Bonjour,

J'ai mis en doute le témoignage d'une tante qui prétendait avoir entendu ses grands parents parler des exactions autrichiennes à Moirans dans l'Isère (20 km à l'ouest de Grenoble. Je viens de m'apercevoir sur ce forum et ailleurs sur internet que la chose était possible... d'où mon besoin de confirmation avant de prononcer des excuses piteuses. La tante en question est âgée de 70 ans, ses grands parents ont donc pu connaître la période 1815.

Question : peut-on savoir si Grenoble et sa région ouest (en direction de Lyon) ont connu une occupation autrichienne vers 1815, cette occupation a-t-elle pu être aussi redoutable que ce qui lui a été rapporté sachant que j'ai cru comprendre que les autrichiens s'étaient plutôt bien comporté dans l'ensemble à cette période.

merci

klavius

L'occupation est possible puisque le département de la Loire plus à l'Ouest mais proche était occupé durant la première partie de 1814. Il suffit de chercher dans quelques ouvrages d'histoire du département, aux archives même série M administration, il doit y avoir des traces de cette occupation.

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

En 1944 en revanche c'est sûr et certain les gebirgsjâgers autrichiens ont ratissé les massifs montagneux de l'Isère,ce sont eux qui ont massacré les blessés rassemblés aux grottes de la Luire

Sans remettre en doute la question, êtes-vous sûr de la date de 1815? Car moi, cela me semble particulièrement improbable. Si votre tante a 70 ans, elle est née en 1940. Même si l'on admet qu'en 1815 ses grands-parents aient eu seulement 10 ans, cela fait des naissances autour de 1805. Je vois mal comment, en 135 ans, seulement 3 générations peuvent se succéder... A moins de faire des enfants à 70 ans... Les grands-parents de quelqu'un né vers 1940 sont nés en gros entre 1870 et 1900.

Ceci dit, ses grands-parents ont pu évoquer des souvenirs familiaux liés à cette occupation sans l'avoir eux-même vécu.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

l'Isère fait bien evidemment partie de la zone d'Occupation Autrichienne en 1815, de l'été à l'hiver suivant,
puisque la ligne de demarcation lui délivre grosso modo le gros quart Sud-Est de la France, voir notre fil :

viewtopic.php?f=42&t=9908

les temoignages qui remontent de ces occupations dans les departements sans atteindre le registre ultra-répressif de l'allemande durant la Seconde Guerre Mondiale font état de demandes exhorbitantes, vexations, et à l'occasion des incidents avec les troupes, bref le comportement de la soldatesque en pays conquis,
ici et là la mémoire populaire garde l'histoire d'un kaiserlich ou de "Cosaques" (surnom souvent retenu quand bien même ils sont austro-hongrois) qui reposeraient au fond d'un puits, ou des histoires de la même veine, et qui auraient un peu trop abusé de la patience populaire et provoqué sa colère...

des excuses à Tantine s'imposent

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"A moi Auvergne"

Nous avons eu la même situation un peu plus au nord en 1814 puisque les alliés ont traversé la Suisse pour déboucher dans l'Ain.
L'occupation par les Autrichiens fut également un peu rude.

Ce terme de cosaque n'est pas étonnant pour désigner certains membres des troupes autrichiennes. Il s'agissait sans doute plutôt des membres plus ou moins réguliers des troupes de la frontière ottomane, croates et serbes qui avaient la même mauvaise réputation mais combattaient principalement à pied. A Ambérieu-en-Bugey, le lieu du camp des cosaques (contexte de 1814 et armée d'invasion autrichienne mais aussi russe et non d'occupation) est désormais un parking et un boulodrome. Une association locale ayant son siège ici s'appelle l'amicale Joyeux cosaque en souvenir. La peinture qui orne la façade (je la mettrai à l'occasion) représente plus un hussard hongrois qu'un cosaque au service de la Russie, preuve des confusions sur ces types pas très sympa qui vous envahissaient.

Globalement, l'occupation par les alliés de la France de 1815 est un phénomène méconnu et passionnant. Cette occupation à pu durer jusque dans les années 1820 dans certains coins. Elle n'a quand même pas trop été méchante, à l'exception des éléments irréguliers. Les officers étant plutôt francophiles mais les troupes étaient craintes.

Ce qui est intéressant ce sont les rumeurs et les phénomènes de peur. Dans les Monts du Lyonnais, la commune de Saint-Médard en Forez est "visité" trois fois par les Autrichiens en 1814, selon les dires du curé le célèbre curé janséniste François Jacquemont.
En 1815, il déclare ne pas pouvoir se réfugier dans les contreforts du massif central, devant l'effroi de ses paroissiens causé par les rumeurs de l'arrivée prochaine des Autrichiens.

De même il est étonnant de voir que les époques des Cents-Jours et de la Première restauration sont peu étudiées, du moins militairement. Sûrement cela est dû au fait que Napoléon occupe une place primordiale pour l'époque et que son aura est plus attirante, dommage.

C'est pour creuser ces questions que j'avais demander dans la section bibliothèque de la rubrique sur la Révolution si l'on connaissait des mémoires de soldats ou généraux autrichiens, allemands et autres qui avaient pu occuper la France à ce moment afin d'avoir un nouveau point de vue.

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"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Entre oncle et neveu il peut y avoir des décalages surprenants. Dans ma famille il y un cas d'un décalage d'un siècle entre un oncle et un neveu. Il suffit que les deux frères soient déjà très décalés et que le deuxième aient encore un enfant très tard.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

je vous remercie pour vos diverses contribution, j'ai refait mes calculs, en effet il est peu probable que ma tante ait entendu ses grands parents parler d'évènements qui se seraient déroulés en 1815, ses arrières grands parents plus vraisemblablement ou encore des récits de famille. Je vais fouiller la question avant de me confondre en excuses.
Mon intérêt pour cette période a été relancé, depuis l'incident familial déjà évoqué, par la lecture d'une nouvelle intitulée "Le tambour-Major" d'un certain René Baumer, dans laquelle il est question d'un duel entre un vieux grognard et un jeune autrichien de l'armée d'occupation pour une histoire de subornation de jeune fille par l'occupant à Vaux en Velin dans le Rhône. La qualité de la documentation et la présentation de cette nouvelle laissent penser que le contexte historique a dû faire l'objet de recherches poussées ou de témoignages indirects. Lecture d'un intérêt anecdotique plutôt qu'historique je vous l'accorde.

Klavius

texte rédigé 40 ans aprés sur l'invasion de 1814 et l'occupation de 1815 à Grenoble

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... .r=.langFR

pages 1 à 85
Bulletin de la Société de Statistique des Sciences Naturelles et des Arts Industriels du departement de l'Isère 1856

aussi des écrits sur le même thème pour la Saône-et-Loire (Chalon-sur-Saône & Tournus), l'Ain, l'Ardèche pour citer ceux que j'avais découvert

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"A moi Auvergne"

Merci à Grégoire de Tours pour cette indication documentaire des plus pertinentes.

Klavius