Oui, mais le peuple romain à Rome n'avait de contact qu'avec eux. ET les nobles romains en accueillaient un certain nombre. Or, le livre de César s'adresse au peuple (il me semble qu'il la fait lire en place publique) et aux nobles qui devaient faire partie des seuls personnes capables de lire un tel texte. Donc, des gens qui devaient plus fréquenter ces jeunes nobles que les commerçants romains qui sillonnaient la Gaule et qui fréquentaient tout le peuple gaulois.

N'oubliez pas que la Gaule commençait à 200 km au nord de Rome : la Gaule Cisalpine.

Pour l'homme de la rue à Rome au temps de César, le Gaulois était "une vieille connaissance" : si nous pouvions demander à un Romain de -50 ce qu'évoque pour lui le mot "Gaulois", il dirait certainement 4 choses :
1/ les hordes de barbares qui ont terrorisé Rome pendant des siècles (expéditions à la Brennus, grandes migrations etc...) ;
2/ nos voisins -barbares mais calmes- de la provincia
3/ les sauvages, loin là-haut vers le nord
4/ les esclaves gaulois du patricien d'à côté.

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Désolé Naduccio, je me suis mal exprimé. C'est ce que je disais, les contacts en "terre romaine" étaient tronqués.
Soit, effectivement, des nobles, donc des gens de bonne éducation, connaissant le latin et les convenances, soit des esclaves. On ne craint pas un homme asservit.
Par contre, l'homme libre auquel fait référence Karolvs, celui du nord, le sauvage, devait être bien présent dans la pensée collective romaine.

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Ab imo pectore

Oui, mais c'était un mythe. Une vision basée sur l'ancien envahisseur.

C'est pourquoi j'avais marqué "devait être perçu comme une brute sanguinaire"
Nous sommes bien d'accord.
Mais ne nous éloignons-nous pas du sujet premier ?

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Ab imo pectore

Cet extrait de l'Histoire de Rome de Tite-Live montre comment les Romains voyaient ces barbares. Les Gaulois de Brennus entrent dans Rome : "Trouvant clos tous les logis des plébiens et grands ouverts les atriums des nobles, ils hésitaient presque plus à envahir les maisons ouvertes que les autres: car ils éprouvaient une sorte de vénération à voir, assis dans leurs vestibules, ces personnages à qui leur costume conférait une grandeur plus qu'humaine […]. Ils auraient pu être des statues dans un sanctuaire, et devant eux les Gaulois se tenaient un instant médusés. Soudain l'un d'eux, un certain Marcus Papirius, à qui un guerrier avait touché la barbe […] lui donna sur la tête un coup de son bâton d'ivoire, déclenchant du même coup sa colère. Il fut massacré, avec tous ceux qui se tenaient assis. Les Gaulois pillèrent les maisons et, après les avoir vidées, y mirent le feu."

Le Romain est un être civilisé, digne en toute circonstance ; le Gaulois est un barbare bête et impréviosible.