En sait-on plus sur l'assassinat du Président de la République, le 24 juin 1894 par un anarchiste français. Connait-on l'identité du tueur et surtout si il appartenait à un groupuscule d'extrême gauche qui se multipliaient à cette époque...

Merci.

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"Quel grand artiste périt avec moi !" Néron, dernier empereur de la dynastie des julio-claudiens de 54 à 68.

L'assassin était Italien, sappelait Caserio et était anrchiste.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

En effet, car le président Carnot refusait selon le meurtrier la grâce d'un autre anarchiste, Vaillant, qui avait fait exploser sa bombe au Palais bourbon.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Jeronimo de son prénom.

Santo-Hieronimo très exacrement, mais c'est fort anecdotique.

Un ouvrage d'époque avec relation de l'assassinat, de l'autopsie, du procès de Caserio et de son éxécution dans le lien suivant.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76591c

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

‘’… que mon enterrement soit superbe et farouche,
‘’que les bourgeois glaireux bâillent d’étonnement
‘’et que Sadi Carnot, ouvrant sa large bouche,
‘’se dise : « N. de D ! le bel enterrement ! » G. Fourest.

A propos du président Sadi Carnot, j’ai conservé la trace de cette curieuse médaille, passée sur e-bay il y a quelques mois.

C’est une médaille d’honneur du ministère des Affaires étrangères, destinée à récompenser des traits de dévouement accomplis à l’étranger.

Les médailles portant une simple date au revers sont traditionnellement données par le président de la République à l’occasion de voyages protocolaires : (août 1897, voyage de Félix Faure à Saint Petersbourg ; mai 1902, avril 1904, octobre 1905, voyages d’Emile Loubet en Russie, à Rome et à Madrid …).

Je ne connais par l’agenda de Sadi Carnot pour l’année 1894, en dehors de son fatal voyage à Lyon, et la date du 4 avril 1894 n’évoque pour moi que l’attentat anarchiste du restaurant Foyot à Paris où, par une ironie du sort, l’écrivain-poète libertaire Laurent Tailhade fut blessé à l’œil, lui qui excusait l’attentat d’Auguste Vaillant à la Chambre, le 9 décembre précédent, en ces termes demeurés fameux : ‘’Qu’importe la disparition de quelques vagues humanités, si le geste est beau’’.

Un passionné d’histoire aurait-il des lumières sur la question ?

Concernant la médaille, je ne vois pas d'autres événements à cette date que cet attentat.

Je suis en train de lire actuellement le court ouvrage de Karine Salomé, publié en 2012 aux Editions Vendémiaire, consacré à l'assassinat de Carnot.

http://www.editions-vendemiaire.com/ind ... eturnid=75

Je vais à travers plusieurs messages résumés la pensée de l'auteur.

La France connaît entre 1892 et 1894 de nombreux attentats anarchistes qui alimentent un climat de peur et d'angoisse, qu'il faut relativiser. Il y a une inquiétude importante, qui connaît des piques les jours suivants les attentats, mais ce climat est surtout relayé par la presse qui fait les gros titres et relais les fausses rumeurs. Presse qui d'ailleurs a une attitude ambigüe : elle dénonce les attentats terroristes tout en donnant des recettes de bombe....

Il y a ensuite les menaces qui sont envoyés à Carnot, menaces subséquentes du refus de ce dernier de gracier les anarchistes condamnés à mort. Il est indiqué clairement comme cible de vengeance. Il y avait eu des précédents attentats sur Carnot, mais qui sont à relativiser car ils sont le fait d'hommes seuls "apolitiques".
Le 5 mai 1889, Jean-Nicolas Perrin, magasinier de la Marine, tire sur le président qui se rendait à Versailles pour le centenaire des Etats-Généraux. Il comptait protester contre sa mutation dans les colonies. Mais il n'avait aucune intention criminelle car 3 de ses cartouches étaient à blanc, et les 3 autres contenaient une balle sans poudre.
Le 14 juillet 1890, le président rentre à l'Elysée après avoir assisté à la revue des armées, Martial Jacobs tire en l'air alors que Carnot passe rue de Marigny. Encore une fois les cartouches étaient à blanc, Martial Jacobs voulait simplement protester d'avoir été spolié de certaines de ses inventions.

Mais les courriers d'insulte étant réel, allant jusqu'aux menaces de mort, la question de la sécurité présidentielle se pose légitimement. Depuis 1889, la sécurité présidentielle est assurée par le ministère de l'Intérieur qui y dédie entre 14 et 18 agents. Seuls 4 seront du voyage à Lyon.
Aucune mesure plus restrictive n'a été prise. Par le fait premier que Carnot aimait les bains de foule et refusait le port de la cotte de maille, et les services d'ordre trop rigoureux. A Lyon, c'était la police locale qui se chargerait de sa sécurité. Les modalités de circulation et d'accès du public sont de tout de même déterminées.
Après l'attentat, la question de la sécurité enflamme la presse et le parlement. Le général Brugère (https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Brug%C3%A8re), qui gérait la question de la sécurité présidentielle jusqu'en 1893, jette l'opprobre sur son successeur le général Borius. Il faisait passer la voiture au trot afin de gagner du temps, réduire les possibilités d'attentat et aussi augmenter l'intensité des acclamations.... Or la voiture roulait au pas et les portières n'étaient pas gardées. A en croire ce général, Borius lui aurait avoué qu'épuisé il était en train de dormir. Idem pour le général Voisin gouverneur militaire de Lyon.
Néanmoins les polémiques ne conduisirent pas à une réforme de la sécurité, il faudra attendre l'assassinat du roi de Serbie et de Louis Barthou en 1934 pour voir créer un Service des voyages officiels et de la sécurité des hautes personnalités.

La suite bientôt...

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

A noter qu'en passant à Lyon, rue de la République (au centre la ville), un morceau de trottoir est peint en rouge pour indiquer l'endroit de l'attentat. Une plaque est aussi accrochée au mur :
http://atelierdecreationlibertaire.com/ ... n-1996.jpg
Sur la photo on voit un autocollant pour un groupuscule anarchiste. Elle date de 1996.

L'assassinat du président Carnot eut également des conséquences religieuses dans la lutte des deux France. On sait qu'il demanda les derniers sacrements et les obtint de la main même de l'archevêque de Lyon, Mgr Coullié. Les libres-penseurs dirent que cela fut en fait un abus de faiblesse. Il semble bien que le président Carnot était encore conscient lorsqu'il demanda l'extrême onction.
http://www.memoireetactualite.org/press ... P-0001.pdf
On retrouvera un 1/2 siècle plus tard la même polémique à propos des derniers sacrements accordés à Edouard Herriot par le cardinal Gerlier.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Sadi Carnot fut dès sa mort un martyr de la République, un symbole. Même si les commentateurs ne se gênent pas pour dire que c'est un homme fade et médiocre....
Son enterrement est suivi par énormément de monde, autant que pour Hugo. Il y a quelques incidents, des spectateurs échaudés qui se bagarrent entre eux, un décès (un ouvrier s'empalant sur la clôture des Tuileries en grimpant pour voir), etc...

Les jours suivant, éclatent des émeutes anti-italiens à Lyon notamment, se soldant par la destruction de 145 boutiques. Le fait d'avoir un nom terminant par "a", "o" ou "i" pouvait être la cause d'attaques. Ainsi des suisses naturalisés et installés depuis 200 ans à Lyon eurent leur boutique détruite.

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

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Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier