Louis-Auguste a écrit :
Sébastien D. a écrit :
Ainsi, ceux à qui les Bourbons avaient promis au peuple français le respect des libertés d'opinions et le pardon à ceux qui avaient servi l'Empereur et la nation, se sont vus bafoué leurs droits, et comme si les pillages, les exactions ne suffisaient pas à la triste note du retour des Bourbon, les Français virent avec horreur leur terre occupée pendant trois à cinq ans par des armées de brigands élevées au nombre de cent cinquante mille hommes, le paiement des indemnités de guerre et nos frontières restreinte aux anciennes frontières de 1790.
Si la France a été réduite à ses frontières de 1790 en 1815, c'est bien à Napoléon qu'on le doit !
Vraiment ? C'est étrange: les bons Alliés du roi ne faisaient pourtant la guerre qu'au seul Napoléon, mis au ban des nations -comme chacun sait- et revenu au pouvoir par le biais d'un coup d'état militaire, organisé par des soldats factieux et félons...
Par contre, Louis-Stanislas-Xavier, était toujours roi de France en titre et d'ailleurs, ses partisans aidèrent fortment la coalition: des généraux, comme Bourmont; des officiers, comme du Barail à Waterloo; et des gentilshommes, en Vendée, en Anjou, avec leurs paysans (ce qui soulagea d'autant les anglo-prussiens).
On pouvait concevoir l'indemnité de guerre, qui aurait pu -par courtoisie- être rebaptisée "quote-part des Français pour la libération du royaume", comme la participation du roi aux frais communs contre le tyran. Il n'en fut rien: que voulez-vous, chassez le naturel, il revient au galop...
Citer :
Je rappelle qu'en 1814, après la chute de l'Empire, la France avait conservé ses frontières de 1792, n'avait pas été soumise à une indemnité de guerre. Conformément à la volonté de réconciliation nationale de Louis XVIII, l'administration n'avait guère été épurée. A la chambre des Pairs, sur les 149 nommés, 103 sont sénateurs ou maréchaux d'Empire.
Elle aurait pu conserver infiniment mieux: c'était affaire de caractère et d'intelligence, toutes choses qui dépassaient les talents de Talleyrand. Quant au roi, il fut bien content de se satisfaire du "pré carré" de son frère. C'était manquer singulièrement de clairvoyance.
Citer :
C'est le Vol de l'Aigle qui a coûté cher au pays mais, bien sûr, ses conséquences sont portées au passif de la Restauration plus qu'à Napoléon. C'est fort commode.
Napoléon a joué et a perdu, mais "on" l'y a un peu aidé. Et puisque ces fameux alliés étaient si pleins de bonnes promesses envers le roi, on s'étonne qu'ils soient devenus si âpres au gain après la "victoire commune"!
Citer :
Oui, la Seconde Restauration s'ouvre sous de bien sombres auspices : la France vaincue retrouve ses frontières du 1er Janvier 1790, doit verser une indemnité de guerre de 700 millions de francs en 5 ans et subit l'occupation étrangère qu'elle paie de ses deniers.
Mais dès 1817, Louis XVIII obtiendra la fin de cette occupation et c'est tout à son honneur (alors que l'occupation devait durer, au minimum trois ans.)
Aurait-il été trompé par ses bons amis ? Ne pouvait-il pas les mettre en garde ? Qu'un fils de Saint-Louis avait assez de Du Guesclin dans les rangs des maréchaux de "l'autre" pour leur faire rendre gorge ? On aurait peut-être vu ces messieurs venus en fourgon (de l'étranger), changer de couleur ? Mais pour le savoir, il aurait peut-être fallu oser tenir ce langage, ce qui ne semblait pas appartenir aux attributs du frère de Louis XVI...
Citer :
Oui les ultras ne reviennent en 1815 que dans l'idée de se venger de ceux qui ont acclamé le Vol de l'Aigle.
Oui, les anciens pays chouans et le Midi, principalement, voient se développer une sinistre Terreur Blanche qui n'a rien à envier à celle de 1793 par certains côtés.
Mais la situation, à l'été 1815, est totalement différente de celle d'avril-mai 1814.
C'est la faute à qui donc ? C'est la faute à Napoléon, bien entendu...