Jean-Marc Labat a écrit :
Difficile de présenter aux maréchaux un enfant dont on ignore le sexe et qui n'est qu'en devenir
Encore un conte pour enfant sage
Mais non Monsieur Labat! Nous sommes loin des contes de Perrault: elle se savait enceinte sans savoir de quoi ( un crapaud, un gnôme ou une girafe...). C'est un ventre porteur de postérité légitimiste que la petite Duchesse rousse présenta aux maréchaux
'je vous confie l'enfant que je porte dans mon sein. Ils étaient tous attendri et leur larmes devaient faire croire à leur légitimité.'
Au moment ou se situe l'audience des maréchaux, les pétards des vilains petits canards que furent Bouton et Gravier de qui la Duchesse demanda la révocation de la condamnation à son oncle,n'avaient pas encore éclatés: Caroline portait son Dieudonné sans le savoir et c'est un enfant-gage ou pas de postérité qu'elle confiait aux soldats, en mère attérée et appeurée. Caroline n'avait pas encore appris son rôle de protagoniste des romans de Walter Scott.
Si nous sommes dans un conte, il ne peut s'agir que de celui aujourd'hui méconnu qu'est
'L'adroite princesse' de mademoiselle Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon. Je me suis souvent dit que la mère du
maladroit Comte de Chambord avait eu assurément une copie annotée de
L'adroite princesse sur sa table de chevet aux Tuileries, à St-Cloud et à l'Élysée.