Zunkir a écrit :
En tout cas le Pharaon n'a pas un pouvoir de type tyrannique. Cela dépend de la personnalité du détenteur de la fonction, mais l'idéologie royale égyptienne n'est pas tyrannique. Il est chargé d'assurer la stabilité, la prospérité de l'Egypte, rejeter le Chaos. C'est le sens de l'expression pr isft n m3't : assurer le règne de Maât (la justice, la stabilité), éviter l'isfet (le chaos, le désordre).
Par contre j'ai jamais entendu parler d'une idéologie du sacrifice rituel du souverain en Egypte ancienne, mais ce type de sujet m'intéresse au plus haut point : auriez-vous des références sur cela ?
Heu : de mémoire, Amélineau, Lydia Homburger, Serge Sauneron.
Sinon, dans l'immédiat j'ai CAD (désolé
) :
CAD a écrit :
De l'identité de conception qui existe, en général, entre l'Egypte et le reste de l'Afrique Noire, la conception de la royauté est un des traits les plus impressionnants. [...]
Le roi ne devait régner en Egypte qu'étant en pleine force : quand celle-ci déclinait, il semble, qu'à l'origine, on le mettait effectivement à mort. Mais la royauté eut très tôt recours à des expédients : le roi tenait -et cela se comprend- à bénéficier des prérogatives de sa charge, tout en en subissant le moins possible les incovenients. Aussi obtint-il que cette épreuve devienne symbolique : on ne le mettait plus à mort que rituellement, quand il devenait vieux. après cette épreucve devenue symbolique, nommée "Fête du Sed", le roi passait pour rajeuni aux yeux du peuple et était de nouveau apte à assumer ses fonctions.
La "Fête du sed" était désormais la fête de rajeunissement du roi : mise à mort rituelle et rajeunissement du roi étaient synonymes et se passaient au cours de la même cérémonie (cf. Study in Divine Kingship, Seligman).
[Cheikh Anta Diop, "Nations nègres et culture", éd. Présence Africaine, 1979, tome1, pp210-211]
J'ai également ceci :
Amara Cissé a écrit :
Nous savons qu'en Egypte, à l'époque préhistorique, l'exécution du souverain après une certaine période passée à gouverner son peuple était en usage. Cette coutume a été remplacée par des cérémonies particulières, accomplies par le roi afin de prouver qu'il est toujours en mesure de supporter les responsabilités du gouvernement et qu'il peut continuer à gouverner avec énergie et vitalité, en observant les enseignements du "Maat" : c'est-à-dire ceux des lois célestes, dans le gouvernement du pays. Les Egyptiens anciens ont désigné ces rites d'offrandes par les termes de "Hep-Sed".
[Daniel Amara Cissé, "Histoire économique de l'Afrique noire. Tome 2, l'économie antique", éd. PUSAF/L'HARMATTAN, 1988, pp132-134]