Dédé, je ne peux que vous conseiller la lecture du livre d'Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert :
Histoire de la Restauration (1814-1830), naissance de la France moderne. (Librairie Académique Perrin, 1996) qui vous montrera que c'est une période bien plus passionnante qu'on ne le croit généralement.
Louis XVIII s'est efforcé de concilier 2 France et n'y a pas trop mal réussi même si, à partir de l'assassinat du duc de Berry en 1820, malade et fatigué, il se laisse déborder par les "Ultras" dont le chef n'est autre que le futur Charles X, son frère.
Louis XVIII obtint dès 1817 la fin de l'occupation étrangère qui - au terme du congrès de Vienne - devait durer au moins 5 ans...Canning dira même "Nous avons conquis la France, la France est notre conquête et nous voulons l'épuiser tellement qu'elle ne bouge plus de dix ans."
Rappelons que les armées étrangères, en juillet 1815, occupent plus de 60 départements... de façon brutale.
La Restauration voit aussi, selon les auteurs sus cités, l'enracinement, par une pratique régulière, du parlementarisme en France.
A l'extérieur, c'est la campagne d'Espagne en 1823 qui marque le retour de la France sur la scène internationale. La fidélité de l'armée, sur laquelle on avait des doutes, a été exemplaire.
C'est aussi l'expédition de Morée (1828) qui favorise l'indépendance de la Grèce puis la conquête d'Alger (1830).
Du côté du négatif, on peut citer la sévère épuration de l'administration en 1815 (60000 fonctionnaires destitués), la
Terreur Blanche, la loi des "demi-solde" (20000 officiers de l'armée impériale mis d'office en non-activité et réduits ainsi à la moitié de leur traitement)
Quant au "milliard des émigrés" (23 mars 1825), on ne pouvait bien sûr revenir sur les achats de biens nationaux et cette indemnité était une mesure d'apaisement qui sanctionnait bien, en fait, l'acquisition des biens nationaux mais maladroitement présentée par le ministère, elle souleva une vive opposition.
Bref, la Restauration a certes ses côtés sombres mais elle ne se résume pas aux "vieilles idées" de Charles X et aux malheureuses ordonnances qui provoquèrent sa chute en 1830.