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Message Publié : 10 Juil 2013 11:44 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 05 Oct 2005 20:39
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Localisation : Lyon-Vénissieux
Comment expliquer la disparition de certaines villes de l'antiquité aux noms prestigieux comme Leptis Magna, Djemila, Timgad, Olympie, Mycènes, Cnossos, Epidaure alors que d'autres villes de l'antiquité ont survécu parfois brillamment (Lugdunum, Rome, Londinum) ?
Y a t-il des facteurs éléments que l'on retrouve dans les villes disparues ?
(les destructions dues aux guerres et aux invasions peut-être ?)

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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Message Publié : 10 Juil 2013 11:54 
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Polybe
Polybe
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Inscription : 01 Juil 2013 19:00
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Localisation : Tours
Bonjour à tous,
Il me semble que dans certains cas, les catastrophes naturelles peuvent suffire à expliquer un abandon pur et simple de la cité.
Cordialement.
Alain.

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La mémoire est la sentinelle de la sagesse.


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Message Publié : 10 Juil 2013 13:18 
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Il y a de nombreuses causes à la disparitions des villes antiques. Il y a d'abord des facteurs environnementaux que certains qualifient d'écologiques : modification du climat, disparitions de forêts, de sources d'eau, ....
Il y a ensuite des facteurs géographiques ou géologiques. Quand un fleuve change de route à cause de l''érosion qu'il cause, il est évident que les villes se sont déplacées pour suivre le nouveau cours d'où elles tiraient leur subsistance. C'est aussi le cas avec les variations des côtes.

Puis, il y a des facteurs sociaux liés aux populations, qu'un peuple s'installe dans un espace délaissé et qu'il y prospère peut détourner à son profit le commerce qui avant profitait à une autre ville. Il y a ainsi parfois des "couples" de villes qui vont entrer en concurrence et qui vont être en compétition pendant des siècles avant que l'une d'entre elle accapare définitivement le commerce. Pour finir, l'une prospèrera et l'autre périclitera. Toujours dans les phénomènes sociaux, ou historiques : qu'une civilisation s'écroule, et les villes qui étaient en relation vont dépérir. Sans compter les villes de la civilisation qui s'est écroulée.

On a parfois tendance à considérer une ville comme un regroupement d'édifices, en fait, il faut tenir comptes de nombreux facteurs. La géographie est un point souvent déterminant et son influence change au fils des siècles. Être à l'abri derrière une boucle d'un fleuve est très intéressant pendant les périodes troublées. Une telle situation offre un espace de paix aux commerçants. Mais, en période calme, le fleuve empêche le développement du réseau routier, à moins de créer de nombreux ponts ... qui vont devenir autant de points faibles quand reviendront les temps troublés. Tandis qu'une ville située en rase campagne, à l'intersection de plusieurs voies de communication, ou mieux, au contact entre plusieurs voies et un fleuve, va prospérer en temps calmes. Mais, sera en grand péril si des troubles surviennent.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 03 Août 2013 0:44 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 26 Fév 2011 9:10
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Localisation : france
Ce qui m'interesse aussi c'est de comprendre combien de temps faut il pourqu'une ville disparaisse de l' histoire... Je pense par exemple à Pompei qui de plus est chronologiquement relativement proche de nous dans une periode historique ( temoignage ecrits antiques sur son existence nous sont parvenus)
Elle disparait en 79 ap JC et en gros il faut attendre 1800 ans pour en retrouver la trace !
Alors que je le répète des sources historiques ecrites existaient.
Je vous laisse imaginer quand des sources ecrites n'existent pas... la probabilité de retrouver trace de grandes villes. Combien faut il de temps à l'homme pour oublier le passé ... à priori peu de temps.


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Message Publié : 03 Août 2013 2:01 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 12 Mai 2012 3:13
Message(s) : 775
C'est une excellente question, je ne vais pas répéter ce qu'à dit Narduccio (qui a bien mis en évidence les multiples causes) mais je veux juste apporté un point : ce sont parfois les contemporains eux mêmes qui décident d’éclipser une ville au profit d'une autre. Vous évoquiez les cas de Timgad, Djemila... on pourrait à ce titre citer Kairouan qui fut fondé par les Arabes et devint une ville majeure du Maghreb médiéval face aux villes byzantines en déprise. De même, la création du Caire va éclipser Alexandrie. Madrid, en Espagne, fondée par Muhammad Ier (qui n'est alors qu'un point d'appui pour les musulmans) éclipse par la suite à l'époque moderne des villes autrefois majeures comme Cordoue ou Tolède.

Les exemples ne manquent pas, et nous pouvons affirmer que dans certains cas cela relève d'un choix politique des contemporains.


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Message Publié : 03 Août 2013 12:03 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
Il faut avoir à l'esprit que c'est leur oubli et leur abandon qui a sauvé les villes antiques redécouvertes à partir de la Renaissance.
Si elles avaient évolué sur place, dans leur jus, elles auraient été détruites par les nouveaux habitants, réutilisant les pierres, rasant les immeubles pour édifier des constructions nouvelles, faute d'avoir conscience de la valeur des monuments anciens et d'un patrimoine à préserver, un concept récent.
Que resterait-il d' Herculanum et Pompei sans les éruptions ? Et d' Ephese qui était au bord de la mer avec un port, Perge, Aphrodisias, Pergame, villes abandonnées construites par les grecs de l'Ionie en fonction du mode de vie gréco-romain hellenistique et des circuits économiques de l'époque
Par contre, voyez le Paris gallo-romain, il n'en subsiste presque rien en dehors des thermes de Cluny et d'un peu des arènes.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 13 Août 2013 10:09 
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Thucydide
Thucydide
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Inscription : 23 Avr 2013 19:19
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Ajoutons également le facteur idéologique (qui se rapproche de celui qu'a énoncé Saladin) qui peut parfois causer la disparition de certaines villes au profit d'autres cités. A ce titre nommons Akhetaton, la capitale égyptienne créée de toute pièce par le pharaon Akhenaton au XIVe siècle avant JC pour en faire la nouvelle capitale de son royaume, et dont l'effondrement découle de l'abandon d'une doctrine religieuse puisqu'a la chute du pharaon, la cité d'Aton est livrée aux sables du désert.


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Message Publié : 13 Août 2013 16:52 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 28 Déc 2011 12:34
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Localisation : St Valery/Somme
Bonjour,
Je m'interesse particulièrement à la gaule de l'antiquité tardive.
L'accés à 'eau est un éléments important dans l'évolution des villes pendant l'antiquité tardive. La disparitions des aqueducs et le besoins d'utiliser le fleuves comme protection a été le moteur d'un rapprochement de l'habitat du fleuve entre le Vème et le VIIIème siècle. Puis le besoin en énergie avec le developpement des moulins à eau entre le IX et le XIIème siècle on modifié considérablement le implantations. Avec un abandons de l'habitat gallo-romain comme à Lutèce, une reconversion des arche du grand pont en habitat à Somières. On se rapproche de l'eau, on crée des canaux pour irriguer la ville (Provins, Corbeil, Paris pour ce que je connais).

Un autre éléments à prendre en compte est la chute de démoraphie lors de la peste justinienne et le déplacement des centres de commandement. Paris se réduit à peau de chagrin et le palais mérovingien se déplace à Chelles, pareil pour Lyon qui voit se développer Vienne, pareil pour Trèves-Aix la Chapelle un peu comme cela s'est passé entre Rome et Ravenne.

Un autre éléments lié au développement du christianisme et surtout à la superstition. Les villes de tradition gallo-romaines contenait de nombreux temples et de nombreux fanum, les tombes païennes implantée le long des routes ou dans des nécropoles. Il est probable que le petit peuple christianisé ait eu peur des fantomes ou ait eu une aversion profonde pour s'installer dans ces "quartier latin". Leur démolition méthodique et organisée à partir du IVème siècle et les four à chaux ont été plus motivés par une sorte d'exorcisme que par des besoin réel en materiaux de construction, sachant que c'est le bois et le torchis qui prédomine pendant tout le haut moyen age. C'est par exemple le cas de Briga une bourgade gallo-romaine qui a été abandonnée au IVème siècle et recouverte par la forêt d'Eu mais on peu siter aussi Glanum prés de Saint Rémi de Pvce.

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Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)


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Message Publié : 13 Août 2013 17:43 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Granite a écrit :
Ajoutons également le facteur idéologique (qui se rapproche de celui qu'a énoncé Saladin) qui peut parfois causer la disparition de certaines villes au profit d'autres cités. A ce titre nommons Akhetaton, la capitale égyptienne créée de toute pièce par le pharaon Akhenaton au XIVe siècle avant JC pour en faire la nouvelle capitale de son royaume, et dont l'effondrement découle de l'abandon d'une doctrine religieuse puisqu'a la chute du pharaon, la cité d'Aton est livrée aux sables du désert.


La plupart des grands centres de "pèlerinages" païens surent devenir des grands centres de pèlerinage chrétiens. Parfois grâce à la tombe du saint local qui a évangélisé la région et chassé les païens du lieu ...

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Message Publié : 13 Août 2013 18:10 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
C'est exact, les sanctuaires et les lieux sacrés furent transformés en lieux chrétiens. Sauf quand la récupération était trop difficile.
Mais les villes abandonnées dans le monde grec et romain pour des raisons religieuses. Je n'en vois pas beaucoup. Les raisons sont autres presque toujours, il me semble du moins ayant visité l'Italie, la Grèce et la Grande Grèce hellénisée.
On voit souvent les habitants refaire une ville ailleurs, dans un lieu plus approprié au nouveau mode de vie plus rural et moins lié au commerce international de l'antiquité, sur un axe de circulation modifié.
Il y a beaucoup de cas de continuation des villes, en abaissant et cachant les temples, en les transformant et en détruisant les statues paiennes. Comme la montagne sainte Geneviève où on rase le temple et le forum romains et plusieurs thermes et théatre, en laissant les thermes de Cluny ...

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Message Publié : 14 Août 2013 22:35 
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Thucydide
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Inscription : 23 Avr 2013 19:19
Message(s) : 30
Je crois que dans votre analyse, vous insistez énormément sur le facteur religieux, mésestimant par la même occasion l'ensemble de facteurs sous entendus derrière le terme "idéologique" : peut être n'ais-je pas assez insisté sur lesdits facteurs lors de mon précédent post, ce qui a pu fausser votre compréhension. Le terme "idéologique" englobe un large panel de domaines allant des croyances religieuses aux doctrines politiques. C'est sur ce dernier que je veux insister (ce que j'aurai du faire précédemment) et sur lequel vous avez fait impasse.
Voyez vous, les décisions politiques influent parfois dans la disparition de certaines cités antiques. Sinon, comment expliquer autrement que par un choix politique le fait qu'Alexandre le Grand ait décidé d'incendier Persépolis un an après sa chute alors que d'autres villes comme Babylone ont été épargné ? Alexandre a mûrement réfléchie sa décision, la "cité des Perses" étant le cœur idéologique du pouvoir politique achemenide, la population n'étant pas acquise à la cause de l'envahisseur, il fut par conséquent décidé de la détruire complètement afin d'éviter tout soulèvement.
Le facteur politique est également couplé au fait religieux parfois. Ainsi, à la mort d'Akhenaton, la fin du culte rendu au dieu unique, Aton, et le déplacement de la capitale politique du pays causent la chute d'Akhetaton.
Le même constat est fait à Memphis : la décision des envahisseurs romains de préfèrer Alexandrie, plus ouverte au monde et a la culture romaine que ne le fut la vieille "Forteresse du Mur Blanc" porteuse des traditions antiques de la culture égyptienne, condamna Memphis au déclin.
Même si les facteurs idéologiques ne viennent pas forcément à bout des villes qui en subissent les effets, il peut advenir toutefois que dans certain cas, elles s'en retrouvent dramatiquement affaiblies au point de décliner définitivement. Sinon, comment expliquer la disparition autrement que par ces facteurs de villes telles que Memphis, Akhetaton ou encore Persépolis ? Je doute que des cas similaires doivent être nombreux mais ils existent toutefois.


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Message Publié : 15 Août 2013 16:29 
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Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
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Il me semble que dans le cas des "villes neuves" du type Akhetaton et Persépolis, l'abandon est assez simple à expliquer : fin de la volonté politique qui a présidé à leur création, déconnexion du tissu local qui n'appelait pas à l'existence d'une grande ville ; c'est évident dans le cas de Persépolis, qui n'a d'ailleurs jamais été une grosse agglomération mais était surtout une ville-palais. En fait l'ancrage régional des cités compte pour beaucoup dans leur capacité à subsister aux aléas politiques et militaires, notamment si elles se trouvent au milieu d'une plaine fertile et au carrefour de routes commerciales importantes ; d'ailleurs des fois le déclin d'une cité se traduit par l'émergence d'une nouvelle ville dans le voisinage, qui reprend son rôle de tête du tissu urbain régional (cf. Séleucie du Tigre => Ctésiphon => Bagdad, et pourquoi pas Memphis => Fustat => Le Caire ?). Mais certaines villes atteignent une telle importance qu'elles finissent par se suffire à elle-même grâce à leur ancienneté et leur prestige qu'elle qu'en soit l'origine ; Rome, Athènes ou Jérusalem sont des exemples marquants. Il me semble qu'il y a assez peu de cas de grandes cités antiques totalement désertées et jamais remplacées par un autre centre régional voisin ; Babylone ou Thèbes d’Égypte à la rigueur. Les cités qui ont disparu étaient souvent de taille réduite ou moyenne, même quand elles ont été à la tête de puissances politiques majeures (comme Sparte ou Hattusa). En fait comme souvent on trouvera quelques constantes, mais beaucoup de variations selon les cas.


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Message Publié : 15 Août 2013 18:18 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
Très bien. Je crois beaucoup à l'influence du facteur économique dans les disparitions de ville, dans de nombreux cas du moins. Ainsi à Ephèse la magnifique, la mer recule, le port n'est plus actif, la ville se déplace ailleurs, sur un emplacement plus conforme à un commerce avec transport terrestre, là où Saint-Jean se serait retiré avec la mère de Jésus. Quelques kms plus loin.
Alexandrie est d'une telle prospérité commerciale lors de la conquête que les romains n'hésitent pas à perpétuer cette ville, capitale au demeurant des Ptolémées, souverains grecs hellénisés.
Mais Alexandre lui avait voulu marquer son passage en créant une ville nouvelle, loin de la capitale des pharaons et située au bord de la mer dans un site approprié à un grand port et plus stratégique. Un transfert politique et commercial. Un bon choix, la ville continue.
Mycènes disparait pour des raisons politiques mais aussi à cause de sa situation déplorable pour l'économie, sur une colline. Une petite ville effectivement.

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Message Publié : 15 Août 2013 19:24 
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Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
Message(s) : 3091
Alain.g a écrit :
Mais Alexandre lui avait voulu marquer son passage en créant une ville nouvelle, loin de la capitale des pharaons et située au bord de la mer dans un site approprié à un grand port et plus stratégique. Un transfert politique et commercial. Un bon choix, la ville continue.


C'était effectivement un très bon choix du point de vue de la conjoncture : le commerce méditerranéen était alors en plein essor, et l’Égypte n'avait pas de port donnant sur celle-ci car elle était encore peu tournée vers le mer, et que ses capitales traditionnelles étaient axées sur le Nil, qui était (entre autres) son principal axe de communication. La création de Naucratis au 7e siècle laissait entrevoir ce basculement. Mais a contrario d'autres colonies fondées par Alexandre ont eu moins de postérité, sans doute parce qu'elles ont été moins présentes dans les circuits d'échanges, alors que la Méditerranée est restée un espace commercial actif.

Alain.g a écrit :
Mycènes disparait pour des raisons politiques mais aussi à cause de sa situation déplorable pour l'économie, sur une colline. Une petite ville effectivement.


Mais d'autres sites de colline de l'époque mycénienne ont perduré, ne serait-ce qu'Athènes dont l'Acropole était sans doute une forteresse semblable à celle de Mycènes. La mort du centre politique mycénien est sans doute la véritable cause du déclin du site, même si on ne saura sans doute jamais quelles en furent les circonstances exactes.

Pour savoir pourquoi les villes disparaissent, il faut s'interroger sur les causes de leur apparition, puisqu'on peut alors supposer que c'est la disparition de celles-ci qui explique la fin de la ville. On peut donc renvoyer aux explications avancées pour l'apparition des cités au début de l'Antiquité (en Mésopotamie, Syrie et Égypte) :
* Le facteur politique avant tout : les villes sont les centres des États en gestation, ainsi que des institutions qui en assurent le fonctionnement et encadrent la majorité de la population ; secondairement il y a des capitales provinciales, version miniature des capitales des royaumes.
* Le facteur religieux ensuite, les grandes capitales politiques étant souvent des grands centres religieux (l'un ne va pas sans l'autre).
* Le facteur économique : la ville est un centre de gestion économique pour la campagne alentour, un centre de consommation, un espace d'échanges avec ses grands marchés, notamment à vocation "internationale".
Avec le temps il me semble que les facteurs religieux et économique prennent plus d'autonomie par rapport au politique, au point qu'on peut justifier la persistance d'une cité grâce à son rôle économique voire religieux. J'ai quand même du mal à trouver des exemples de villes dont le déclin soit causé par une perte de statut religieux (merci pour toute suggestion), tandis que c'est facile de trouver des disparitions de cités suite à des bouleversements politiques ou économiques.


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Message Publié : 16 Août 2013 14:53 
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Salluste
Salluste
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Inscription : 30 Jan 2009 22:17
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Zunkir a écrit :
J'ai quand même du mal à trouver des exemples de villes dont le déclin soit causé par une perte de statut religieux (merci pour toute suggestion).

Delphes ou Olympie.


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