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Message Publié : 12 Juil 2011 16:10 
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Salluste
Salluste

Inscription : 20 Déc 2010 21:48
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Les travaux sociologiques sur la question ne manquent pas. C'est un atout pour l'historien, les études proprement historiques sur le suicide étant peu nombreuses. Je n'ai malheureusement pas lu une des histoires du suicide, celle de Georges Minois, aussi serai-je peu prolixe.

Avant toutes choses, les sociologues contemporains soulignent la difficulté d'établir une causalité précise du suicide. Dans son étude de référence (1897), Emile Durkheim établissait entre autres choses le rapport du suicide à l'exclusion sociale: l'individu est d'autant plus sujet à un suicide s'il vit en marge de la société; à la nature (plus de suicides en ville qu'à la campagne), à la spiritualité (les protestants plus enclins au suicide que les catholiques).
Maurice Halbwachs (1930) n'a pas contesté toutes les thèses de Durkheim. Il a souligné cependant le manque de cohérence de certaines, notamment cette dernière (protestantisme et catholicisme). L'exemple d'un pays scandinave comme la Norvège, pays protestant où le nombre de suicides n'était pas plus important qu'en Italie ou en France, montre dans la seconde moitié du XIXème siècle que la thèse, pas plus creusée, ne tient pas. Et si on remarquait toutefois une tendance plus forte au suicide chez les protestants, on pourrait se demander si elle provient d'un attachement au protestantisme lui-même, des conséquences de cet attachement dans la vie sociale, ou encore de la géographie des pays.

Bref, la sociologie du XIXème siècle finissant et de la première moitié du XXème siècle nous apprend que parmi les causes possibles du suicide figurent des facteurs sociaux (c'est Durkheim qui les introduit, alors que le suicide est un acte individuel, il est le premier à montrer sociologiquement que se donner la mort a souvent un rapport direct à la société):
- règles trop pesantes, "suicide altruiste" (ex: l'armée, suicides dans les entreprises).
- isolement, "suicide égoïste" (ex: célibataires).
- citadins.
- protestants, moins intégrés que ne le sont les catholiques et les juifs (Durkheim).

On peut rajouter, éventuellement, une montée de l'alcoolisme au XIXème siècle; les contraintes liées aux périodes de crise économique (au contraire des périodes de crise politique où l'on constate toujours une baisse des suicides) et le XIXème siècle en connaissait localement, jamais sur une échelle internationale (la crise de 1929 inaugurera cette dimension nouvelle), des problèmes psychologiques, existentiels auxquels répond le suicide (Baechler, Les suicides), solution "stratégique" selon cet auteur.

J'y rajouterai une hypothèse personnelle, peut-être développée par d'autres, selon laquelle l'augmentation des suicides au XIXème siècle aurait trait en partie à l'accélération de l'histoire, à l'effacement du temps particulièrement, produisant un "malaise dans la civilisation" et donnant l'impression d'un monde toujours plus complexe dans lequel chacun se voit toujours plus insignifiant (les évolutions scientifiques font alors prendre conscience à l'homme de sa place d'immensément petit dans l'immensément grand, place déstabilisante et angoissante).
Dans les productions artistiques, cela a donné au XXème siècle une nostalgie de la terre, parfois même une volonté de retour à la terre (la plus significative étant celle du personnage principal de Ravage de Barjavel; on peut aussi penser à Xavier - Romain Duris - dans le film L'Auberge espagnole qui se demande, en feuilletant la collection des Martine, pourquoi le monde est devenu "un tel bordel").


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Message Publié : 04 Août 2011 22:17 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 21 Sep 2008 23:29
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Re: Message du 12 Juillet 10h15.

Aponie,

j'ai lu votre commentaire le 12 Juillet, mais entretemps ma femme à l'hôpital, balançante plusieurs jours entre vie et mort. Maintenant tout va mieux et j'espère d'être capable de répondre à votre message intéressant dans les jours qui viennent.

Cordialement et avec estime pour tous les messages que j'ai lu de vous sur ce forum.

Paul.


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Message Publié : 06 Août 2011 16:04 
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Mes vœux de prompts rétablissement à votre épouse.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 06 Août 2011 17:22 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Aponie a écrit :
Dans son étude de référence (1897), Emile Durkheim établissait entre autres choses le rapport du suicide à l'exclusion sociale: l'individu est d'autant plus sujet à un suicide s'il vit en marge de la société; à la nature (plus de suicides en ville qu'à la campagne),
L'exclusion sociale est réellement un facteur primordial en dehors des causes individuelles ( sentiment d'échec, alccolisme, adolescent, vielillard, femmes en plus grand nombre ...) du suicide, causes individelles que Durckheim ne négligeait pas .
Ce qui permet de l'établir c'est par exemple de constater que si les ouvriers déracinés du 19è siècle, aspirés et déclassés dans la ville ne se suicident que peu malgré leur misère sociale, car ils sont en groupe avec une culture ouvrière montante.
Par contre les agriculteurs d'aujourd'hui, déclassés et seuls, incompris, isolés, alors qu'ils étaient si intégrés à la société jusqu'ici, ont pris la tête je crois du nombre des suicides par 1000 habitants depuis les années 70-80. Ils se sentent isolés dans la société moderne et perdants.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 07 Août 2011 21:38 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 21 Sep 2008 23:29
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Narduccio a écrit :
Mes vœux de prompts rétablissement à votre épouse.


Merci, Narduccio.

Cordialement et avec estime,

Paul.


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Message Publié : 07 Août 2011 22:36 
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Polybe
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Inscription : 14 Jan 2010 2:54
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Alain.g a écrit :
L'exclusion sociale est réellement un facteur primordial en dehors des causes individuelles ( sentiment d'échec, alccolisme, adolescent, vielillard, femmes en plus grand nombre ...) du suicide, causes individelles que Durckheim ne négligeait pas .
Ce qui permet de l'établir c'est par exemple de constater que si les ouvriers déracinés du 19è siècle, aspirés et déclassés dans la ville ne se suicident que peu malgré leur misère sociale, car ils sont en groupe avec une culture ouvrière montante.
Par contre les agriculteurs d'aujourd'hui, déclassés et seuls, incompris, isolés, alors qu'ils étaient si intégrés à la société jusqu'ici, ont pris la tête je crois du nombre des suicides par 1000 habitants depuis les années 70-80. Ils se sentent isolés dans la société moderne et perdants.

Emmanuel Todt préfère regrouper différent type d'anomie tels le suicide, l'alcoolisme, la criminalité, voire l'extrémisme politique.

Et il arrive donc ainsi à une violence tournée contre soi dans les pays du nord de l'Europe et tournée contre autrui dans les pays du sud de l'Europe.


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Message Publié : 07 Août 2011 22:38 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 21 Sep 2008 23:29
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Aponie et Alain,

suite de tout que j'ai lu maintenant inclus le livre d' Halbwachs, j'adhère à la thèse de Alain g: "un facteur primordial" est "l'exclusion sociale". Être incorporé dans le groupe, se sentir à l'aise dans un groupe, qui se baigne dans les mêmes sentiments, c'est le lien commun qu'on retrouve dans toutes les grandes tendences du taux de suicide. Et peut-être, et ça c'est mon propre opinion, et je ne l'ai pas trouvé confirmé dans la litérature, que c'est un sentiment déja datant de la préhistoire?

Dans une discussion que j'ai eu il y a quelques années avec un sociologue américain de Louisiane, il a dit que par exemple l'homosexuel protestant était le plus exposé. Il dit entre autre que le catholique était moins exposé parce que il y a toujours la sortie de ses péchés via le prêtre et la pénitence pendant que le système protestant était plus rigide. Mais je n'ai rien retrouvé de tout ça chez Halbwachs. Mais l'homosexualité se cadre bien je pense dans la tendence générale, commenté par Alain, d'être à part d'un grand groupe social, d'être dans la marge de la société "norme"?

Pour extrapoler un peu, mais c'est hors sujet du 19ième siècle, j'ai, lors des dernières années, eu la triste expérience, d'entendre d'une dizaine de suicides dans mon cercle immédiat et là le lien commun était presque toujours la suicide des enfants désorientés lors de divorces. Et peut-être ça aussi est à relier à la sortie du petit "groupe" de la famille en perdant la sûreté par la rupture de la famille?

Cordialement et avec estime pour les intervenants,

Paul.


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Message Publié : 04 Oct 2011 0:05 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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deduvin a écrit :
Quid du recul des pratiques religieuses ? Je pense qu'il est fort possible que les deux est un lien.

J'ai vu une émission qui mettait l'accent sur le suicide de personnes a qui leur judéité posait problème.
Mahler explique très bien son ressenti quant au problème. Cosima Wagner s'opposa violemment au fait qu'il soit cappelmeister à Vienne parce-que de confession juive.
Une phrase du musicien : [... En Autriche, je suis juif et en Allemagne, je suis Autrichien...].
Il y a un mal être réel à ce niveau au début du siècle.

_________________
"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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Message Publié : 11 Août 2012 12:16 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 05 Oct 2005 20:39
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L'augmentation de l'espérance de vie à mécaniquement entraîné une hausse des taux de suicide, les taux de suicide augmentant avec l'age.

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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Message Publié : 12 Août 2012 13:38 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
Message(s) : 2324
Je fais appel à mes (vieux) souvenirs sur cette question du suicide : je l'ai étudiée jadis, à la fois au sein d'un groupe de recherches psychologiques et pour des raisons très personnelles (mon grand-père était un "dreyfusard" de la première heure, ami de Zola et de Durkheim, ma grand-mère s'est suicidée, ma mère était prof de philo à Epinal où est né Durkheim, etc.).

A l'époque, nous avions abouti à l'idée que le suicide était le fruit d'un mal-être à causes sociétales extérieures, comme on dirait aujourd'hui, et d'un mépris intérieur de soi, dû à l'expérience de vie et tendant à l'annulation de cette existence inutile. Ce qui réconciliait le Bergson des "Deux sources de la morale et de la religion" et l'analyse plus laïque de la morale par Durkheim.

_________________
"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 12 Août 2012 19:46 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 21 Sep 2008 23:29
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Jibe,

merci pour cette information additionelle. Vous pouvez voir dans mes interventions dans le fil que je suis intéressé dans le sujet.

Cordialement et avec estime,

Paul.


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Message Publié : 15 Août 2012 19:51 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Localisation : Armorique
Alain.g a écrit :
Il y a un rapport entre alcoolisme et suicide comme entre alcoolisme et dépression.

Je pense que c'est beaucoup plus complexe. On ne peut pas faire de tels raccourcis.
Au niveau suicide, il y a trois facteurs (primaires, secondaires, tertiaires) et aucune hiérarchie dans la souffrance psychique. Ensuite, les rapports à la mort sont très différents selon l'individu.

- http://boutique.lepoint.fr/produit/233/penser-la-mort
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_personnes_suicid%C3%A9es

Sur la liste de Wikipedia (personnes connues) pour la plupart, les causes semblent évidentes. Durkheim évoque le "suicide altruiste", sujet disséqué par M-F Hirigoyen :

- Malaise au travail. Harcèlement moral : démêler le vrai du faux
- Les nouvelles solitudes


La pression entraîne le stress et le fruit est un mal-être qui se fait de plus en plus lourd. La souffrance engendrée par ce mal-être devient alors telle qu'elle dépasse le mal-être lui-même et la seule "porte de sortie" semble le suicide. Ce cheminement entre déjà dans une pathologie.

Au tout début du XXème, il y eut une vague de suicides chez des personnes de religion juive.
"... Les Juifs hollandais qui constituaient jusqu'alors une microsociété de 50 000 âmes au sein du peuple hollandais, se retrouvent subitement aux portes du monde moderne, ce qui sera perçu par certains Juifs de la communauté comme la voie vers l'assimilation. Mais la communauté juive dans son ensemble – des plus aisés jusqu'aux plus prolétaires – n'a jamais eu comme dessein de briguer des droits qu'on voulait soudain leur octroyer. Ils comprennent instinctivement que cette égalité des droits s'accompagnera indubitablement d'un processus d'assimilation et d'une perte identitaire partielle voire totale. Certains parmi les responsables communautaires craignent déjà d'assister à la fuite des Juifs de leur cadre communautaire. De plus, de par leur fidélité à la couronne hollandaise, c'est avec un certain recul que les Juifs hollandais abordent ces nouvelles idées importées de France.
Les Juifs hollandais ayant obtenu finalement leurs droits, ces derniers ne leur seront plus jamais retirés, même après le retrait de la France des frontières hollandaises et la chute de Napoléon. Ils sont d'un coup intégrés au sein de la communauté hollandaise et doivent en conséquent réformer l'organisation interne de la communauté au vu des lois hollandaises de l'époque. Mais ce n'est que progressivement que la mentalité des Juifs hollandais s'adaptera à ce nouveau statut de vie. Et même si l'accès aux études universitaires leur est intégralement ouvert, même si l'obtention de la totalité des droits civiques leur est accordée avant tout autre pays européen, pour le commun des membres de la communauté l'intégration ne s'effectuera que par étape. Peu parmi les Juifs hollandais sont ceux qui exploiteront de fait leur droit sur l'ouverture aux études supérieures. Leur intégration sera la plus lente parmi l'intégration des communautés juives européennes, pour cette communauté qui paradoxalement aura été la première à accéder à la pleine égalité sociale en Europe occidentale. À l'image de cette laborieuse intégration, le deutsh-teitsh (patois néerlando-yiddish) sera parlé aux Pays-Bas jusqu'au XIXe, et pour certaines régions jusqu'à la fin du même siècle. On mentionne, jusqu'au XIXe encore, une pointe d'accent et certaines tournures de phrase, caractéristiques des Juifs hollandais...
"

L'exemple donné est la Hollande mais les cas sont nombreux en France, Allemagne, Autriche. La cause semble toujours être semblable : perte des repères pour une intégration.
Gustav Mahler avait été souhaité comme Maître de chapelle à Vienne, il dut faire face à Cosima Wagner dont les idées orientées et entendues firent que le poste fut obtenu mais lourd "à porter". Je retiens sa phrase fameuse échangée avec Freud : "...Je suis trois fois apatride. Comme natif de Bohême en Autriche, comme Autrichien en Allemagne, comme juif dans le monde entier...".
Aponie mentionne les Protestants, pourrais-je connaître dans quels pays plus précisément au XIXème ? Je vous en remercie.
L'analyse et la thèse -"De la division du travail social" (1897)- de Durkheim sont novatrices pour l'époque mais toutes deux sont à connotation "sociale". Emile Durkheim est un pionnier de la sociologie, il a donc l'approche d'un sociologue et non celle d'un psychiatre. Il évoque les "conditions" par exemple l'alcoolisme mais son étude sociologique démontre que l'alcoolisme seul n'amène que très peu souvent au suicide et encore moins dans les couches populaires où il sévit le plus. Là, l'alcoolisme n'est pas perçu -au XIXème- comme remède à un état dépressif et bien souvent on décède "d'usure" (travail, conditions de vie, dommage engendrés par l'alcoolisme, non suivi médical etc.). Dans des couches plus aisées où l'alcoolisme existe sous une autre forme, plus souvent l'état dépressif semble en être le vecteur et non l'inverse. Sont à noter déjà l'emploi de substances comme l'opium -très en vogue- à l'époque qui crée une addiction et s'accompagne souvent d'alcool (ceci se recense le plus souvent dans le milieu artistique : écrivains, peintre etc.). Le fameux "spleen" du XIXème semble déjà être -pour certains- un état dépressif avancé mais étonnement créateur (Heine, Musset, Chopin, Baudelaire, Verlaine, Rilke, Rimbaud, Mahler etc.).

- http://www.sanp.ch/pdf/2002/2002-05/2002-05-023.PDF

Le sujet est très intéressant mais il faut avoir en tête le niveau de souffrance psychique atteint pour un passage à l'acte fut-il "raté" hors démarche volontaire, pensée, réfléchie, analysée. :'(

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Message Publié : 15 Août 2012 20:06 
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Aurions-nous changé de raison sociale ? Y'a pas marqué passion-Psy au fronton de la page d'entrée.

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Message Publié : 15 Août 2012 21:03 
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Philippe de Commines
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Gaete,

merci pour votre message. Je l'ai lu avec grand intérêt.

Cordialement et avec estime,

Paul.


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Message Publié : 16 Août 2012 14:17 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Localisation : Armorique
Narduccio a écrit :
... Y'a pas marqué passion-Psy au fronton de la page d'entrée.

Le sujet est le suicide.
Platon, Sénèque, Epicure, Confucius, Pascal, Camus et d'autres l'ont évoqué dans des textes fondamentaux.
Evoquer la vie est déjà penser la mort. Vous retrouvez ceci dans le personnage de Gilgamesh. Homère l'évoque. Sénèque s'en "accommode". Marc-Aurèle y voit un adjuvant pour mieux vivre. Je passe sur les écrits des trois grandes religions monothéistes (Coran, Torah, Talmud etc.). Pascal voit par le biais du Jansénisme ; l'Abbé Meslier évoque la négation de l'au-delà ; Nietzche et Durkheim (cité par Aponie) se penche sur "...Une force collective qui poussent les hommes à se tuer..." ; Freud parle de pulsions. Camus est prolixe dans "Le Mythe de Sysiphe" et je passe Jankélévitch et Atlan. Il faut y voir l'analyse d'un acte face à la culture du moment, à la religion et tant d'autres paramètres. Toutes les personnes ci-dessus nommées ont évoqué et analysé cet acte sans entrave ni censure et la plupart font partie de l'Histoire. Ces écrits n'ont jamais été taxés de vulgarisation "psy". Il eut fallu cerner le sujet dès l'évocation de Durkheim et y mettre un terme.

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