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Message Publié : 22 Nov 2010 12:16 
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Hérodote
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Inscription : 30 Sep 2010 14:49
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Bonjour, je suis tombé sur un texte de Jules Michelet (tiré de son livre Le Peuple), et j'aurais aimé quelques explications concernant un passage un poil obscur pour moi. Le voici:

"En 1842, la filature était aux abois. Elle étouffait; les magasins crevaient, nul écoulement. Le fabricant terrifié n'osait ni travailler, ni chômer avec ses dévorantes machines; l'usure ne chôme pas; il faisait des demi-journées, et il encombrait l'encombrement; les prix baissaient, en vain; nouvelles baisses, jusqu'à ce que le coton fut tombé à six sols. Là, il y eut une chose inattendue. Ce mot, six sols, fut un réveil. Des millions d'acheteurs, de pauvres gens qui n'achetaient jamais, se mirent en mouvement. On vit alors quel immense et puissant consommateur est le peuple, quand il s'en mêle. Les magasins furent vidés d'un coup. Les machines se remirent à travailler avec furie; les cheminées fumèrent [...] Ce fut une révolution en France, peu remarquée, mais grande révolution; dans la propriété, embellissement subit dans le ménage pauvre: linge de corps, linge de lit, de table, de fenêtres; des classes entières en eurent, qui n'en avaient pas eu depuis l'origine du monde."

- Tout d'abord, savez vous quelle était, en 1842, la situation de la filature française ? Est-ce réellement cette asphyxie dont nous parle Michelet ? A quoi est-ce du ?
- Ensuite il nous parle d'une baisse des prix qui a encouragé la consommation, et même d'une certaine révolution. De quoi parle-t-il exactement ? J'ai songé au développement de la manufacture et du machinisme ?

Bref, ce passage me laisse assez perplexe, d'autant que je connais un peu l'outrance de son style, qui tend à exagérer certains faits. Du coup, si quelqu'un pouvait m'éclairer ce passage, ou bien m'indiquer quelques sources qui pourraient s'en charger, je lui en serai gré!

Mes amitiés.


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Message Publié : 22 Nov 2010 20:38 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 28 Avr 2006 23:02
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Le texte a deux parties.

La première décrit un déclin. C'est une chute des prix, consécutive, évidemment à une surproduction. On est obligé de ne travailler que des demis-journées, pour ne pas trop augmenter les stocks que l'on ne saurait plus où entreposer. Il y a trop d'offre par rapport à la demande.

La deuxième décrit une renaissance. La demande augmente d'un coup, et plus vite que la production. Les raisons sont diverses et ne sont pas toutes énoncées dans ce texte.

Ce phénomène est très courant. Par exemple, dans l'industrie des semi-conducteurs, on a observé que l'offre augmente, puis devient trop importante par rapport à la demande, puis que la demande repart en hausse et que l'offre n'est plus suffisante, puis, à nouveau que l'offre est trop importante, etc. Cela fait des cycles, que les industriels n'arrivent pas encore à maîtriser à notre époque.

Pour les cycles longs, on parle souvent de cycles de Kondratieff. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_Kondratieff


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Message Publié : 22 Nov 2010 22:19 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 27 Avr 2008 14:42
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Etes-vous bien sûr d'être tombé dessus par hasard là comme ça. Ou bien ne serait-ce pas plutôt un devoir qui vous serait tombé dessus?

_________________
Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


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Message Publié : 22 Nov 2010 22:28 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 25 Juil 2009 21:18
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Alceste a écrit :
Etes-vous bien sûr d'être tombé dessus par hasard là comme ça. Ou bien ne serait-ce pas plutôt un devoir qui vous serait tombé dessus?


Hum hum.

Je l'ai pensé tellement fort que mon clavier a failli en trembler, mais bon exceptionnellement celà ne fait jamais de mal de parler de Michelet...

_________________
> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )


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Message Publié : 23 Nov 2010 0:00 
shalom18 a écrit :
- Tout d'abord, savez vous quelle était, en 1842, la situation de la filature française ? Est-ce réellement cette asphyxie dont nous parle Michelet ? A quoi est-ce du ?


Bonjour,

la filature du monsieur étouffe sous le poids du stock qui lui reste sur les bras. Il n'arrive pas à vendre à cause de prix trop élevés. Le marché visé par le producteur est sans doute saturé.

Citer :
- Ensuite il nous parle d'une baisse des prix qui a encouragé la consommation, et même d'une certaine révolution. De quoi parle-t-il exactement ? J'ai songé au développement de la manufacture et du machinisme ?


Quand un commerçant a des stocks invendus sur les bras, il n'a pas le choix : il brade ! C'est le principe des soldes et des braderies en France. Il baisse donc tout simplement son prix. Dans le texte que vous citez, le bonhomme est obligé de vendre très bas ; ainsi, les pauvres (qui sont très nombreux en France) peuvent acheter, et les ventes décollent. Le monsieur a l'air très content de son coup. Il a réussi à vendre finalement après une grosse crise d'angoisse. C'est qu'il a du réussir à vendre au-delà du coût de production, et donc il a réussi à faire un bénéfice. Cela veut dire qu'avec des prix normaux il faisait une très belle marge, qu'il était donc très riche, et que c'est sans doute cela qui lui a permis de tenir durant les mois où il ne vendait plus rien...

La révolution dont vous parlez, c'est la révolution industrielle, qui permet de produire X fois plus qu'avant, et donc de diminuer les coûts de production, et finalement de diminuer les prix de vente. Cela permet la démocratisation de beaucoup de produits finis (qui sont cités à la fin du texte par exemple).


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Message Publié : 23 Nov 2010 8:34 
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Hérodote
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Merci pour ces clarifications. Oui bien sur c'est dans le cadre scolaire, je suis en L1 sur Nantes et nous devons présenter un document de notre choix. Michelet me plait beaucoup, notamment son livre Le Peuple, quelle plume! Par contre l'analyser n'est pas toujours simple, surtout quand les connaissances personnelles ne suivent pas. Ça demande un vrai travail de détective qui, sans vouloir être pessimiste, semble encore au-dessus de mes moyens. Puisque cet extrait ne représente qu'1/5ème du document sélectionné, et que je sollicite uniquement quelques précisions ou indications bibliographiques, je ne pense pas maquiller mon travail comme certains semblent doucement l'entendre.

D'ailleurs, si d'autres textes de Michelet valent "le détour", je suis tout à fait preneur :wink:


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Message Publié : 23 Nov 2010 10:47 
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Eginhard
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Vous pouvez peut être piocher quelques informations ici


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Message Publié : 24 Nov 2010 0:17 
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Hérodote
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Ensuite il nous parle d'une baisse des prix qui a encouragé la consommation, et même d'une certaine révolution. De quoi parle-t-il exactement ? J'ai songé au développement de la manufacture et du machinisme

Ce texte de Michelet est riche et passionnant puisque nous rentrons au coeur de la révolution industrielle et de la mise en place du capitalisme moderne.
En ce qui concerne la situation de la filature lors de cette période, il y a juste à consulter certains livres comme la France au XIXème siècle de l'Historien Francis Demier ou n'importe quel livre d'histoire économique.

Marx dans son Capital apporte pratiquement toutes les réponses aux crises de surproduction. Etudier de manière Marxienne cette époque peut être judicieux et non anachronique.

Extrait du Capital Livre 1 septieme section/ chapitre XXV p103 ed CHAMPS FLAMMARION:

" Le progrès industriel, qui suit la marche de l'accumulation, non seulement réduit de plus en plus les ouvriers nécessaires pour mettre en oeuvre une masse croissante de moyens de productions, il augmente en même temps la quantité que l'ouvrier individuel doit fournir. A mesure qu'il développe les pouvoirs productifs du travail [ dans ce cas le machinisme ] et fait donc tirer plus de produits de moins de travail, le système capitaliste développe aussi les moyens de tirer plus de travail du salarié, soit en prolongeant se journée, soit en rendant son labeur plus intense, ou encore d'augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l'homme par la femme, l'adulte par l'enfant, un Yankee par trois Chinois.
Voilà autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et en rendre l'offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des surnuméraires..."




L'introduction de la machine dans la filature a provoqué une crise sociale mais a pu faire baisser le prix rendant accessible la marchandise à la catégorie la plus pauvre de la population.
Tu peux aussi étudier ce texte en abordant la problématique du positivisme saint-simonien et libéral des année 1820. La finalité étant une amélioration des conditions de vie de la catégorie la plus pauvre et nombreuse de la population grace au progrès technique et des débouchés nouveaux qui s'ouvrent.
Les écrits d'Adam Smith, de Ricardo, de Jean baptiste Say, adolphe Blanqui peuvent t'aider...

Bien Amicalement à toi


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Message Publié : 24 Nov 2010 12:35 
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Hérodote
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Encore merci pour vos lumières.

Seulement, quelque chose m'échappe: d'un côté, j'ai cru comprendre que la machine était responsable de ce que Labrousse appelle une crise de surproduction. Elle a en effet créé de la surabondance jusqu'à saturation du marché. L'offre a dépassé la demande, les usines s'arrêtent, le chômage s'installe, économie en perte de vitesse, pouvoir d'achat en chute libre. Bref, très bien.

En revanche, comme le précise justement Zigomar92, la machine a également rendu accessible aux masses de la marchandise qui jusqu'ici ne l'était pas. Car les prix de vente baissent et ça relance la consommation.

N'y a-t-il pas comme une contradiction ? Comment la machine peut-elle à la fois paralyser un marché sans écoulement et relancer la consommation ?

Pardonnez-moi si je m'explique mal ou si mes questions sont naïves :wink:


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Message Publié : 24 Nov 2010 13:17 
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Hérodote
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L'édition de mon précédent message étant désormais impossible, je poste un nouveau commentaire.

La seule solution que je parviens à envisager, c'est un basculement du système économique. Pour citer Dominique Barjot, à cette époque perdure "un fonctionnement de type ancien tandis que se mettent en place de nouvelles structures". Ce qui provoque une crise. La question que se posent les manufacturiers de l'époque est: doit-on, oui ou non, prendre le risque de surproduire ? D'un côté, avec les nouvelles technologies à disposition et une masse salariale moindre, la tentation est forte. D'autant plus que chômer effraie. Mais d'un autre, ne pas écouler les stocks reviendrait à mettre la clef sous la porte. D'où l'angoisse des fabricants.

Seulement, si les usines piétinent dans leur hésitation (voir ligne 1, "ils faisaient des demi-journées") et que les gens n'achètent pas, comment expliquer, dans cette torpeur générale, la baisse des tarifs autorisant la consommation ?


Aaah, l'économie et moi B)


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Message Publié : 24 Nov 2010 17:44 
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Hérodote
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Ce que tu dis est très judicieux et la réponse d'UN des thèmes de Michelet est inscrit dans les livres d'histoires économiques du XIXème siècle. Ne connaissant pas les détails de la reprise économique je ne prefère pas te dire de bétises.

Une chose est sure, le machinisme a provoque une baisse du cout de production, une augmentation du rendement, une surproduction avec baisse de prix. Une ouverture de nouveaux débouchés économiques permettent la reprise.
A cette date, la filature française est essentiellement tournée vers le commerce intérieur==> information à vérifier et à travailler.
Le "commerce émancipateur" libéral tel que le décrit Jean Baptiste Say est en plein boom. La filature Francaise mute en rattrapant son retard sur l'angleterre et s'ouvre au commerce international. Le libéralisme économique et politique se développe

En lisant ton extrait de Michelet, nous pouvons être frappés par son optimisme et surtout son positivisme quant à l'introduction de la machine au sein de la filature Française.
Le positivisme est une philosophie type du XIXème élaborée par Saint-Simon, ses disciples et le secrétaire particulier du philosophe, Auguste Comte, père de la sociologie moderne.
Le but est de stabiliser la société post-révolutionnaire, de réconcilier les classes sociales par le travail créant ainsi une association universelle. Dans les années 1820, la nébuleuse progressiste regroupent les pré-socialistes issus de cette philosophie et les libéraux individualistes issus des lumières.


Le texte de Michelet est vraiment curieux, dans une première partie, il apparait comme étant une voix du Romantisme intellectuel (dévorantes machines) et dans la seconde partie, il se fait le porte parole du positivisme philosophique et industriel. En conclusion, Michelet apparait bien comme une personne de son temps, complètement écrasée par une mécanisation de l'économie qui ruine une économie archaïque créant de la pauvreté et d'un autre coté enthousiaste face au progrès technique améliorant la situation de la portion la plus pauvre et nombreuse de la population.

Amicalement à toi


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Message Publié : 24 Nov 2010 21:56 
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Jean Froissart
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shalom18 a écrit :
la machine a également rendu accessible aux masses de la marchandise qui jusqu'ici ne l'était pas. Car les prix de vente baissent et ça relance la consommation.

N'y a-t-il pas comme une contradiction ? Comment la machine peut-elle à la fois paralyser un marché sans écoulement et relancer la consommation ?
Excusez-moi de vous dire que vous déviez de Kondratieff à Schumpeter (voir l'article de Wikipédia que je mentionnais, http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_Kondratieff ).

Pourquoi croire que la machine serait responsable de la surproduction ? Elle y a contribué, mais c'est loin d'être le seul facteur. Par exemple, il y a les progrès dans la culture du coton, dont on parle peu, mais qui a probablement joué un rôle. Il y a l'amélioration des moyens de transport. Etc. Et puis surtout, il y a ce phénomène de cycles qui sont encore largement inexpliqués aujourd'hui, et c'est pour cela que j'avais mentionné l'industrie moderne des semi-conducteurs, où l'on connait des cycles similaires, mais qui ne sont pas imputables aux machines, ou seulement dans une petite mesure.

Pourquoi croire que la machine serait responsable de la relance ? La machine a contribué à l'abaissement des coûts de production, mais ce n'est qu'un des facteurs responsables de cet abaissement. Et puis, le coût bas n'est pas le seul facteur expliquant la relance. Par exemple, il peut y avoir l'augmentation du niveau de vie, lequel peut avoir beaucoup de raisons. Il peut y avoir le changement de mode de vie (de la campagne vers les villes où les cotonnades auraient plus d'importance sociale). Etc.

Je crois qu'il faut analyser ce texte en adoptant la méthode des bons journalistes : séparer l'observation, et l'explication.
Il y a un déclin, et une relance. C'est une observation, qui mérite d'être décrite.
Puis, on peut rechercher des hypothèses pour expliquer ce phénomène. Ces hypothèses se baseront sur l'observation de ce cas, et sur des observations d'autres cas similaires.

Mais le rôle de l'historien est avant tout de décrire les phénomènes historiques. S'il s'investit trop dans la recherche des explications, il devient économiste ou politicien, ou philosophe, et cela dépasse son cadre naturel. Il peut avoir plusieurs casquettes, mais qui trop embrasse mal étreint.


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Message Publié : 24 Nov 2010 23:21 
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Divers phénomènes expliquent l'augmentation de productivité. Mais, le machinisme implique un changement d'échelle. On ne produit pas 10 ou 15% de plus, mais 3 ou 4 fois plus, donc 300 ou 400%.
Or, le marché est structuré pour faire correspondre l'offre du moment à la demande du moment. Dans un premier temps, de nombreux industriels se lancent dans ce qui parait le plus promoteur : la production de masse des produits les plus chers. Normal, la valeur ajoutée est la plus importante sur ces produits. Mais, les gens qui achètent ses produits ne désirent pas porter la même chose que leurs employés ou leurs serviteurs. Donc, quand un produit est devenu trop commun, ils cessent de l'utiliser.

Il faut donc adapter la nouvelle offre à une demande qui n'existe pas encore. Avec des circuits de productions qui ne sont pas adaptés et un public qui a d'autres besoins, donc d'autres choix. Cette adaptation prend un certain temps.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 24 Nov 2010 23:52 
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Localisation : Nanterre (92)
Finalement la principale question de ce savoir ce qu'on demande un étudiant de L1 lors d'un commentaire de texte de Michelet.

1/ Déja l'auteur, présentation de l'homme et du courant historique auquel il appartient. c'est de la méthodologie historique, matière que tu dois ou va avoir dans les mois à venir.
2/ Présentation du contexte politique, économique, social de la première moitiée du XIXème siècle en France.
3/ Présentation de l'évolution du secteur ( filature ) en France et en Angleterre à la même période. Histoire comparée.
4/Analyse du texte:
* Première partie pessimiste: Vision plutot réactionnaire au progrès comme étant la cause du déclin d'une activité traditionnelle et cause de pauvreté. Vision pessimiste incarnée par le mouvement romantique, jeune génération complètement dépassée par une avancée technologique qui arrive trop vite. Cette vision plutôt réactionnaire est présente au sein de l'assemblée: le parti des ultra.
* Seconde partie pleine d'espoir qui correspond à l'optimiste libéral, multiplication des débouchés économiques, progrès social... Les libéraux sont aussi présents à l'assemblée. Les libéraux se composent d'une fraction qui puise sa philosophie dans le positivisme et l'autre fraction qui puise sa philo des lumières.
5/ ( non obligatoire ) Ouverture sur la crise de surproduction: Cette période correspond tout simplement à une mutation du mode de production capitaliste entrainant de nouveaux rapports de production et d'échange. Cette crise de surproduction dont parle Michelet est cyclique et inhérente au capitalisme. Elle en serait à la fois une conséquence et une condition de son développement. VISION MARXIENNE!!!!!!!!!

Fais ton plan maintenant et bonne chance...

Ce que Kondratieff et Shumpeter étudient au 20ème siècle, Karl Marx le voit déja dans le Capital... Autant l'utiliser, il est contemporain de l'auteur.


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Message Publié : 25 Nov 2010 1:00 
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Hérodote
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Inscription : 09 Déc 2009 18:48
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Localisation : Nanterre (92)
Information pour notre étudiant. Ce n'est pas la peine de mettre ma grande citation dans tes copies.
Pour Marx les crises de surproduction sont dues à l'utilisation de la monnaie par le capitaliste.

il s'exprime en termes très techniques:

"Le capitaliste n'a aucune valeur historique, aucun droit historique à la vie, aucune raison d'être sociale, qu'autant qu'il fonctionne comme capital personnifié.
Ce n'est qu'à ce titre que la nécessité transitoire de sa propre existence est impliquée dans la nécessité transitoire du mode de production capitaliste. Le but déterminant de son activité n'est donc ni la valeur d'usage, ni la jouissance, mais bien la valeur d'échange et son accroissement continu. Agent fanatique de l'accumulation, il force les hommes, sans merci ni trêve, à produire pour produire, et les pousse ainsi instinctivement à développer les puissances productrices et les conditions matérielles qui seules peuvent former la base d'une société nouvelle et supérieure. [...] Le capitaliste n'est respectable qu'autant qu'il est le capital fait homme. Dans ce rôle il est, lui aussi, comme le thésauriseur, dominé par sa passion aveugle pour la richesse abstraite, la valeur.
Mais ce qui chez l'un paraît être une manie individuelle est chez l'autre l'effet du mécanisme social dont il n'est qu'un rouage..."



Bien entendu, les libéraux comme Jean Baptiste Say ont une autre opinion...


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