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 Sujet du message : Le succès de la Cote d'Azur
Message Publié : 31 Mai 2010 16:56 
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Salluste
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Inscription : 19 Août 2009 11:18
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Localisation : A droite de la courbe
Il semble que ce soit à partir de la belle époque que la Cote d'Azur connaisse un succès national et international.
Quelles en sont les raisons ?
Pourquoi cette région a connut une telle renommée et pas le Languedoc, ou la région de Toulon par exemple ?

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Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses,
Danse, aime, bleu laquais, ris d'oser des mots roses.

Charles Cros


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Message Publié : 31 Mai 2010 16:57 
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Salluste
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Inscription : 19 Août 2009 11:18
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Localisation : A droite de la courbe
PS : la question n'a aucun rapport avec mon pseudo, contrairement aux apparences.

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Charles Cros


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:00 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
Hypothèse pour la localisation : La queue du mistral s’arrête souvent à Cannes aux îles de Lérins


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:11 
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Tite-Live
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Localisation : nederland
Il parait que c'est par un anglais,en 1763,que tout a commencé!

Quand Tobias Smollett traversa la rivière du Var à « dos d'homme » en 1763, le Niçois qui le portait ne se doutait sûrement pas que son « cavalier » allait être à l'origine du tourisme sur la Côte d'Azur ! Smollett, écrivain anglais qui publiait des récits de voyage, fut séduit par Nice, et toute l'Angleterre fut émerveillée d'apprendre que les amandiers y étaient en fleurs au mois de janvier.
Et bien que ces hordes de Britanniques aient, durant deux siècles, quasiment annexé la Côte d’Azur, ils furent plutôt bien accueillis par la population locale car ils apportaient à la région richesse et renommée.
Dès 1820, la ville de Nice comptait plus de 100 familles britanniques, et même une église anglicane. La reine Victoria tomba elle aussi sous le charme de la Côte d'Azur et y passa les sept hivers précédant sa mort. Elle résidait sur la colline de Cimiez et se promenait beaucoup, entourée de ses serviteurs hindous et de sa garde écossaise, ce qui laissait les Niçois perplexes quant aux coutumes vestimentaires britanniques... Alexandre Dumas déclarait en 1851 que Nice était une ville anglaise où l'on pouvait même rencontrer des Niçois !
Loin de prendre ombrage de cette véritable colonisation, ces derniers baptisèrent beaucoup de rues - outre la fameuse « promenade des Anglais » - en hommage à leurs étranges « invités », comme la « rue Smollett »...
Menton était si célèbre pour son climat que les médecins anglais y prescrivaient des séjours à la moindre petite toux !
La rive française du Var fut délaissée par les Anglais jusqu'en 1834, date à laquelle lord Henry Brougham - un homme politique à l'origine de l'abolition de l'esclavage - découvrit Cannes et s’y fit construire une villa. Sous son impulsion, beaucoup d'autres Anglais y firent construire des palais baroques et obtinrent du roi des Français Louis-Philippe l'aménagement d'un port dont l'unique raison d'être consistait en l'importation de... gazon.Une fois son accès facilité par le chemin de fer, la Côte d’Azur attira une clientèle nettement moins sportive et plus fêtarde. Avec l’avènement des congés payés et les années 1950 qui sonnèrent la glas des rentes coloniales, la colonie anglaise finit par se dissoudre, noyée dans la foule des nouveaux arrivants. En 1975, le consulat britannique de Nice fermait ses portes, mettant un point final à cette page d'histoire anglo-provençale
(source:routard.com)

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Ecrire l'Histoire, c'est foutre la pagaille dans la Géographie.
[Daniel Pennac]


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:12 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
Message(s) : 3549
Localisation : Lorrain en exil à Paris
Ce n'est pas spécialement le cas que de la Côte d'Azur. La Normandie, le Pays Basque et les côtes du Nord de la France ont aussi connu un bel engouement. Et encore, pour ne parler que de la France.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:15 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
Message(s) : 603
C'est un bourguignon Stéphane Liégeard qui trouva ce nom "cote d'azur".


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:18 
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Salluste
Salluste
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Inscription : 19 Août 2009 11:18
Message(s) : 272
Localisation : A droite de la courbe
Donc en fait il aurait fallu poster ce message sous un autre forum, histoire générale.
lol

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Charles Cros


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:22 
Le terme en lui-même date de la Belle Epoque, puisqu'il a été inventé en 1887 par Stéphen Liégeard. C'est dans la seconde moitié du XIXème siècle que se popularise le tourisme balnéaire en France, mais qui reste encore l'apanage des plus aisés, avec l'attraction vers la Côte d'Azur, des villes normandes comme Trouville et Deauville, des lieux réputés "sains" comme Arcachon. Regardez les représentations des "plagistes" dans les productions picturales qui datent toutes du second XIXème comme les "Baigneurs sur la plage de Trouville" d'Eugène-Louis Boudin ou le "Sur la plage" de Manet.
Pour la Côte d'Azur, le tourisme Niçois fit florès, surtout après son rattachement, par plébiscite, à la France en 1860. Il y a bien aussi Monaco qui plut beaucoup, mais ce fut déjà pour ses jeux.
Plus généralement, le succès de la Côte d'Azur a été permis par la recherche de l'héliotropisme et en cela, il n'y a pas grand-chose qui a été changé par rapport aux années 2010.

Il y a Marc Boyer, que j'ai cité il y a quelques jours, qui a écrit un livre là-dessus.


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Message Publié : 31 Mai 2010 17:49 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 21 Sep 2008 16:42
Message(s) : 1219
Localisation : Seine et Marne
La comédienne Sarah Bernhardt eut une maison à La Croix Valmer, pas loin de Saint-Tropez, et j'ai pris la photo lors d'une marche sur le sentier du littoral :
Image

Joli pied à terre !... ;)

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)


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Message Publié : 01 Juin 2010 3:22 
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Polybe
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Inscription : 11 Mars 2010 7:07
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Localisation : Nice
Bonsoir (ou bonjour),

Je m'étais motivé à poster une réponse sur les Jeunesses hitlériennes mais mon chauvisnisme l'a emporté.

Je vais me concentrer plus particulièrement sur la capitale azuréenne: Nice. Pour ma part, la Belle Epoque est l'âge d'or de la Côte d'Azur.

Tout d'abord, il est vrai que la Côte d'Azur n'est pas le seul lieu de villégiature en France, les stations balnéaires de moindre importance telles que Deauville, Etretat attirent déjà à la Belle Epoque nombre de touriste et l'architecture de cette époque flamboyante en témoigne encore (enfin si le béton ne la supplante pas davantage...).

Deux nuances pourtant: si les autres stations font déjà partie du paysage balnéaire français, Nice et son comté sont en pleine expansion démographique et économique car nouvellement français. Après le délaissement du Piémont, le coup de pouce financier français relance l'activité: la côte sud-est, alors limitée au rives du Var (le fleuve) va être prolongée, ce qui attire curiosité du gratin et des investisseurs et n'échappe évidemment pas aux affairistes Niçois.

Le rattachement de la région va donc provoquer une mutation urbaine et une désertification progressive de l'arrière pays: l'espace urbain s'agrandit donc dans un style moderne, et ce de manière "rapidissime". Cause de ce même rattachement, le 2nd Empire investit dès 1860 45.000.000 de franc au développement de sa nouvelle province dont les élus et élites de cette région à la base pauvre. 45.000.000 pour ce qui est à l'époque la 45ème ville de France. Si elle est au 5ème rang aujourd'hui, c'est en grande partie grâce au tourisme.

Politiquement, l'Azur se tient en marge des remous nationaux. Ni grève (ou peu), ni affaire Dreyfus animent alors les débats.

Mais laissons la politique de côté: le climat y est doux et les paysages variés, offrant d'un même point de vue mer et montagnes enneigées, ce qui - ma foi - n'est pas si désagréable surtout en hiver. Parallèlement, les activités économiques traditionnelles sont en crise et les terres autrefois agricoles des collines niçoises (telle que Cimiez) sont préemptées par des investisseurs comme le Crédit Lyonnais qui construisent palaces luxueux. C'est d'abord un tourisme collinaire qui sera relayé par les aristocraties anglaises et russes.

Et si St Tropez connaîtra sa B.Bardot pour le célébrer, Nice n'a pas été en manque quant à ses personnalités dont le bouche à oreille forge une réputation: Victoria, Léopold II, le Tzarevitch Nicolas, etc... qui recherchent un lieu luxueux et confortable pour échapper à leurs rudes hivers ont contribué à rendre le site "hype" aux yeux du gratin d'alors. Là, les casinos, théâtres et opéras sortent de terre dans une architecture très "belle-époque" et les palaces d'abord flanqués sur les collines pour accueillir un tourisme hivernal descendent peu à peu vers la côte elle-même, à l'heure où l'on découvre les joies de la baignade. C'est le début du tourisme côtier.

Il faut voir - et c'est ce qu'on fait les élus et investisseurs d'alors - le tourisme non pas comme un plus mais comme une aubaine car la région, contrairement à la Normandie par exemple, est très pauvre en revenus agricoles ou commerciaux. Il faut donc en mettre plein la vue et de suite. Exit donc le côté exotique des moeurs de ces nouveaux français: l'accueil doit être moderne et répondre aux standards 4 étoiles parisiens; les lieux typiques telle que la Vieille Ville ne s'intègrent pas dans ce dynamisme (pas à la mode).

Par ailleurs, des évènements médiatiques y sont programmés: Carnaval, Meetings aériens, Courses automobiles, etc...

Dans cette conjonction de faits quasi-spontanée, le tourisme azuréen n'est pas, a contrario des autres stations balnéaires françaises, dans ses débuts, un tourisme familial ou de notables, il est réservé à l'aristocratie européenne et à des grosses élites financières. La discrétion commence à laisser place à l'apparat. Et le luxe attirant toujours et encore, tout le monde va couloir se l'approprier.

Revenons aux infrastructures: outre le train qui fait son arrivée dès 1864, l'accès aux paysages escarpés et à Monaco, déjà ville de jeux, est facilité par la construction fulgurante de corniches, ponts et viaducs. L'électricité apparaît et avec elle un réseau exceptionnel de tramway dès 1898 qui couvrira en moins de 10 ans tout le littoral et l'arrière-pays montagneux.

Tout ceci va s'écrouler en 1914: les palaces deviendront des hôpitaux, le moral n'est plus à la fête et l'aristocratie russe s'apprête à mourir. Si un sursaut est tenté dans les Années Folles, la Deuxième Guerre mondiale va mettre un terme à ce tourisme aristocratique et les palaces vont se transformer peu à peu en copropriétés.

Il faudra attendre les années 50 pour que les américains redonnent un souffle au tourisme azuréen (on est alors dans une époque où tout ce qui est américain rime avec "bien"). L'aéroport devient international et avec lui le nouveau tourisme. Et puis le tourisme s'étend sur la Côte jusqu'alors à peu près préservée pour l'agrandir davantage: viennent St Tropez, le festival de Cannes, le glamour monégasque de Grace Kelly puis les années Fratoni & Médecin... D'une autre manière qu'en 1900, le mythe est entretenu: la mer et les palmiers, le luxe et les scandales ont et font toujours rêver.

_________________
...ou pas !
Vincent.


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Message Publié : 01 Juin 2010 3:39 
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Polybe
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Localisation : Nice
PS: et pourquoi pas Toulon par exemple? (c'était dans la première requête)
- Toulon, ne serait-ce qu'avec son arsenal, avait déjà une économie solide.

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Vincent.


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Message Publié : 01 Juin 2010 5:56 
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Salluste
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Inscription : 19 Août 2009 11:18
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Localisation : A droite de la courbe
Merci de ces réponses très complètes.
:mrgreen:

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Charles Cros


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Message Publié : 01 Juin 2010 7:31 
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Jean Froissart
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Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
vincenzo06 a écrit :
PS: et pourquoi pas Toulon par exemple? (c'était dans la première requête)
- Toulon, ne serait-ce qu'avec son arsenal, avait déjà une économie solide.

Il suffit peut être de comparer les différences de températures en hiver auxquelles j’ai fait allusion en parlant de l’absence relative de vent à Nice par rapport à Toulon.
Au point que les amateurs de voile dépriment à Nice…ils vont rechercher le vent jusqu’à Toulon…l’Almanare.

Quelques mots pour préciser que la dite "Cote d’Azur" avait une certaine renommée internationale depuis les Romains et qu’il ne faut pas sous estimer l’impact de l’immigration italienne.
Voir Nikaia, Antipolis, …puis Le Palais Lascaris du vieux Nice.
Comme partout, l’évolution des moyens de communication à probablement facilité l’essor récent.


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Message Publié : 01 Juin 2010 10:09 
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Eginhard
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Un professeur nous avait conseillé cet ouvrage, peut-être vous éclairera t-il ? :

Image

Et un lien avec un petit résumé : http://www.revue-espaces.com/librairie/ ... iecle.html

_________________
[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...

Renaud, Mistral gagnant, 1985.


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Message Publié : 01 Juin 2010 11:05 
J'ai conseillé Marc Boyer à ce sujet dans mon message plus haut. C'est une référence dans le domaine.


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