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Je connais un petit peu. Melting pot dans les grands centres et majoritairement noirs à la campagne ( fellahs ). Le tout est de savoir qui étaient les égyptiens du néolithique à l'ère moderne. Ca a duré pas mal de temps là bas
Les coptes ( 15-20% selon l'estimation ) auraient pu être la référence mais eux-mêmes se considèrent comme descendants en partie de grecs. Il y a eu une émigration permanente de coptes vers la Grèce chrétienne.
"Je connais un petit peu", prenez-vous la précaution d'annoncer d'entrée de jeu, et c'est tout à votre honneur. Pour ma part, je connais un tout petit peu davantage (né en Egypte, j'y ai vécu mes 14 premières années ; ma famille y a passé cent ans ; j'y retourne plusieurs semaines presque tous les ans...), et me permets d'apporter, en vrac, quelques rectifications à votre message.
On ne peut parler de "melting-pot dans les grands centres" à proprement parler (pas plus qu'on ne pouvait parler de melting-pot en Algérie du temps de la présence française, ou dans les états du Sud aux Etats-Unis d'Amérique, ou à l'heure actuelle en France dans certaines cités de banlieue...). Melting-pot implique mariages entre les membres des communautés en présence. Je dirais plutôt "mosaïque" de populations (surtout, pour l'Egypte, lorsqu'y résidaient un grand nombre d'étrangers d'origines diverses : turcs (l'empire ottoman fut suzerain de l'Egypte pendant cinq siècles), européens (français, italiens, grecs, belges, anglais [très peu nombreux en dépit de l'occupation politico-militaire], etc. ; moyen-orientaux (syro-libanais, palestiniens, irakiens, arméniens, juifs, etc.). Toutes ces colonies (au sens de communautés, sans référence à un territoire) vivaient en bonne intelligence, avec des mariages éventuels, soumis aux contraintes religieuses [très peu de mariages "mixtes" entre musulmans et chrétiens, par exemple]. La population locale originelle était essentiellement arabe depuis la conquête de l'islam au 7ème siècle, avec conversions (plus ou moins forcées...) de quelques coptes (qui revendiquent une ancienneté remontant à l'époque pharaonique). A l'heure actuelle, les conversions de coptes vers l'islam sont encouragées par l'Arabie Saoudite qui distribue de fortes indemnités à chaque nouveau converti (il y en a quelques uns, sous la pression de la misère généralisée). Les Coptes ne se considèrent pas comme des descendants des Grecs (colonisateurs) ; ils s'en distinguent même nettement du point de vue religieux (antagonisme entre l'Eglise copte autochtone et l'Eglise byzantine "étrangère"). Je n'ai jamais entendu parler d'une éventuelle émigration constante de Coptes vers la Grèce chrétienne (d'où tenez-vous cette information?) ; il y a, en revanche, une émigration de Coptes (et même de Musulmans) vers le Canada, l'Australie, l'Europe.
Les fellahs ne sont pas "majoritairement noirs"! Eux, surtout, sont aussi des descendants des populations autochtones d'époque pharaonique (avec brassage avec les conquérants arabes). Les noirs sont les Nubiens (dont le pays a été anéanti et englouti lors de la construction du grand barrage d'Assouan et le lac Nasser qui en a résulté).
En espérant vous avoir aidé à élargir "un peu" vos informations sur ce sujet qui me tient à coeur!
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Quand on a passé une semaine dans un pays, on écrit un article de journal ; quand on y a passé deux mois, on écrit un livre ; et quand on y a passé dix ans... on se tait!