Une de mes sœur et son mari étaient métayer dans le Périgord.
Et je confirme ce que Tonnerre écrit:
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De nombreuses maisons paysannes avaient encore un sol en terre battue; l'eau, c'était un puits ou une pompe dans la cour, avec une fontaine en émail au-dessus de la pierre d'évier dans la cuisine.
Ils avaient un simple évier en pierre. L'eau, nous allions la chercher à la source qui alimentait l'étang où s'abreuvaient les animaux, L'eau du puits étant devenue imbuvable.
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Cuisinière à bois, pour la cuisine et le chauffage.
Le chauffage venait de la grande cheminée, la cuisson de certains repas s'y faisait aussi, toute l'année.
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Il y avait de grandes fêtes rurales--tout le monde venait aider pour la batteuse et les repas offerts aux volontaires étaient pantagruéliques.
Je n'appellerais pas le battage de blé "une fête".
La batteuse était la propriété soit d'un gros fermier, soit d'une coopérative. Elle passait de ferme en ferme, après accord des fermiers, et chaque ferme devaient envoyer au moins un homme pour faire marcher la batteuse-lieuse. Sauf pour la locomotive, ou le tracteur, qui faisait tourner l'ensemble, les hommes travaillaient en équipe tournante: 2 ou 3 hommes sur la meule pour alimenter la machine en botte de blé, 2 pour placer les gerbes dans la machine, 2 autres pour remplir les sacs de blés, un certain nombre pour porter les sacs, d'autres pour les entasser. Et puis encore des hommes pour les bottes de paille, ne pas oublier le travail ingrat souvent réservé aux jeunes, de 10 ans à ... pour engranger les balles de blé, dans une atmosphère de poussière qui piquait les narines et les yeux... Il fallait en général une bonne trentaine d'hommes qui travaillaient sans relâche. Quand la meule était commencer, il fallait le finir. C'est la raison pour laquelle, certains battage commençait dés l'aube, d'autres finissant à minuit parfois.
Et pendant ce temps, que faisaient les femmes? Elles faisaient une hécatombe à la basse-cour et le jardin. Et là, en fin de battage, c'était le repas pantagruélique, que disait Tonnerre, et qui redonnait des forces pour le prochain battage.
L'ayant "pratiqué" à la place de mon beau-frère et chez lui, je vous prie de croire que l'on ne chômer durant ce battage, qui durait parfois 5/6 heures d'affilées, et le repas était bien englouti.
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Deux de mes parentes étaient propriétaires terriennes, leurs terres étaient affermées et elles recevaient solenellement leurs fermiers une fois l'an, au moment du renouvellement des baux.
Je crois que ma sœur et son mari payaient le propriétaire en partie ne nature, veaux, blé, maïs....
Il payaient le boulanger en nature aussi, après le battage, par un certain nombre de sac. A chaque achat de pain, un ticket était échangé.
Non, le XIX° était toujours présent dans les années cinquante. J'ai labouré avec une charrue, un brabant, fauché les foins, avec des paires de vaches... Un seul des quatre fermiers du hameau était "riche", il possédait un cheval et un tracteur... Pour la défonce de la terre, ils lui demandaient son cheval pour l'atteler avec leurs vaches ou leurs bœufs...
Les enfants, vers 10 ans et à 2 ou 3, se levaient le matin vers 5/6 h, ils partaient au champs garder les vaches et les rentraient seulement quand on les appelaient. Idem le soir après les travaux des champs, ils les gardaient jusqu'à la tombé de la nuit... C'est dans ces moments-là que les "gardiens" s'amusaient, et s'ils n'y avaient pas un bon chien berger qui alertait, les animaux allaient voir si l'herbe étaient plus verte ailleurs. C'est dans ces moments-là que le hameau s'animait par des explications entre chef de famille, pendant que les fautifs se faisaient tout petit.
Les vaches... J'ai vu ces rudes paysans passé des nuits blanches pour les soigner, par exemple quand elles avaient été brouter dans un champs de luzerne...
Il n'y avait pas, ce que nous connaissons, de dimanche. Il fallait s'occuper des animaux tous les jours de l'année avant toute activité votives, festives, familiales...
Mais quand ils pouvaient faire la fête, ils s'en donnaient à cœur joie.
D'après ce que j'ai su de mes parents, la vie n'avait, semble-t-il, pas beaucoup évoluer entre 1890 et 1950 et quelques..
Et dire que moi, j'étais en vacances chez eux. Mais en ce moment-là, les "vacanciers" étaient au même régime....