En considérant l'Orient (ici je parle du monde non musulman) et l'Occident, on remarque que l'un est le produit de deux influences culturelles majeures, l'Inde et la Chine, tandis que le dernier est plutôt le fruit de la Grêce et de Rome... Or j'ai remarqué que l'on peut faire des parallèles assez curieux entre la Grêce et l'Inde d'une part, et Rome et la Chine d'autre part, avec en plus le fait que chacune des deux civilisations ont vu leur rencontre pérénisée avec d'une part le bouddhisme pour l'Inde et la Chine, et le christianisme pour Rome et la Grêce...

Au niveau des parallèles que l'on pourrait faire, l'Inde et la Grêce ont chacune contribuée à la naissance d'une très riche philosophie, d'arts qui ont su évoluer, et ont pu servir de terreau où l'acculturation et la diffusion de grandes religions ont pu se réaliser: le bouddhisme pour l'Inde et le christianisme pour la Grêce... Ne serait-ce qu'au niveau de l'Histoire...

Pour Rome et la Chine, on peut faire le parallèle entre deux grands Empire où le droit et l'armée étaient très présents, où la romanité/latinisation d'une part et la sinisation d'autre part étaient encouragées politiquement, et qui ont été menacés à d'innombrables périodes de l'Histoire par des invasions barbares, et affiliées...

Ne trouvez-vous pas cela troublant que des entités culturelles si lointaines l'une de l'autre aient des parallèles aussi saisissants?

Je ne trouve pas que cela soit vraiment troublant...On peut trouver d'autres exemples d'évolution en parallèle comme la découverte de l'agriculture en différents endroits du globe qui pourtant n'avaient aucun contact entre eux (enfin ça reste à prouver)...de plus vous avez montré dans un sujet précédent qu'il y avait des liens commerciaux entre l'Orient et l'Occident à cette époque donc également des échanges d'idées et de concepts et ce qui plaisait était gardé....Quand aux invasions "barbares" , les pays riches et puissants attirent souvent ce genre de "civilisations" qui veulent prendre une part de ces appétissant gateaux....enfin c"est mon avis.

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Ne jamais cracher au visage d'un homme sauf si sa barbe brule...

Des découvertes plus ou moins simultanées ou des influences réciproques, c'est quand même autre chose que des évolutions parallèles de civilisations, distantes l'une de l'autre, et qui aboutissent à des aires culturelles où des ressemblances troublantes peuvent être constatées...

Personnellemnt cela ne me trouble pas outre-mesure car ces grandes puissances ont des traits qui pour moi ne sont pas exclusif.
Le droit développé est le propre de civilisations fortes et à l'esprit rigoureux.
L'armée est nécessaire à toute puissance.
L'idée de barbare est commune à toute civilisation à teendance hégémonique. Elle est d'ailleurs le plus souvent matinée de xénophobie.

Voilà pourquoi cela ne me perturbe pas véritablement. Je serais plus interloqué par la découverte simultanée de la roue dans deux pays distants, isolés et sans contact l'un avec l'autre

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin

Si , comme vous l'avez dit , les Grecs et les Romains avaient des contacts commerciaux avec ces deux puissances orientales en quoi est ce troublant de retrouver des traces de ces civilisations les unes chez les autres???Les routes ne colportent pas seulement des marchandises , non??Enfin pour moi ces influences réciproques sont probablement un des facteurs de cette évolution et je trouve que l'analyse d'Hannibal peut également justifier ce parallélisme....
Sinon que proposez-vous??

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Vous vous arrêtez à Rome et à la Chine, alors que l'Inde et la Grêce répondent à d'autres exigences: j'aurais d'ailleurs pu rajouter à leur égard qu'ils avaient en commun un émiettement en petits territoires à de nombreuses époques, et de rares constitutions d'Empire ou de grands royaumes au cours d'autres périodes historiques...

Sinon Icarius soyez sérieux: vu les distances, les relations entre ces deux empires ne pouvaient être que commerciales et diplomatiques, les influences culturelles les plus marquantes se faisaient plutôt à partir d'aires culturelles proches: influences indiennes grâce au bouddhisme en Chine, et influences grecques à Rome grâce aux courants philosophiques, puis le christianisme (mais bon là c'est l'Antiquité tardive...)

Pourquoi des échanges commerciaux et diplomatiques empecheraient des échanges culturels totocapt???Justement le commerce et la diplomatie exporte la culture d'un pays non?Par exemple on retrouve dans des vetements traditionnels marocains des motifs et des techniques spécifiquement chinoises....Celles ci ont surement été ramené par des pèlerins marocains qui ont rencontrés des pèlerins chinois musulmans à la Mecque...Et le mode de vie américain actuel et sa culture n'est-il pas diffusé par le commerce et la diplomatie?
Sinon , si je me trompe , expliquez moi pourquoi...

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... Tout simplement parce que les empires étaient trop éloignés l'un de l'autre, les relations plus occasionnelles que soutenues, et que les pays intermédiaires régulaient ces relations et étaient les premiers bénéficiaires de ces influences... En tout cas pour la Chine, c'est parlant; pour l'Inde, on peut trouver diverses influences, je le concède, mais c'est parce que la distance et les obstacles géographiques étaient moins importants que ceux de la Chine... Par exemple, lorsque la soie apparaît à Rome, les romains ignorent tout de son pays d'origine. Il n'est pour eux que celui des Sères, localisé aux confins du monde connu, pays qu'ils distinguent d'une Chine elle aussi mystérieuse, appelée Thina, terme qui vient sans doute du nom de l'empire des Qin fondé en 221 av JC...

Les romains n'ont au premier siècle av JC aucune relation directe avec les chinois mais, depuis la conquête de la Syrie, ils sont entrés en relation avec le puissant empire parthe qui assure sans partage le commerce caravanier depuis l'Asie Centrale. Les chinois n'ont qu'une connaissance vague de l'empire romain fondée sur les dires des ambassadeurs et des marchands. En 97, le général Pan Chao chargea un de ses lieutenant, Gan Ying, d'aller jusqu'au Daqin, le Grand Qin, c'est-à-dire l'empire romain. Il lui fallait pour cela traverser le territoire des parthes. Ces derniers ne voulant pas que des liens directs se tissent entre la Chine et Rome et ils l'engagèrent à renoncer. Ce qu'il se résolu à faire...

Ce n'est qu'en 166 que serait arrivé par voie maritime à la cour de Chine un personnage se présentant comme l'ambassadeur de l'empereur Marc Aurèle Antonin. Mais il n'est pas certain que ce voyageur soit réellement venu de l'empire romain... En tout cas cela ne changea pas la donne: les connaissances que les empires romain et chinois avaient l'un de l'autre ressortaient de l'imaginaire et au merveilleux: pays étranges, mystérieux, et aussi pays de cocagne... Tout ça pour dire qu'il ne suffit pas à des relations commerciales et diplomatiques à établir des influences culturelles majeures: car elles doivent être plus que ténues et étalées dans le temps pour que ces dernières s'inscrivent dans l'Histoire!...