Bonsoir,

Actuellement en 1ère, je m'intéresse tout particulièrement à l'histoire. Pour tenter d'élargir mes connaissances personnelles, je rédige plusieurs dissertations.

J'aimerais simplement avoir quelques conseils sur un sujet que je n'arrive pas à bien rédiger.
voici le sujet : La belle époque : le monde paysan"

Je n'arrive pas à trouver un plan bien adapté.

Avec mes remerciements,

Annoncez déjà quelques pistes de réflexion et un peu de "matière" pour votre composition, ensuite - seulement - on pourra chercher un plan.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Je pense qu'il faut bien entendu parler de la ruralité, des mauvaises conditions de vie des paysans dans les campagnes.
L'étude de l'exode rural et des mutations/tradition est également importante.

Pourquoi seraient-elles forcément mauvaises ?


Justement, à quoi est dû l'exode rural et quelles sont les mutations du monde rural ?

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

L’exode rural a pour causes :

* l’augmentation de la population rurale consécutive à la transition démographique,
* l’augmentation de la productivité agricole,
* le besoin de main-d’œuvre grandissant des zones urbaines (domesticité, usines),
* les conditions de vie meilleures en ville.

En effet, pour améliorer leurs conditions de vie, les paysans décident de quitter les campagnes pour les villes.
Je pense qu'on peut également parler des mutations économiques dans les campagnes et de l'apprentissage de la vie politique.

N'oubliez pas que l'usine offre un salaire régulier fixe, ce qui n'est pas le cas pour une exploitation agricole qui n'a pas réussi à se moderniser, où le nombre de personnes en dépendant s'accroit avec le processus de transition démographique, qui touche tôt la France - et de façon très courte.
Cherchez aussi du côté des vecteurs de cette modernisation : fin de l'assollement triennal, utilisation d'engrais chimiques, mécanisation de la production,... Bref, de quoi augmenter durablement les rendements et la productivité.
N'oublions pas non plus que ces paysans vont utiliser des outils manufacturés et offrir ainsi un débouché aux usines.
Maintenant, les exploitations qui n'arrivent pas à se moderniser, elles disparaissent (ce qui entraine une augmentation de la taille des parcelles de chaque exploitation)

Une dernière chose, les conditions de vie en ville ne sont pas forcément meilleures - insécurité, logements insalubres, hygiène détestable,... - pour ces nouveaux citadins, qui garnissent certains quartiers ouvriers pourris. Mais, on y voit l'avenir, ce qui n'est plus le cas à la campagne.

Attention donc à ne pas généraliser et à entrer dans de trop nombreux clichés.

Enfin, les campagnes ont toujours du mal à entrer dans un apprentissage politique... Ce n'est pas pour rien que les royalistes sont majoritaires aux élections de 1871... (bon, il y a le contexte d'une guerre perdue, mais cela n'ôte pas une vision conservatrice, liée à une industrialisation qui n'est pas toujours bien perçue à la campagne, du moins dans ses conséquences sociales)

Maintenant, avec ces informations, vous êtes capable de trouver une problématique, non ?

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

c'est un beau sujet ,que les historiens ont trop peu traité , exceptées les grandes revoltes viticoles et la crise du philoxera ,d'où tes difficultés .
Le monde paysan français n'est pas homogène ; entre la Bretagne , la Beauce ou le Languedoc..... ,les modes de production ,les coutumes locales et les niveaux de vie differencient les paysans . Certains vivent dans la misére , en Bretagne ou en montagne , mais d'autres s'en sortent pas trop mal . C'est surtout un monde de fermiers et de metayers ( là aussi grandes disparités et coutumes locales )
En 1914 , la France est un grand producteur de blé. Il y a enormement de terres cultivées par une main d'oeuvre abondante , qui sera décimée par la guerre 14-18 ( le drame de la paysannerie au debut du 20e siecle ). A partir de 1918 enormement de terre seront abandonnées , mais surtout cloturées pour en faire des prairies paturées qui demanderont moins de main d'oeuvre . La France ne retrouvera ses surfaces en blé que dans les années 1980 , grace à la culture mécanisée de tous ces champs abondonnés aprés la grande guerre . Attention , j'ai bien dit "total des surfaces en blé en 1914", car le total des surfaces cultivées- labourées en 1980 est bien plus important qu'en 1914 , car s'ajoutent de nouvelles cultures: maïs, oleagineux...., quasi inexistantes en 1914 Le 20e siecle c'est celui de la grande révolution agricole française: mécanisation, amelioration des techniques, création et developpement des grandes organisations agricoles nouvelle législation : dans le foncier , les offices par production et bien sur politique agricole européenne , avec en parallèle un enorme exode rural .

A la belle époque le monde paysan est donc à l'aube d'une mutation sans précédent : tout début de la mécanisation comme la batteuse et les machines à vapeur , le réseau ferré permet des débouchés nouveaux ou l'apport d'engrais . Les 1er syndicats locaux existent , ce qui débouchera sur la création des 1eres caisses de secours mutuel ou de credit agricole (1890 environ ) . Mais le syndicalisme fait peur au pouvoir au pouvoir politique ( surtout aprés les grandes manifs viticoles ), qui préfére l'émulation individuelle avec la medaille du merite agricole . En fait la masse des paysans est pauvre et trop peu instruite , seule une élite et une bourgeoisie agricole peuvent émerger . C 'est aussi un monde qui vit autour du bourg centre et de la sous prefecture au rythme des foires et des comices agricoles . Seul le service militaire , puis la grande guerre bouleverseront les mentalités .

La Belle Epoque est vraiment une période clé et très intéressante pour le monde rural français.

Comme l'ont rappelé les autres intervenants, c'est le moment de l'accélération des mutations économiques, qui avaient commencé un siècle plus tôt mais très timidement.

Mais c'est aussi une période de profonds changements culturels : c'est ce qu'on appelle le désenclavement des campagnes. Le monde rural va s'intégrer véritablement au territoire national, alors qu'il était jusque là relativement autarcique (en fait, cela dépend des endroits).
Plusieurs facteurs :
- 1879 : lancement plan Freycinet, qui décide la construction de milleirs de routes et de voies de chemin de fer dans les campagnes françaises, jusque dans les montagnes. Désormais, les campagnes se font plus accessibles, les hommes, les idées et les modes vont circuler bien plus facilement.
-1881-82 : les lois Ferry sur l'instruction publique. L'école devient obligatoire pour tous les petits paysans. Cette école républicaine va contribuer grandement à l'attachement des ruraux à leur patrie, sans pour autant les déraciner de leur environnement local.
- le service militaire.

En 1870, plus d'un tiers des ruraux ne parlaient pas le français. En 1914, il n'y a guère que les Bretons de Bretagne bretonnante, les Basques et peut-être quelques Savoyards qui ne parlent pas couramment le français.
Lors de la guerre franco-prussienne de 1870-71, les désertions furent massives. En 1914, les paysans français iront se battre pour leur patrie presque sans broncher (mais pas la fleur au fusil), à la grande surprise des personnes chargées de la mobilisation qui s'attendaient à plus de résistances.
Les campagnes de 1870 battaient encore au rythme des cloches de l'église. Celles de 1914 sont rythmées par l'heure exacte de l'école et du train.

La lecture d'un livre qui peut se révéler utile : "La fin des terroirs - Modernisation de la France rurale (1870-1914)", de Eugen WEBER.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Pour ceux que le sujet intéresse, je recommande une étude de Suzanne Berger, Les Paysans contre la politique. C'est un classique qui date de 1975, écrit par une sociologue américaine du MIT qui explique que les paysans du Léon (nord du Finistère) se sont désintéressés de la politique nationale vers 1900 parce qu'ils vivaient à l'échelle de la communauté locale : il préfère s'en remettre au notable qui les connaît et les comprend (langue) pour les défendre non pas à Paris mais contre Paris qui, à leurs yeux, ne peut rien leur apporter de bon. Avec la mutation du catholicisme social (abbés démocrates et surtout la Jeunesse Agricole Chrétienne vers 1930), les paysans prennent leur destin en main, passe de la défense à l'attaque, se lancent dans la politique nationale (militants du MRP après 1944) pour devenir les agents d'une extraordinaire modernisation dans les années 1950-1960. Cela montre que "l'archaïsme" n'est qu'une valeur relative, et qu'il faut d'abord travailler sur les identités et les sentiments communautaires.
Cette grande thèse est à mettre dans le dossier bien fourni des travaux stimulants de la recherche américaine sur la France.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

en fait à partir de 1895 , le monde rural français demarre un siecle de mutation avec comme principal moteur le productivisme , soit jusqu'en 1992 avec la reforme de la pac qui introduit gel des terres , quotas de production et l'alignement sur les prix mondiaux.

Quels sont les éléments de cette mutation à partir 1895 ?
- D'abord le chemin de fer , qui permet d'expedier les produits frais vers les grandes villes . Par exemple ,la production laitiere decolle avec la construction de laiteries- fromageries qui achétent le lait en ferme (avant le fromage était fabriqué à la ferme et vendue sur le marché local ) . Le train apporte egalement outils et engrais
- D'autres progrés techniques comme la batteuse , la locomobile à vapeur mais aussi l'application des connaissances de PASTEUR ( la pasteurisation,.... )
-En 1995 arrive la 1ere generation des paysans instruits par l'ecole publique . En fait ,la concurrence entre l'ecole religieuse ( destinée à faire de bons chretiens ) et l'ecole publique ( destinée elle à faire de bons citoyens et futur soldats ) profitera aux paysans : "pour qu'ils viennent chez nous , il faut qu'on leur donne un enseignement utile ", d'où par la suite le role des curés dans le developpement des campagnes et ceci jusqu'au grandes heures de la JAC ( 1950-60)
- Debut de l'organisation mutualiste agricole : credit agricole en 1894 et caisses de secours mutuels en 1900 ( sous Jules Meline , qui a institué le merite agricole ) . Bien que cela ne s'organise que sous l'impulsion d'elites ou notables locaux . Et aussi les 1eres cooperatives dans la viticulture
Il y a certainement d'autres causes de cette mutation rurale , mais il est interessant de remarquer que ce siecle de developpement agricole ( en fait le 20e siecle ) a toujours eu 2 piliers : un pilier technique- scientifique (machinisme , recherche agronomique ) et un pilier humain et social ,( formation des paysans et organisations collectives ), le tout cogéré avec le soutien de l'etat .

Vous repasserez pour l'alignement sur les prix mondiaux. C'est une énormité. Mais je suis déjà HS.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

j' ai simplement borné une periode de l'histoire rurale francaise , qu'on appellera peut étre "un siecle de productivisme agricole " .Avant 1995 , les paysans vivaient en autarcie et vendaient leur surplus pour le marché local ( comme la paysannerie africaine encore aujourd'hui ) .Et un siecle aprés, la reforme de la PAC de 1992 marque un tournant dans le productivisme agricole soutenu par l'état.
J'ai trouvé interessant en reflechissant à ce sujet de voir que bien avant le tracteur ( années 1950 ) , le train à la fin du 19e siecle avait déja transformé le monde rural.

Je présume que vous vouliez dire 1895. Et même cela est faux. Si c'était vrai, comment nourrissait-on les grandes villes de l'époque ? Avec le peu de surplus qui arrivaient à sortir de chez ces paysans qui vivaient en autarcie ? De tous temps, les paysans ont exportés leurs surplus et il existait un commerce agricole depuis la plus haute antiquité. Vous en avez d'autres des lieux communs à enfiler comme cela ? Parce que même en Afrique, ils ne vivent plus en autarcie depuis quelques millénaires ....

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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