Alain.g a écrit :
Votre argumentation est basée sur la Libre parole et le fait qu'au sein de l'Etat-major la qualité de juif de Dreyfus a semblé une aubaine à exploiter.
Etes vous donc aveugle ? Je vous cite trois quotidiens qui ne sont pas la
Libre Parole, et vous persistez à nier la réalité ? Etes-vous seulement allé lire les articles dont j'ai placé les liens ?
Oui je persiste à dire que dans la
Première affaire Dreyfus, l'antisémitisme a joué un rôle prépondérant. En d'autres termes, j'affirme que si Alfred Dreyfus n'avait pas été juif, cela se serait passé différemment pour lui.
Alfred Dreyfus en a eu conscience, puisque lorsque son avocat est venu lui annoncer le verdict, il a crié :"Mon crime est d'être né juif".
Alain.g a écrit :
Mais je continue à penser que l'antisémitisme n'est pas dans le débat public l'essentiel et je m'appuye sur Michel Winock pour dire que les français croient à la culpabilité de Dreyfus parce qu'il leur semble qu'un Conseil de guerre n'a pas pu se tromper et non par antisémitisme.
Ici vous passez à la seconde affaire Dreyfus.
Moi, je parle de la première. On ne parle pas de la même chose.
Alain.g a écrit :
La Chambre refusera de défendre Dreyfus en 1896 en se déclarant " unie dans un élan patriotique ... du traitre Dreyfus ... ". Méline à la Chambre en 1878: " il n'y a pas d'affaire Dreyfus ". C'est de la protection de l'armée et du patriotisme qu'il s'agit.
La Chambre n'a pas à défendre Dreyfus. Elle prend des positions politiques, puisque c'est sur ce terrain que les militaires ont amené l'opinion à cette période de l'affaire. Pour ma part je ne conteste pas le fait que les causes de l'antidreyfusisme de la deuxième affaire Dreyfus soient multifactorielles. Encore une fois ce n'est pas le sujet du fil.
Alain.g a écrit :
Winock: " La dessus se greffe la campagne des antisémites: l'hystérie dénonciatrice d'un Edouard Drumont ... le populisme catholique des révérends pères assomptionnistes de la croix, la démagogie d'un henri Rochefort à l'Intransigeant. mais le premier antidreyfusisme déborde de très loin les rangs des antisémites. C'est la sauvegarde de l'armée qui est en jeu, son honneur, la discipline de ses troupes et finalement son efficacité future sur le champ de bataille " Tout est là, l'antisémitisme existe mais il n'est pas l'essentiel de l'affaire Dreyfus.
On est en plein dans la deuxième affaire Dreyfus. Personne ne conteste que le nationalisme soit pluriel et pas forcément antisémite.
Alain.g a écrit :
Si vous lisez le numéro spécial de la revue L'Histoire sur l'affaire Dreyfus, édité en poche dans la collection L' Histoire, du Seuil, en 1998, un ouvrage pratique et clair, vous trouverez également une interview d'une autre spécialiste de Dreyfus et de la période, Madeleine Rebeyrioux que je cite p. 260:
" L'Histoire: trouvez vous qu'on a trop tendance aujourd'hui à lire l'affaire à travers le prisme de l'antisémitisme:
Réponse de MR: ... cette tendance est récente ... la place que nous accordons aujourd'hui à l'antisémitisme dans l'affaire Dreyfus ne correspond pas aux perceptions de l'époque ... peu de dreyfusards (à part Zola, Lazare et Basch dit-elle) se sont engagés au nom du seul refus de l'antisémitisme ... Et d'autres motivations que la haine des juifs ont animé nombre d'anti-dreyfusards -à commencer par le culte de l'armée. "
C'est ça que vous appelez récent ? Je peux vous dire qu'en quinze ans il est paru beaucoup d'autres livres.
Au passage, Madeleine Rébérioux vous donne un démenti puisqu'elle a l'air de dire que Zola s'est engagé contre l'antisémitisme avant tout, ce que vous niez dans un de vos précédents posts.
J'en profite pour vous dire que vous avez tort de prendre "
J'Accuse...!" pour un texte d'histoire. Il ne l'est pas du tout, c'est un pamphlet. Son objet est d'être accusatoire, excessif, et de tomber sous le coup de la loi sur la diffamation passible des Assises. Le texte de Zola est bourré d'erreurs historiques, ce qui est normal, puisqu'à cette époque, personne ne connaissait exactement les ressorts de l'affaire ni les responsabilités exactes.
C'est donc un très beau texte, à lire sous un angle critique, et pas du tout une référence historique.
Alain.g a écrit :
Il s'agit d'un regard neuf d'historiens spécialistes de l'Affaire, qui peut surprendre tant l'habitude avait été prise d'axer l'affaire sur l'antisémitisme comme l'explique longuement Madeleine Rebérioux dasn cette interview de grande qualité très argumentée, qui surprendra ceux qui n'ont pas lu récemment sur le sujet et reprennent l'ancienne présentation de l'Affaire tant ancrée dans les esprits.
On est en 2013, et le texte de Mme Rébérioux date de quinze ans. Ce n'est pas récent...
Par ailleurs son interview porte sur la deuxième affaire Dreyfus, pas sur la première qui a abouti à la première condamnation. Restez dans le sujet s'il vous plaît.
taloslecyborg a écrit :
Dreyfus n'était pas seulement Juif, mais aussi polytechnicien , ce qui dans l'Armée de l'époque pouvait etre une cause supplémentaire de discrédit , avec un Etat-Major où les "cavaliers" dominaient.
C'est juste, c'est d'ailleurs un facteur mis en lumière par Vincent Duclert et André Bach. Il a pu en effet jouer un rôle, mais en sous-terrain, car cet antagonisme n'a jamais été ouvertement étalé.