Bonjour à tous,
Le thème de ce fil correspond d'assez près à ma préoccupation du moment. D'où vient la civilisation égyptienne ?
Mes outils ne sont sans doute pas les mêmes que ceux de beaucoup d'entre vous. J'étudie la composition des oeuvres d'art et d'architecture. En résumé, cette pratique commence par l'empreinte de la corde sur le sable au paléolithique et se développe jusqu'à son apothéose finale, à la Renaissance. Après, c'est le déclin, pluis l'oubli et aujourd'hui : l'incrédulité.
J'ai fait le voyage dans le temps à l'envers, mais ma première publication concerne le voyage de Pythagore en Égypte (Repère-IREM). Les prêtres y pratiquaient une géométrie avec les yeux, sur un quadrillage qui permet de prouver, de comprendre et de retenir les figures facilement. Ils connaissaient notamment la proportion dorée, qu'ils développaient sans calcul. La divine proportion est explicite dans la structure interne du triangle 3-4-5 (
. Maintenant imaginez Pythagore arrivant en Égypte, tel Charlie Chaplin dans les temps modernes : il lui fallait au plus vite serrer les boulons de cette géométrie, à commencer la mesure du nombre d'or. Il y est parvenu et son théorème est né dans la foulée: à cette occasion il a inventé le principe même de la démonstration (par les surfaces). En gros Pythagore, c'est la borne centrale.
Pratiquée par les Égyptiens, cette géométrie avec les yeux (que le Dieu Horus symbolise) est d'une incroyable précision. Sur le plateau de Gizeh, j'ai constaté à partir des plans "officiels" de Cole/Petrie/Legon des marges de précision de quelques centimètre à propos de figures dont la taille fait plusieurs centaines de mètres (c'est mon sujet de recherche actuel). Mais d'où vient cette civilisation ?
En amont de cette période, je dispose d'éléments paléolithiques (vénus gravétiennes). Mais les plus probants datent du IVème millénaire avec un mastaba égyptien, un temple d'Uruk et une tombe de Qustul. La géométrie sacrée est à cette époque universelle et elle le restera. L'utilisation d'un même type de sceau cylindre est l'indice d'un très large échange entre les civilisations du IVème millénaire. Les sciences passent manifestement d'une culture à l'autre avec la même facilité qu'aujourd'hui. Les peuples de Mésopotamie, de l'Indus ou du Nil, voire d'Atlantique, ne confrontent pas encore leurs frontières, donc pas encore leurs armes (l'ennemi est mon voisin, et pas celui qui me verse à boire après une longue route). Et plutôt que de se faire la guerre, les hommes semblent même inventer l'écriture ! Autre remarque de bon sens : si les hommes de pouvoir s'entre-déchirent et se pillent à la première occasion, les hommes de savoir et de petit commerce se traitent avec respect. Les premiers rêvent de prendre et les autres d'apprendre, ou à défaut de ne pas payer trop cher.
J'essaie de trouver le chaînon manquant mais je dois reconnaître que c'est à s'y perdre. Avec un peu de méthoôode, j'ai posé sur le bureau ces quelques précautions :
1 - L'ethnie ne fait pas la culture. On peut envisager des peuples de même origine ethnique qui se différentient au contact d'une autre : l'une en s'acculturant, l'autre en se refusant. En quelques siècles, ils ne se comprennent même plus.
2 - Les apports scientifiques et techniques importés par une civilisation expliquent une part de ses progrès mais ne s'accompagnent pas forcément d'une sorte de dérive. C'est particulièrement le cas de la géométrie sacrée : les mêmes outils de conception passent d'une civilisation à l'autre, mais ils ne s'accompagnent pas forcément les Dieux qu'ils servent. Pour autant, la cohérence du discours mathématique et son attachement à des réalités astronomiques et foncières, comme les éléments (Terre, Ciel, Eau, Feu) laissent supposer que cette translation du savoir ne se fait pas sans commentaire ni discussion.
Maintenant comment résoudre l'équation ? De nombreux scénarios sont possibles :
- Celui d'une population nubienne primitive qui découvre les joies de la science avec les Mésopotamiens, voire une communauté expatriée.
- Celui d'une culture sortie du fond de l'Afrique qui s'ancre au bord du Nil et y poursuit son évolution.
- Celui d'une sorte de syncrétisme entre plusieurs courants de l'époque.
- Celui des descendants des Atlantes, eux-mêmes initiés par les voyageurs échappés de la planète Zébulon - dans leur vaisseau spacial. Ils auraient donné le plan précis de la machine à laver aux Égyptiens mais pas l'électricité, ni le métal, ni la roue, pas même le théorème de Pythagore
. Et Seth, en fait, c'est Dark Vador...
Sur cette note ch'vallerienne, j'attends vos suggestions et conseils,
et je vous remercie de votre accueil !
Némostet