Bonjour,
Karolus a écrit le 3 octobre 2003 :
Citer :
La substitution de la langue germanique aux parlers gallo-romains n'a pas été uniforme. Il subsistait ici ou là des "ilôts" de roman en zone à prédominance germanique, et inversement. Au fur-et-à mesure qu'on s'éloignait vers l'ouest, la « couche » de colonisation germanique devait être de plus en plus fine : les Francs avaient aussi soumis le nord de la Gaule, mais là, leur langue est restée minoritaire et c'est l'idiome de la population gallo-romane qui est resté majoritaire
Je m'excuse de déterrer cet ancien fil mais après survol et avoir lu ce qui précède, le sens de la phrase en "gras" , et ce qui l'amène, me laissent pensif...
Pourriez-vous svp me dire ce que vous entendez par "nord de la Gaule" et argumenter sur le fait qu'un idiome roman y serait resté majoritaire ?
Je me permets quand même, en attendant votre réponse, de préciser que les auteurs les plus sérieux placent dans le Nord/Pas-de-Calais une implantation Franque Salienne massive, en tout cas la plus importante de la Gaule (confirmée par la multitude de nécropoles, sans compter celles qui restent à découvrir), confirmée aussi par la toponymie et la
microtoponymie (qui reflète une
langue parlée) , ces noms germaniques étant en effet
actuellement très largement majoritaires au nord de la rivière Canche. On a parlé un bas-allemand, pour faire court, dans ces régions jusqu'au XI, jusqu'au XVI pour certains auteurs (je parle du peuple, pas des "élites")
Patrick Périn, dans son ouvrage "Les Francs", cite en guise de conclusion un passage du livre d'herve Le Bras et Emmanuel Todd intitulé "L'invention de la France. Atlas anthropologique et politique" qui dit (extrait):
" La persistance la plus étonnante-et la plus importante du point de vue de la mythologie nationale française- est celle du
pays Franc, situé à l'extrême nord de l'hexagone.......elle permet d'observer aujourd'hui, ce que fut le système de parenté du plus doué pour la conquête des peuples germaniques...."
Les Francs n'ont donc pas
aussi soumis* le nord de la Gaule, mais je dirais (et je ne suis donc pas seul)
surtout l'extrême nord de la Gaule, dont ils étaient d'ailleurs des voisins immédiats...
On comprend mal, dès lors, qu'une population ait parlé un idiome roman là où les Francs étaient les plus nombreux, surtout quand cette population nomme un champ, un pont, une rivière, un édifice etc etc de noms germaniques...
* "soumis" me semble un peu exagéré...
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