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Message Publié : 03 Oct 2009 14:15 
[quote="Thersite"]Alors voyons ça…
Ah, ça commence bien. « quand vous sacrifierez un homme, une femme, ou un enfant, ou .. » C’est nouveau. C’est quel verset ?
« pour faire un voeu (sacrifice votif) il sera a "l'eternel" (c.a.d mort) » lol C’est joli ces parenthèses explicatives. Alors comme ça, être à l’Eternel, cela veut dire mort ? Heureux de l’apprendre. Pourrais-tu dans ta grande sagesse m’expliquer les autres verset du même Lévitique 27 employant la même expression ? Par exemple, verset 30 « Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à l’Éternel ; c’est une chose consacrée à l’Éternel. » Toute dîme de la terre est morte ? Verset 34 : « Tels sont les commandements que l’Éternel donna à Moïse pour les enfants d’Israël, sur la montagne de Sinaï. » Ah d’accord, Moïse papote avec la mort. Etc.

Il n’est pas question de sacrifice, mais de dévouement. Non de meurtre rituel, mais d’esclaves consacrés. D’où l’interdiction de rachat (de la part du vendu au moins autant que du vendeur).
Le seul élément qui éventuellement peut-être interprété comme un sacrifice humain, c’est le verset 29. Mais j’en doute, je lis surtout ça comme une clause économique, une fin de non recevoir, l'annonce de l'impossibilité d'un affranchissement.

Si tu veux pousser des grands cris, choisis au moins correctement tes extraits. Ce n'est pourtant pas les allusions bibliques qui manquent à vue de nez...
Enfin, au moins t'as renoncé au cannibalisme, on a progressé mine de rien...

Bref, encore un sujet à la mord-moi-le…


que c'est joli, la vous faite preuve d'erudition.


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Message Publié : 03 Oct 2009 14:17 
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Jean-Pierre Vernant
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MATHILDE 22 a écrit :
Pédro a écrit :
Donc si je résume ; lorsque on dit "j'ai envi de te manger tout cru", il faut immédiatement prendre contact avec les autorités parce que je suis un Hannibal Lecter en puissance qui souhaite faire de toi son repas du soir.

Le "n'importe quoi de la bible" n'a en tout cas grand chose à voir avec l'histoire... C'est de la théologie qui m'est largement étrangère et si cela vous choque allez palabrer avec des prêtres pour leur exposer leurs erreurs. Je pense pour ma part que cela n'a rien à faire dans des discussions d'un forum histoire...


C'est très pratique, je suppose que les ecclesiastiques, vont me renvoyer vers les historiens. superbe
applaudissements.


Et donc vous resterez frustrée dans vos certitudes personnelles. Mais au final que vouliez vous? Convertir tous les membres de ce forum afin de mener une croisade contre les textes sacrés? Personnellement je m'en ... Bonne continuation.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 03 Oct 2009 14:25 
la seule chose qui m'interesse c'est la vérité, et je ne suis pas historien

je le repète je suis très croyante, et je suis la première certainement à ne pas avoir voulue voir des choses comme ça dans les textes "sacrés"

Et j'estime que ce voiler la face n'est pas une solution.

Non seulement je le conçois, mais c'est vrai que se sont des vérités qui font vraiment de la peine, mais je pense que soit on passe par dessus, soit en passe par dessous. (ref over top, stalone)
en outre je ne resterais pas frustrés dans mes croyance personneles, parce que il y a des historiens, qui n'ont pas été dupe, et que je suis en train d'etudier, par exemple J. Soler.


Dernière édition par MATHILDE 22 le 03 Oct 2009 14:39, édité 2 fois.

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Message Publié : 03 Oct 2009 14:29 
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Jean-Pierre Vernant
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MATHILDE 22 a écrit :
Pédro a écrit :
Donc si je résume ; lorsque on dit "j'ai envi de te manger tout cru", il faut immédiatement prendre contact avec les autorités parce que je suis un Hannibal Lecter en puissance qui souhaite faire de toi son repas du soir.

Le "n'importe quoi de la bible" n'a en tout cas grand chose à voir avec l'histoire... C'est de la théologie qui m'est largement étrangère et si cela vous choque allez palabrer avec des prêtres pour leur exposer leurs erreurs. Je pense pour ma part que cela n'a rien à faire dans des discussions d'un forum histoire...


j'ai bien peur que vous fassiez preuve de ce qu'on appelle
je ne veux rien entendre
et je ne veux rien savoir

changez donc de service, par ici on ne peut rien faire pour vous.

et je vais franchement vous accuser d'avoir voulu manger tout curu quelqu'un par exemple si ça peut vous faire plaisir

Mais je regrette je ne suis pas à la maternelle, et j'ai fort bien conscience de la différence entre le langage immagé et le langage réél, ce qui n'est pas votre cas.


Commencez par baisser d'un ton ma chère car je ne fais que répondre à ce qui me semble être une réaction passionnelle et non de l'histoire. Je montre simplement certaines faiblesses dans votre raisonnement. Mais c'est peut-être moi qui me trompe. Le langage symbolique de la religion comme l'a très bien montré Thersite reste largement étranger à l'interprétation littérale. Et si cela ne vous convient pas il ne faut donc pas dialoguer.

MATHILDE 22 a écrit :
que c'est joli, la vous faite preuve d'erudition.


Je pense que l'érudition de Thersite n'est pas vraiment à remettre en question. Voyez ses interventions diverses et variées et appréciez en la qualité.

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Message Publié : 03 Oct 2009 14:29 
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Jules Michelet
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Quand on parle de "sacrifice", c'est une offrande, quelque chose que l'on perd, quoi que ce soit, aussi bien un objet voué au monde divin qu'une plante, ou bien un être vivant, pour qui le sacrifice se termine bien souvent par la mort. Donc, l'expression de "sacrifice humain" évoque le fait que quelqu'un donne sa vie pour une divinité, ou un roi. Mais en fait l'expression n'est pas heureuse, puisque les "dons de personnes", souvent des esclaves (qui ne sont jamais que des "objets animés", propriété d'un homme au même titre qu'un meuble ou des aliments, selon la pensée antique) à une divinité, sont des sacrifices d'êtres humains, même si là ils ne sont pas tués. Donc ce ne sont pas des "sacrifices humains" au sens le plus courant de l'expression (là ou sacrifice = mise à mort). C'est ce qui est décrit dans la Bible hébraïque, et est bien attesté dans d'autres régions du Proche-Orient ancien, et probablement en Grèce et à Rome aussi. On parle parfois d'"oblats" pour évoquer ces personnes, et on en trouve beaucoup dans les temples de Babylonie, où ils sont employés aux travaux des champs dévolus à la divinité, dans ses ateliers, ses jardins, ses marais, etc. En aucun cas il n'y a de mise à mort, et encore moins de cannibalisme. On offre juste des serviteurs qui vont participer à l'entretien de la divinité, ce qui est le but de tout sacrifice. On sacrifiait des aliments, des boissons, mais aussi du mobilier, des vêtements, des divertissements (musicaux notamment) à la divinité. Tout ce dont a besoin un être qui a une place importante dans la société. Et dans les temps anciens, ça implique aussi des esclaves, en plus des assistants habituels (les prêtres, ministres du culte et donc de l'entretien de la divinité). Ignorer ce genre de pratiques, et donc le contexte de rédaction de la Bible hébraïque, est donc une nouvelle fois source de mauvaises interprétations ...


Dernière édition par Zunkir le 03 Oct 2009 14:35, édité 1 fois.

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Message Publié : 03 Oct 2009 14:33 
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Jean-Pierre Vernant
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MATHILDE 22 a écrit :
la seule chose qui m'interesse c'est la vérité, et je ne suis pas historien

en outre si des enfants ont été sacrifié, je crois qu'il méritent un minimum de respect

je le repète je suis très croyante, et je suis la première certainement à ne pas avoir voulue voir des choses comme ça dans les textes "sacrés"

Et j'estime que ce voiler la face n'est pas une solution.

en outre je ne resterais pas frustrés dans mes croyance personneles, parce que il y a des historiens, qui n'ont pas été dupe, et que je suis en train d'etudier, par exemple J. Soler.


Hé bien pour ma part n'étant pas du tout croyant, il me semble que les textes ne livrent pas du tout un message de la tonalité que vous invoquez et l'aimable participation de Zunkir me semble être claire. Les interprétations diverses et variés des textes est en tout cas, historiquement parlant, source de désaccords et de guerre depuis bien longtemps. Tout cela est à manier avec une extrême prudence et sans aucun sentiments qui eux mènent dans le travail d'historien à de bien mauvaises choses.

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Message Publié : 03 Oct 2009 14:35 
MATHILDE 22 a écrit :
que c'est joli, la vous faite preuve d'erudition.


Je pense que l'érudition de Thersite n'est pas vraiment à remettre en question. Voyez ses interventions diverses et variées et appréciez en la qualité.[/quote]

Ce qui ne veut pas dire qu'on soit érudit en toutes choses,
je parle d'humilité, et si possible de non vulgarité.


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Message Publié : 03 Oct 2009 14:37 
réponse à sinkur : il y a interpretations et " evidences"

on peut faire des evidences des interprétations, ça s'appelle de la démagogie au minimum.


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Message Publié : 03 Oct 2009 14:38 
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Parce qu'il n'est pas vulgaire de proclamez haut et fort que tout les textes et donc les croyants sont dans l'erreur? Que les historiens sont des menteurs? Vous appelez cela de l'humilité? Vous pensez avoir la solution, la seule, l'unique et que tous les autres se trompent et ensuite vous annoncez que Thersite n'est pas humble? Excusez mon audace mais cela me semble un peu déplacé.

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Message Publié : 03 Oct 2009 14:43 
figurez vous que j'aimerai mieux me tromper.

Mais je ne me trompe pas. en tout cas pour moi c'est malheureusement assez explicite,

ce passage du levitique 27
et de très nombreux autres.

Et je peux vous dire, que j'aurais vraiment voulu que ce n'y soit pas.
mais ce n'est pas moi qui est fait ni l'histoire, ni ecrit la bible.


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Message Publié : 03 Oct 2009 14:48 
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Mais votre certitude vous appartient mais cessez le prosélytisme. Vous aurez toujours face à vous des gens qui ne seront pas d'accord et ce n'est pas une solution de leur imposer votre vision des choses. Vous ne doutez point de votre interprétation c'est un fait, mais cela ne signifie pas à coup sûr que vous avez raison. C'est la base même de l'histoire ; nous ne faisons que des interprétations personnelles de faits anciens et il n'y a que part l'échange, le croisement des interprétations que ce qui s'est réellement passé parvient à poindre derrière les masses d'ombres qui se sont tissées au fil des siècles.

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Message Publié : 03 Oct 2009 14:52 
[quote="MATHILDE 22"][quote="Thersite"]Alors voyons ça…



sachez qu'il il y a les deux dans la bible,
puis que dans celle ci il y a eu des modification ultérieurs,
que dans tous les cas, si vous lisiez correctement le levitique

vous verriez qu'on ne rigole pas avec ce qu'on doit au sacrificateur.
qui est le premier né, les prémisses des récoltes, etc...
passage que je vous ai cité de la bible moi aussi.

et je crois que chacun est libre de rester sur ces position ou pas


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Message Publié : 03 Oct 2009 16:08 
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Plutarque
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Thersite a écrit :
Bon, bonbonbon…

Maharbal a écrit :
Dans le même temps, tu dis "lorsque d’autres occasions se présentent", ce qui veut dire dire finalement que ce n'est pas organique.

Ben oui… Je n’ai jamais dit qu’il était organique, ça c’est ta cuisine à toi, pas la mienne. J’ai dit et répété leur caractère exceptionnel, conjoncturel, mais irrégulièrement remis sur le tapis de manière identique (en 228, en 216 après Cannes et pas Trasimène, vers 114 et à l’époque de Pline, pour ceux qui furent mentionnés)

Maharbal a écrit :
Si ces sacrifices sont occasionnels, liés à des évenements majeurs, donc qu'on ne peut pas prevoir, c'est qu'ils ne peuvent être organisés dans le temps.

Je n’ai pas la moindre idée d’où tu sors qu’un rituel doit être saisonnier, ce n’est le cas d’aucun des dictionnaires que j’ai consulté. Un rituel de purification n’a pas à être saisonnier (mais il peut l'être, l'un n'exclut pas l'autre), mais irrégulier, fonction de la conjoncture et des besoins (épidémie, défaite…). Et c’est le cas de la plupart des sacrifices humains (le forum Boarium, sur l’Acropole d’Athènes, et éventuellement, les sacrifices d’enfants à Carthage). Lorsque Wiki (et les autres…) dit qu’ils sont « organisés dans le temps », cela fait référence à l’organisation de la cérémonie (donc à l’échelle de quelques heures ou de quelques jours), et pas à un calendrier annuel.
Je suppose puisque tu insistes que Hélène Benichou Safar (qui fouille le tophet de Carthage) dans le cadre de son travail a définit une typologie personnelle qu’elle a préalablement définit. Soit, cela a son utilité. Mais cette définition n’est valable que dans le cadre de son travail à elle, et n’a aucune vocation à devenir universel. D’ailleurs, dans un article de 1988 disponible sur Persée, elle utilise les mots rite et rituels comme tout à chacun (à moins que pour toi, un enterrement est un phénomène saisonnier, fixé dans le temps à une date précise et répétée).

Passons aux « scoops » :rool:
Maharbal a écrit :
le 1er est que le sacrifice humain serait organique à la religion romaine puisque "édicté" par les livres sybillins IoI

Je ne reviens plus sur son caractère « organique » que tu m’inventes, je reste sur le caractère rituel que je présente. Je ne sais pas ce qui te fais rire, puisqu’à chaque fois l’origine du rite commence par la consultation des livres sibyllins. En 228 (Dion, fgt 159 et Plutarque, Marcellus, 3 : « forcés d'obéir aux oracles des livres Sibyllins »), en 216 (Tite-Live, XXII.57.6 : « sur l'indication des livres sibyllins ») ou vers 114 (Plutarque, Questions romaines, 83 : « lorsque leurs livres sibyllins le leur ont ordonné» ; « les prêtres eurent ordre de consulter les livres sibyllins. Ils y trouvèrent des oracles qui prédisaient ces crimes, avec les malheurs qui en seraient la suite, à moins que, pour les prévenir, on ne sacrifiât à des génies deux Grecs et deux Gaulois, qu'on enterrerait tout vivants dans le lieu même. »). Explique moi ton fou-rire, que j’en profite.

Maharbal a écrit :
que Pline l'Ancien sous-entend une pratique moins exceptionnel que l'on pense

« Un homme et une femme, Grecs d'origine ou de quelqu'une des autres nations avec qui nous étions alors en guerre, ont été enterrés vivants dans le marché aux boeufs; et cela s'est vu même de notre temps. » Pline XXVIII.3.3. Pourtant, nulle autre mention. Idem d’ailleurs pour celui de 114, connu uniquement par une allusion de Plutarque. J’en déduis que si seulement trois sont explicitement mentionnés, d’autres ont été passé sous silence. Je remarquerai d’ailleurs la surprise de voir des Grecs sacrifiés en 228, le premier mentionné. Autant des Gaulois, je comprends, puisqu’ils menacent. Autant les Grecs… Je me demande donc s’il n’y a pas eu des précédents à une époque où les Grecs menaçaient (Pyrrhus ?). Pure supposition cette fois, à prendre comme telle.

Maharbal a écrit :
-2e scoop , "le cérémonial précis" du sacrifice carthaginois. Je te défies de me le trouver, Benichou Safar en personne ayant avoué son incapacité à le prouver étant donné le peu d'informations sur le sujet. Elle a juste confirmé justement que le sacrifice humain à carthage "n'avait rien de rituel".

HBS est archéologue. Elle est archéologiquement incapable au vu des faibles données de préciser le cérémonial. Tu remarqueras que même à travers le filtre de ta prose, elle ne le nie pas pour autant… Quand au caractère précis et non anarchique de la cérémonie, il suffit de lire les descriptions antiques, concernant Carthage ou la Phénicie. Certes, aucun récit complet et détaillé ne nous est parvenu à ma connaissance. Néanmoins, au gré des allusions, l’âge et la qualité des victimes sont définis (de jeunes nobles impubères, par tirage au sort ou volontariat), apparaît une procession avec fanfare, etc. Il est même possible que la date soit précise (des allusions tardives font état d’un sacrifice régulier, annuel).
Je peux te demander comment tu imagines ce cirque ? Une boucherie aléatoire, n’importe qui faisant n’importe quoi n’importe quant et n’importe où, l’essentiel étant que le sang coule ??

Concernant le sacrifice de Jupiter Latiaris, je rejoins la prudence de Pédro.
Certes, en tant qu’évêques, nos braves Pères de l’Eglise ne peuvent se permettre de mentir, pêché capital, mais question déformations et manipulations, ils sont champions. Je m’étais penché à l’occasion sur la fête des Bouphonies à Athènes, que Porphyre décrit abondamment. Au final, si la description du rituel semble juste, l’interprétation qui en est faite est complètement fantaisiste, et même, à l’opposé du sens réel (ou supposé).
Je présume qu’il en est de même pour les sacrifices à Latiaris. Il s’agit d’un des principaux sanctuaires du Latium, et je me rappelle vaguement de descriptions (Denys d’Halicarnasse ?) des sacrifices qui s’y prêtent. Il était question de bœufs, pas d’hommes… Le fait que ce sanctuaire fédéral latin prestigieux ne connaissent aucune allusion antérieure aux écrits chrétiens me fait sérieusement douter de leur réalité.
Mais elles doivent avoir base réelle, comme pour les Bouphonies. Une source intermédiaire de toute manière, peut-être une passage mal interprété, je ne sais.



Thersite, pour clore un desaccord qui n'existe pas en fait : tu admets donc que les sacrifices d'enfants à Carthage tels que présentés dans les textes gréco-latins - et repris de maniere sacerdotal par l'historiographie contemporaine jusqu'à il n'y a pas lgtps, presqu'à la manière de Flaubert - n'ont rien d'une cérémonie régulière, rythmée par le calendrier de l'époque (je n'étais pas d'accord avec le terme rite car cela implique des actions religieuses fixées dans le temps, régulièrement par rapport à un calendrier "annuel", comme les rites qui accompagnent Paques ou la pentecote par exemple auj. dans le calendrier chrétien ou l'aid el kebir ds la religion musulmane) ; que ce qui se passait dans le sanctuaire du lieu-dit Salammbô n'a rien a voir avec les cérémonies qui se déroulaient dans ce qu'on a appelé "tophet" dans la region syropalestienne antique.


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Message Publié : 03 Oct 2009 16:18 
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Jules Michelet
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MATHILDE 22 a écrit :
réponse à sinkur : il y a interpretations et " evidences"

on peut faire des evidences des interprétations, ça s'appelle de la démagogie au minimum.


D'abord mon pseudo c'est "Zunkir" ...

Ensuite, et pour être plus constructif, quand on interprète un texte en Histoire, on recours aux données que l'on a pour le contexte de rédaction de celui-ci, sur les connaissances qu'il donne de l'environnement politique et culturel/religieux de ses rédacteurs. Cela vaut pour l'étude de la Bible hébraïque en tant que source historique, et c'est ce que j'ai fait. Dans un forum tel que celui-ci, on attend que la discussion se porte sur des arguments historiques, de ce type, pas sur des questions de foi. Si votre foi vous empêche de raisonner comme le font ceux qui pratiquent la discipline historique, alors il vaut mieux aller en discuter sur des fora de théologie. Parce que sinon : au mieux vous aller rebuter tous les autres intervenants qui ne sont pas venus ici pour lire des discours de croyants exprimant leur foi, mais discuter d'histoire comme on le fait dans cette discipline ; ou au pire la discussion va être bloquée (voire arrêtée par la modération) vu son rythme de postage inversement proportionnel au rythme d'arrivée de nouveaux arguments historiques (pour résumer : la discussion est dans une impasse totale, ce n'est même plus une discussion d'ailleurs). Dommage car le sujet initial est plutôt bon.


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Message Publié : 03 Oct 2009 16:34 
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Jean-Pierre Vernant
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Localisation : Limoges
maharbal a écrit :
Thersite, pour clore un desaccord qui n'existe pas en fait : tu admets donc que les sacrifices d'enfants à Carthage tels que présentés dans les textes gréco-latins - et repris de maniere sacerdotal par l'historiographie contemporaine jusqu'à il n'y a pas lgtps, presqu'à la manière de Flaubert - n'ont rien d'une cérémonie régulière, rythmée par le calendrier de l'époque (je n'étais pas d'accord avec le terme rite car cela implique des actions religieuses fixées dans le temps, régulièrement par rapport à un calendrier "annuel", comme les rites qui accompagnent Paques ou la pentecote par exemple auj. dans le calendrier chrétien ou l'aid el kebir ds la religion musulmane) ; que ce qui se passait dans le sanctuaire du lieu-dit Salammbô n'a rien a voir avec les cérémonies qui se déroulaient dans ce qu'on a appelé "tophet" dans la region syropalestienne antique.


La plupart des pratiques sacrificielles romaines sont dictées par des circonstances ponctuelles et se déroulent pourtant selon des rites et rituels précis.

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