Merci Thersite pour ces précisions !

Dans ce débat, on apprend plus de choses sur les guerres puniques que sur le statut des gauloises laténienne, mais celui-ci reste très satisfaisant.

Je vais rajouter mes pierres à l'édifice commun...


L'argument des lois irlandaises n'a pas été retenu pour cause d'anachronisme et de trop grand éloignement géographique. Je pose néanmoins la question.
Qu'en est-il des lois Galloise contemporaine ? (eh oui... à Fidelma, je répond Cadfael...)
Certes, si l'éloignement chronologique demeure, géographiquement, on est néanmoins plus proche de la gaule (et en terre conquise par Rome), et les peuples du sud de l'ïle furent très proches des peuple belge.
Quels points communs ont les lois galloises et irlandaises ? Quelles sont leurs liens avec la loi romaine (Si les irlandais n'ont jamais subi cette législation, ils ont peut-être importé quelques principes légaux)


Pour commencer, oui je taxe le grand Jules de sale macho de misogyne car à coup sûr il l'était (comme 100% des hommes de son époque), mais de fait, il ne donne pas de nom féminin dans sa description de la guerre des gaules (la seule qui nous soit parvenue). des groupes de femmes anonymes sont néanmoins actrice dans son récit et peuvent influer sur l'action, notamment lors du siège d'Avaricum (elles empêchent la fuite de la garnison) ou celui de Gergovie (ou elles ont un rôle totalement décoratif, mais le récit de Gergovie reste suspect). L'épisode du siège d'Avaricum, quoique relativement peu réaliste à mes yeux, montre de la part des femme une liberté de parole inhabituelle pour l'antiquité (la gauloise est, chez les romains, réputé belle et forte en gueule).

Ensuite, une petite remarque. Une loi permettant l'émancipation de la femme n'implique pas nécessairement que la femme est émancipé au quotidien. Notre loi (en France et en 2011) est très protectrice envers les femmes et les points les plus machos du code civil napoléonien ont été expurgés depuis longtemps. Et pourtant, combien de femmes se font régulièrement tabasser par leur conjoint, et ce dans le plus parfait silence... Bref, les gauloises laténienne n'ont peut-être pas eu la chance des gauloise halstattienne et n'ont pu s'émanciper au même point.

Enfin tous les exemples cités dans la discussion semblent indiquer que la femme gauloise halstatto-laténienne semble bénéficier d'une liberté d'expression plus grande que sa consoeur greco-latine. En corollaire elle semble disposer de possibilité de promotion sociale active plus grande à savoir qu'elle peut plus facilement qu'une méditéranéenne s'émanciper d'une tutelle masculine. Mais cette dernière existe (au moins dans la société laténienne, aux valeurs fortement guerrières) et garde en général le contrôle des affaires.
En bref, je pense que si la femme celte n'est pas pied et poing liés face à l'autorité masculine, elle est cependant entravée de manière perceptible.

Sur les lois irlandaises ou galloises, j’avoue ma totale incompétence…

En ce qui concerne la fin de l’époque laténienne, nous avons peu de textes pour nous éclairer sur le rôle des femmes celtes. Tous les auteurs modernes qui ont ouvert ce sujet reprennent les mêmes textes de Tite Live, Strabon, Plutarque, Diodore de Sicile, Strabon ou César et interprètent ces textes, mais nous avons essentiellement des textes anecdotiques qui ne permettent pas d’en tirer des enseignements très sûrs, d’autant plus qu’ils ne se recoupent pas.
La seule certitude ma paraît être qu’à l’époque de César, il n’y avait pas de femmes à la tête des peuples qu’il a rencontrés (il n’aurait pas pu le cacher dans le cas contraire).

Si on remonte à la fin de l’époque hallstattienne, on observe l’émergence de résidences princières et de sépultures de cette aristocratie se distinguant par la présence d’un nouveau mobilier funéraire : char d’apparat à 4 roues, service à boire, objets spectaculaires venant de Grèce ou d’Italie.

Peu après, ce mode d’incinération se transmet aux tombes féminines et la fréquence des riches tombes de princesses peut faire croire qu’à cette époque des femmes ont pu jouer un rôle politique ou cultuel important.
Nous n’avons évidemment pas de textes pouvant nous éclairer sur ces modifications d’usages. La continuité de peuplement étant maintenant parfaitement démontrée, l’influence d’usages apportés par de nouveaux peuples ne peut plus être invoquée.
Ces nouveaux usages restent donc énigmatiques, comme le rôle exact joué par ces « princesses »…