Cette année (1893) marque la fin du bonapartistme à la Chambre des députés. Plusieurs figures du bonapartisme furent battues dont Paul de Cassagnac, baron Echasseriaux, Eugène Jolibois, Jean-François Labat, Laroche-Joubert, etc...Mais quelques-uns furent quand-meme réélus : baron de Mackau, Prax-Paris, Cunéo d'Ornano, marquis de Dion. Le groupe de l'AP passe de 44 membres à 19 et disparait.
Pourquoi cette hécatombe en 1893 ?

Il n' y a pas réellement de réponse viable.
Cela fait 14 ans que le prince impérial est mort, la thèse du "ralliement" a peut-être fait effet dans le reste de l'électorat bonapartiste.
Par ailleurs, la République s'ancre de plus en plus dans l'esprit des Français.
Il faut bien un début pour la fin...

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Le duc de Raguse apporte en effet les bonnes réponses au sujet de la fin du groupe de l'Appel au Peuple à l'Assemblée Nationale en 1893.

L'absence de prétendant sérieux et sur le terrain (les prétendants à la couronne de France sont exilés depuis 1886), la politique du Ralliement (à ce titre elle concerne plutot les royalistes qui sont appelés à se rallier au régime républicain par la Papauté) et l'ancrage de la république dans les derniers bastions électoraux bonapartsistes ont raison de la chute des tenants de l'idée impériale au Parlement.

La mort du fils de Napoléon III, le Prince Impérial en 1879 est un coup de massue pour les bonapartistes. Ils ne s'en reléveront jamais. Le nouveau prétendant en 1879 est le prince Jérome Napoléon qui ne tient pas trop au rétablissement de l'Empire mais plutot à une République Plébiscitaire. Anticlérical, il se met à dos la grosse majorité du parti et provoque une scission en 1884 : le propre fils de Jérome, le prince Victor fait acte de prétendant contre son père. Les bonapartistes seront désormais divisés entre Jéromistes (minoritaires) et Victoriens. L'épisode boulangiste des années 1886-1889 apporte un espoir mais en vain...

En 1890, le parti bonapartiste est profondément affaibli et ne se renouvelle pas au niveau de ses idées. Aprés la mort du prince Jérome en 1891 et malgré l'arrivée d'un prétendant plus jeune en la personne de son fils Victor, le bonapartisme poursuit son déclin. A cette époque, ce sont surtout les quelques notables locaux du parti qui permettent la survie du parti comme Paul de Cassagnac dans le Gers car à Paris la plupart des comités d'arrondissement n'existent plus.
Les élections législatives de 1893 confirment le déclin des bonapartistes : ils tombent à 19 députés et le groupe de l'Appel au Peuple disparait. De plus en plus marqués à droite,ils ne se démarquant pas beaucoup des royalistes, les bonapartistes disparaissaient de l'hexagone et de la scène parlementaire.

Pourtant, il faudra attendre la deuxième guerre mondiale pour que toute organisation bonapartiste disparaisse définitivement. De 1898 à 1936 quelques députés et sénateurs bonapartistes continuent à etre élus mais à mon avis il s'agit lors de cette période d'un anachronisme qui ne veut pas mourir.

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Dominique Poulin