Atil a écrit :
Mais, en dehors de la Bible, que disent les textes antiques sur les origines de Moïse ?
Le premier texte dont nous disposons date du III° Siècle avant J.C., il a été écrit par Hécatée d' Abdère, philosophe et historien, qui vécut en Egypte et composa une histoire de ce pays. Ce récit a été rapporté par Diodore de Sicile et le texte a été conservé par Photius.
Au 3ème siècle av.JC. Hécatée d' Abdère (philosophe et historien, qui vécut en Egypte et composa une histoire de ce pays) rapporte qu'une maladie pestilentielle s'était déclarée en Egypte, alors pleine d'étrangers qui pratiquaient des religions particulières au détriment de la religion nationale. Pour calmer la colère de la divinité qui se manifestait ainsi, on décida de les expulser". Les plus vaillants et les plus distingués furent jetés en Grèce ,mais la masse émigra en Judée qui était alors déserte. Il y avait à leur tête Moses, plein de sagesse et de courage."
Un peu plus tard, Manéthon, un prêtre hellénisé d' Egypte, nous donne sa version des faits :
Un roi, Aménophis, désirant voir les dieux, demanda conseil à un prêtre qui lui enjoignit pour cela de purger son pays des lépreux et autres impurs. Le roi les fit enfermer dans des carrières avec des forçats. Plus tard, pris de pitié, le roi les délivra et leur donna Avaris qui était déserte. Là, les impurs se révoltèrent, appelèrent à l'aide des sémites pasteurs et le roi fut exilé pendant treize années. A la tête d' Avaris, il y avait un prêtre nommé Osarsiph qui prit par la suite le nom de Moses. Amenophis et son fils Ramsès revinrent et les chassèrent en Syrie.
Manéthon donne aussi une autre version : Les étrangers du récit précédent, sont devenus de féroces envahisseurs sémites. Ils ont pour nom Hyksos, de Hyk roi en langage sacré, et de Sos, pasteurs. Ils prennent le pouvoir à Memphis et fondent une dynastie. Ils ont une ville sainte Avaris. (Joseph aurait peut-être fait partie de ces Hyksos). Cinq cent onze ans plus tard, ils sont vaincus et sont obligés de s'enfermer dans cette ville. Assiégés, ils négocient leur départ vers la Syrie et y fondent Hierosolyma (Jérusalem).
D'autres vieux textes égyptiens anciens parlent aussi de ces sémites Hyksos : Ayant conquis l’Égypte (de 1730 à 1680), ils l'avaient dominées jusqu’en 1567 où ils furent défaits par Ahmès, réduits en esclavage et leur capitale, Avaris, détruite. Ils s’étaient attirés la haine des Égyptiens en faisant de Seth (le meurtrier d’Osiris) leur dieu suprême (identifié à Baal).
La date approximative de l'exode est difficile à fixer. Il n'existe aucune source égyptienne relatant l'évènement. Mais la présence des hébreux (les Habirous ou Apirous) est attestée en Égypte sous le règne d'Amenophis 3 (père d'Akhenaton) : on a mis à jour la tombe d'un fonctionnaire nommé Aper-El. Ce nom est un nom sémitique et vient du mot Apirou que les égyptologues rapprochent du mot hébreux 'ibrî , terme employé dans la Bible pour désigner les Hébreux (les deux mots ont la même racine consonantique). Le mot Apirou signifie "poussiéreux" ou "couvert de sable" et sert à désigner les populations semi-nomades sémitiques qui arpentent les régions désertiques du Sinaï à la Mésopotamie. Aper-El signifie donc "le poussiéreux d'El", El étant le dieu suprême dans le panthéon cananéen, le "Très-Haut".
Sous Séti Ier (1316-1295), la population du Goshem fut réduite en esclavage. Le pays de Goshem, situé dans le delta du Nil, avait accueilli les hébreux fils de Jacob. Selon les annales de Ramsès II, Séti Ier occupa les nouveaux esclaves à construire la forteresse de Pitom, près du Lac Timsah, et à reconstruire la ville de Tanis pour en faire la nouvelle capitale de l'empire égyptien.
On trouve aussi des Hébreux en Égypte sous Ramsès II (1295-1229 av.Jc) : Le Papyrus Leyde 348 mentionne des Habirous transporteurs de pierre pour la construction d'un temple et de la grande forteresse de la ville de Ramsès (hors selon la Bible Les Hébreux fabriquaient des briques en Égypte). On peut lire : "Qu'on donne des rations aux soldats et aux Apirous qui traînent la pierre de taille pour le grand pylône de Ramsès (...)". Sous Ramsès III, les Hébreux étaient installés dans la ville d'Héliopolis. Le Papyrus Harris I mentionne également des Habirous parmi les ouvriers des carrières sous Ramsès IV.
Aprés l'exode la plus ancienne mention du nom "Israël" apparaît sur une stèle dans la nécropole des pharaons à Thèbes vers 1220 av Jc. Il s'agit de la fameuse stèle d'Israël. Elle contient 27 lignes à la gloire du Pharaon Menephta qui s'est emparé de quelques villes palestiniennes et détruit Israël : "Iasirela (Israël) est désolé ; sa semence n'existe plus ".
Cet hymne de victoire célèbre la soumission totale des Neuf-Arcs, les peuples étrangers ennemis de l'Egypte. C'est la première, et unique, mention d'Israël dans les textes égyptiens. Il s'agit alors d'une tribu non sédentarisée et non pas d'un pays car le déterminatif associe explicitement au boomerang des étrangers un groupe qui précise qu'il s'agit de gens et non pas d'une terre.
désolé de citer le post en entier, mais il est reprrésentatif de quelquechose...
« En fait, il faut bien reconnaître que toute cette histoire des Hébreux en Égypte et de l’Exode, parce qu’elle est passionnante et qu’elle remue beaucoup de choses chez la plupart, est abordée avec peu de méthode, beaucoup de naïveté parfois (on examine attentivement les momies de l’un et de l’autre pharaon pour voir si l’une d’elles présente des traces de noyade...). [...] Cela devient un problème d’école et, face à une documentation absente et à des données bibliques riches, mais confuses et contradictoires, on choisit un peu ses arguments à la carte, selon qu’ils vous arrangent ou non. On ne veut pas non plus trop prendre en compte les grandes contradictions du récit biblique. »C'est pourtant clair
Alain Zivie,
“Ramsès II et l’Exode, une idée reçue”, texte n°51 p. 450-460, in “Le Monde de la Bible”, 707 pages, reprise d'une centaine de textes parus dans la revue du même nom, textes remis à jour et présentés sous la direction d'André Lemaire, (4 septembre 1998) (ISBN 2070403653 et 978-2070403653) Repris p. 139-140 dans Alain Zivie, “La prison de Joseph. L’Égypte des pharaons et le monde de la Bible”, p. 131-142, éditions Bayard, 160 pages (26 février 2004) (ISBN 2227470704 et 978-2227470705)
wiki:
Alain-Pierre Zivie, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, ancien membre scientifique de l'Institut français d'archéologie orientale, est un égyptologue français.
Travaillant pour le compte de la Mission Archéologique Française du Bubasteion qu'il a créée et qu'il dirige, il a découvert à Saqqarah dans la falaise dite du Bubasteion la sépulture1 d'Aper-el, vizir d'Amenhotep III puis d'Akhénaton (XVIIIe dynastie). Dans cette même zone, il a également découvert la tombe de Maïa, mère nourricière du roi Toutânkhamon et grande du harem, ainsi que celle d'un ambassadeur de l'Égypte antique auprès du peuple hatti.http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain-Pierre_Ziviebien à vous