Narduccio a écrit :
Montijo a écrit :
Après la lecture d'un ouvrage à propos de l'Hôtel de Ville et de la Place de Grève, à Paris, ainsi que du livre intitulé Les Journées Révolutionnaires de 1789, rédigées par Jules Mazé, j'ai le sentiment que la population éprouvait un ressentiment à la fois envers les élites mais aussi à l'égard des étrangers. En effet, le peuple parisien lors de la Révolution Française abhorrait la reine Marie-Antoinette en partie à cause de ses racines autrichiennes ; il hurlait "A bas l'Autrichienne !", par exemple. Dans le cas de la Commune de Paris, la défiance se dirigeait vers les Allemands.
On oublie souvent qu'au début du XIXème et même vers sa fin, le nationalisme est plutôt une valeur de gauche. Sur ce plan, il y a eu un complet retournement des valeurs entre gauche et droite.
Qu'il y ait eu un soupçon de nationalisme dans le "mouvement" communard, c'est indéniable ; mais dire tout de go qu'il était nationaliste cela ne me paraît pas coller à la réalité. Celle-ci me semble nettement plus ambigüe, j'ai l'impression qu'il y avait vraiment une tension entre nationalisme et internationalisme. Si les raisons qui ont poussé les Parisiens à la cause de la défense nationale étaient certes de cet ordre-là, il me semble difficile de nier, que parallèlement à ces motivations-là, ont émergé, en quelques mois, des aspirations toutes différentes.
Pour preuve de cet internationalisme, rappellons que sous la Commune, tous les étrangers étaient des citoyens à part entière et que dans ce gouvernement ouvrier, on en trouvait à tous les niveaux.On parlait bien alors de "République universelle".
Citer :
"Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle, considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent, la commission est d’avis que les étrangers peuvent être admis"
Souvenons-nous aussi des raisons pour lesquelles la Commune a décidé d'abattre la colonne Vendôme, considérée comme symbole du militarisme et de la haine entre les peuples.
Après il est vrai que cette ambivalence entre tendances nationalistes et internationalistes au sein des courants socialistes pose de vraies questions, quand on pense avec quelle facilité, oubliant tous leurs beaux mots d'ordre de solidarité entre les peuples, la SFIO, la presque totalité des fédérations de la CGT syndicaliste révolutionnaire, ... ont basculé du mauvais côté en 14... Heureusement, tout n'est pas noir : par exemple, à l'exception notable des partisans du Manifeste des seize, la presque totalité des anarchistes sont restés durant le conflit fidèles à leurs valeurs antimilitaristes.