chypre en 47-44 avec son fils Caesarion)
2 tétradrachmes d'argent d'Ascalon. ils reprennent tous les deux le jeune prototype d'Alexandrie. Le N°219 date de 49 et donne une image non pas d'une jeune fille de 20 ans mais plutôt d'une princesse de 20 ans osseuse et effilée.
Le N° 220 Chapman-Adda a été frappé 9 ans plus tard en 38 et fait au contraire le portrait d'une reine qui apparait significativement plus jeune que sur la pièce du Britih Museum.
Deux autres images de Cléopatre avec ou sans chignon se trouvent sur des pièces de plus petits diamètres et ont été émises à Alxandrie au début de son règne(drachme d'argent au British Museum datant de 46). La pièce de 40 drachmes en bronze de la collection Goudchaux "offre également une image romantique de monaie presque moderne, à la «Chanel». (il n'y pas d'image dans l'ouvrage).
Dans la seconde partie de la vie de Cléopâtre, après la mort de Fulvie en 40, un nouveau prototype vraisembalblement émisà Antioche fut pris en modèle par les autres émetteurs. La reine y est dépeinte avec un «comportement » impérial : ses vêtements sont exagérés comme sa coiffure :
Bonne journée,
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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès,
in Hérodote,
L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'
Empire libéral.