ungern a écrit :
Une question que j'avais posée il y a de celà très longtemps : la prédiction des éclipses tant solaires que lunaires
Eclipses
Si le plan de l’orbite lunaire était confondu avec le plan de l’orbite terrestre (écliptique) il y aurait éclipse lunaire et solaire alternativement tous les 15 jours. Malheureusement le plan de l’orbite lunaire est incliné de 5° environ sur celui de la terre. Comme le montre la figure.
En général, tous les quinze jours l’ombre de la terre passe en dessous ou au-dessus de celle de la lune et réciproquement, de sorte qu’il ne se produit aucune éclipse.
Sur de courtes périodes de temps et pour simplifier, on peut considérer que le plan de l’orbite lunaire est fixe. L’intersection de ce plan avec celui de l’orbite terrestre est une droite ND-NA, sur la figure, appelée
ligne des nœuds.
Quand la terre T est en 1 ou en 2, la
ligne des nœuds contient le soleil, et là une éclipse est possible, mais encore faut-il pour cela que la lune soit exactement au rendez-vous sur cette ligne. Ce qui n’a pas lieu très souvent. Les Anciens avait compris d’ailleurs que lorsqu’une éclipse avait lieu à un moment donné de l’année ou pouvait attendre une éclipse 6 mois plus tard (mais cela ne marche pas à tous les coups).
En fait, c’est plus compliqué, et la machine céleste est loin d’avoir la régularité d’une horloge, les mouvements du ciel sont soumis à de nombreuses inégalités, ainsi, la
ligne des nœuds tourne à raison d’une révolution en 18 ans ce qui entraîne des difficultés supplémentaires dans les calculs de prévision.
Prévoir les éclipses exige de connaître avec une certaine précision les mouvements de la terre, de la lune et de posséder une théorie mathématique assez sophistiquée de sorte que ce sont des opérations qui ne pourront être, réellement, menées à bien qu’à partir de la fin du 18e siècle.
La Prévision des éclipses
Selon O. Neugebauer
l’astronomie égyptienne ne dépassa jamais dans toute son histoire un niveau extrêmement fruste
que je résume, en gros, en l’apport du calendrier solaire de 365 jours. Par voie de conséquence, il en déduit que les égyptiens n’étaient capables de prévoir en aucune façon les éclipses.
Il n’en est pas de même de l’astronomie babylonienne, à qui il attribue dès 400 av. JC un certain nombre de connaissances telles que celle du zodiaque de 12 signes de 30° comme référentiel des mouvements des corps célestes. Ils possèdent une connaissance empirique et quantitatives des mouvements célestes, un calendrier luni-solaire assez précis, etc. Leur maîtrise des méthodes numériques va leur permettre de calculer des dates d’éclipses. Néanmoins, il faut rester très prudent dans les conclusions : d’une part les éphémérides du soleil et de la lune qu’il possèdent restent très imprécises, d’autre part ils n’ont aucune idée précises des inégalités du mouvement lunaire ; ils ne pouvaient au mieux que donner les dates possibles d’éclipse de lune ou leur impossibilité. La prévision des éclipses de soleil qui sont des phénomènes locaux leur échappaient d’autant plus.
Bibliographie : Neugebauer,
Les sciences exactes dans l’antiquité, Actes Sud, 1990.
J. Pierre Verdet,
Une histoire de l’astronomie, Editions du Seuil, 1990.
Ce second ouvrage est un livre de poche, en ce qui concerne les Babyloniens et les égyptiens ils se réfère à Neugebauer.