Personnellement je l’ignore. Mais j’aime bien faire des hypothèses !
Qu’il y ait une émigration massive, ce n’est pas une surprise, les Celtes déversent régulièrement leurs excédents sur leurs voisins. Au IV, c’est l’Italie, au IIIe les Balkans et l’Asie Mineure, etc. On retrouve ainsi des Sénons dans le Bassin Parisien mais aussi en Gaule Cisalpine. Les Boiens donnent leur nom à la Bohême, mais occupèrent aussi un temps (long) les rives du Pô. Les Gaulois qui prennent Delphes en 179 et une partie des Galates qui s’installent en Phrygie sont réputés être des Volques (Toulouse, avec la fameuse malédiction de l’or de Toulouse). Les modalités d’émigration sont à peu près toujours les mêmes : massives, avec femmes et enfants, ils ravages d’immenses territoire un temps et après avoir bien tout visité et pillé, ils finissent pas s’installer dans un coin et se sédentarisent, ouvrant une nouvelle période de stabilité relative (les Gaulois ravagèrent l’Italie du Nord au Sud, jusqu’en Calabre ; tous les Balkans furent envahis, même la Macédoine et le Grèce ne furent pas à l’abri de leurs courses, etc.).
Les raisons du départ ne sont pas toujours spécifiées. Parfois une famine, parfois une invasion sur leur propre territoire (comme les Helvètes en 58). Mais ce genre d’expédition permet aussi de simplement résoudre les problèmes politiques (les insatisfaits et ambitieux vont voir ailleurs) ou sociaux (les plus pauvres auront la possibilité de s’enrichir). Une petite saignée de temps en temps pour se débarrasser du mauvais sang !
On peut juste constater que les Belges subissent de plein fouet les invasions Germaniques (comme les Cimbres et les Teutons cinquante ans avant), que des tribus d’outre Rhin se mêlent à eux, etc. Ils subissent donc une pression permanente sur leurs frontières (cette même pression finit par lasser les Helvètes).
Pourquoi la Bretagne ? Pourquoi pas… La route vers le sud est bloquée par les Romains (la défaite des Arvernes a dû servir de leçon, les Romains ne sont pas commodes, ils ont même réussi à écraser les Cimbres et les Teutons qui ravageaient quasi impunément la Gaule), celle de l’Est par les Germains qui ont le vent en poupe (donc plus d’accès vers le Danube comme autrefois). Reste le nord. La terre y fertile, les gisements métallifères célèbres, la contrées bien connue par des échanges de longue date (Dion appelle d’ailleurs les Vénètes des Belges).
Enfin, tout ça si la migration c'est faite à la fin IIe-début Ier, comme je le suppose. Mais elle pourrait très bien être antérieure.
Que dit l'archéologie ?