Bonjour à tous,
et bonnes vacances à ceux qui en ont l'opportunité
!
Une idée, c'est un rêve qui finit bien.
Pour l'instant, je rêve. Je rêve de voir se constituer une équipe autour d'un projet pédagogique original et drôle en même temps, où scientifiques, artistes et historiens apportent chacun leur compétence respective, tout en partageant le plaisir de concevoir une BD destinée à des ados...
Un article sur le voyage de Pythagore en Égypte vient de paraître, publié par le revue Repères-IREM, i.e. les Instituts de Recherche sur l'Enseignement des Mathématiques. En résumé, Pythagore invente son théorème en résolvant la proportion dorée du triangle 3-4-5, après son initiation par les prêtres égyptiens. Leur géométrie avec les yeux se passe jusque lors du calcul... Le pont que Pythagore établit entre les formes géométriques et les nombres tiendra jusqu'à la Renaissance ! D'autre part, il permettra une avancée considérable à la symbolique : elle se définit et s'interprète beaucoup mieux avec la traduction par les nombres (du type 3/Céleste et 4/Terrestre). Enfin, cette symbolique est celle des peintres et des architectes, qui construisent leurs oeuvres sur un quadrillage, selon ce que l'on appelle la géométrie sacrée.
Cette explication est, selon ceux qui me font la grâce de m'appeler collègue à l'IREM, une véritable résolution historique, et surtout elle offre un grand intérêt pédagogique envers les élèves de 4ème/3ème (voire plus jeunes encore). Par exemple, la démonstration de Pythagore est la toute première qui soit digne de ce nom dans l'histoire. Avec lui, on passe du développement axiomatique au procédé de démonstration, soit : de l'évidence à la preuve. Ensuite, la géométrie avec les yeux des Égyptiens permet de rendre évidentes justement, grâce au quadrillage, de nombreuses propriétés qui sans lui, réclament de véritables pirouettes de l'esprit. En clair, pour mettre en évidence les nombreuses particularités remarquables du triangle 3-4-5, deux chemins sont possibles. L'un se fait avec les yeux et quelques axiomes (Thalès), l'autre réclame le calcul (Pythagore ou la trigonométrie). Ce type de parallèle peut ouvrir plus d'un esprit, particulièrement si sa présentation a la forme d'une bande dessinée humoristique !
Le projet est simple. Dessiner c'est mon métier. Et j'aime particulièrement l'Égypte. Le propos pédagogique, pour sa partie mathématique, peut compter sur l'IREM. C'est leur vocation, et notre première expérience est encourageante. Maintenant, construire une histoire dans l'histoire peut difficilement se concevoir sans la participation des historiens. C'est eux, plus exactement vous, les pros ! L'on doit en profiter pour approfondir, révéler, développer des éléments antiques. On peut ainsi leur permettre d'échapper au statut de vulgaire background. Pythagore va à la rencontre d'une Civilisation. Cette culture mérite considération autant que le mathématicien pour sa géniale trouvaille (la secte qu'il réunit par la suite en assume l'héritage)...
J'ai quelques idées, pour autant elles ne sont pas arrêtées. Les personnages de la bande dessinée pourraient être des animaux, en référence aux Dieux égyptiens. Pourquoi pas Horus le faucon noir avec un bandeau de pirate, Ré arborant une pendule sur la tête, Apophis avec des problèmes gastriques, Anubis creusant des trous partout dans la terre, Pythagore le lion tirant la queue de Bastet pour jouer du monocorde (son garanti), enfin les Atlantes en dillers de “papyrus fumeux”... Le tout dans une ambiance graphique un peu “trash” (on attrape pas les mouches avec du vinaigre).
Il est évident que cette esquisse peut prendre une toute autre dimension avec l'intervention de spécialistes (es entités à géométrie variable de la mythologie). C'est la raison de ce post qui vous lance une invitation. Il n'est pas facile de donner une image sérieuse d'un projet qui vise à faire rire des ados (même si le but avoué est de favoriser la circulation sanguine dans leurs lobes cérébraux).
Bon week end à tous !