Alors rapidement, pour Joseph de Maistre, le compromis avec la Révolution, vous oubliez tout de suite
. Comme Bonald, il demande à tout prix le retour à un ordre ancien idéalisé ; pour résumer ignominieusement et taillader dans le vif, il part du principe que, l'homme étant postérieur à la société dans laquelle il est né, il ne peut pas prétendre la changer. Et aussi que les révolutionnaires sont méchants (bon ok ok, là je caricature, mais il faut aussi dire que son discours est très bien structuré et qu'il a un sens de la rhétorique qui le sert). Lamennais, ça dépend quand, il n'a pas vraiment la même vision du monde en 1817 (bien ultramontain quand même) que vingt ans plus tard.
Le but de la Restauration, c'est de faire renaître cette "union du Trône et de l'Autel", elle n'y parvient pas concrètement mais ça reste le but de l'opération. L'Eglise s'affirme beaucoup grâce à l'aide de l'Etat (le revers de la médaille étant que quand vous n'êtes pas pour les Bourbons vous n'allez pas être pour l'Eglise gallicane non plus) et, si la déchristinanisation a beaucoup atteint les hommes, la pratique des femmes a été moins touchée ; c'est aussi pour cela qu'on passe par elles. Il y a pas mal de moyens : les missions, le renouveau des ordres surtout féminins, les tiers-ordres pour ceux qui veulent rester dans la vie civile, l'organisation d'oeuvres de charité qui permettent en partie une mainmise sur certaines parties de la société etc. 1830, c'est peut-être anticlérical, mais c'est aussi l'année où il y a eu le plus d'ordinations.
Cela dit ce n'est pas exclusivement dû au catholicisme, le Réveil protestant a aussi eu son rôle à jouer, en particulier dans la diffusion de l'écrit.
Maialen